Tourisme durable

Ornithérapie : le pouvoir des oiseaux sur notre bien-être

09 Juillet 2025 - Biodiversité / Nature

Et si le remède à certains de nos maux contemporains se trouvait dans le chant des oiseaux et le spectacle de leurs envolées ? L’ornithérapie est une invitation à un voyage d’un type nouveau, au cœur de la biodiversité qui nous entoure.


Moineau © Cédric VT - unsplash
Moineau © Cédric VT - unsplash


Le stress, l'anxiété, la fatigue numérique... Autant de souffrances qui rongent nos sociétés modernes. Si certains fuient leur quotidien vers des destinations exotiques, d'autres redécouvrent la richesse insoupçonnée de la nature proche. C'est ici que prend tout son sens le livre "Ornithérapie : Et si les oiseaux nous aidaient à aller mieux ?", co-écrit par les naturalistes Philippe J. Dubois et Élise Rousseau. Cet ouvrage explore une philosophie de vie où l'observation et l'écoute des oiseaux peuvent devenir de véritables piliers de notre équilibre. Plus qu'une simple distraction, c'est une pratique de reconnexion au vivant, accessible à chacun.


Le chant des oiseaux : une cure naturelle à portée de sens

L'idée maîtresse de l'ornithérapie est simple : les oiseaux possèdent un pouvoir apaisant sur l'esprit humain. Dès le début du livre, les auteurs partagent une statistique éloquente : "Six minutes de concert d'oiseaux suffisent à améliorer le bien-être des gens anxieux". Ce chiffre illustre parfaitement la rapidité et l'accessibilité de ce bienfait. Pour Élise Rousseau et Philippe J. Dubois, les merles, les alouettes, les grives ou les rouges-gorges sont des réels vecteurs de sérénité. Leur mélodie, leurs couleurs, leurs comportements, tout concourt à nous extraire du tumulte de notre quotidien pour nous ancrer dans l'instant présent. Cette immersion sensorielle nous invite à ralentir, à écouter, à contempler, des actions simples, mais profondément thérapeutiques pour l'âme. Il ne s'agit pas d'une cure miraculeuse, mais d'une porte ouverte vers un apaisement tangible.
 

Rouge-gorge © Chris Smith - unsplash
Rouge-gorge © Chris Smith - unsplash



Le tourisme ornithologique : une pratique possible partout

Et l’ornithérapie peut se pratiquer partout, expliquent les auteurs :

On peut s’adonner à une ornithérapie régulière dans un parc ou un jardin citadin, un cimetière comme en recèle Paris. Mieux privilégier des lieux calmes comme une forêt, un bord de rivière, une campagne tranquille. Un alpage en fin de printemps quand les oiseaux chantent est parfait. - Élise Rousseau et Philippe J. Dubois 

Les auteurs apprécient particulièrement les bords de mer, pour regarder la migration des oiseaux marins, dos à la côte et face aux bleus de la mer et du ciel : "c’est comme une méditation en pleine conscience."

En tout lieu donc, loin des circuits standardisés, cette pratique propose une immersion dans des écosystèmes riches en biodiversité. L'observation des oiseaux, effectuée avec respect et patience, devient une réelle échappée belle. En voyage comme chez soi, dans un parc ou un jardin, elle nous pousse à redécouvrir la richesse de notre environnement. C'est un appel à l'humilité, à l'écoute des rythmes naturels, et à la reconnaissance de la beauté du vivant qui nous entoure, trop souvent ignorée.
 


 

Vol d’avocettes dans la réserve de Moëze-Oléron © RNNMO
Vol d’avocettes dans la réserve de Moëze-Oléron © RNNMO



Au-delà du bien-être : un engagement pour la biodiversité

L'ornithérapie peut dépasser la quête de bien-être individuel pour devenir un engagement pour la protection de la biodiversité. En s'émerveillant devant la fragilité et la splendeur des oiseaux, on prend conscience de la nécessité de protéger leurs habitats et de lutter contre la perte de biodiversité. Comme le soulignent les auteurs, "on ne protège bien que ce que l’on connaît bien" avant de donner des indications pratiques et accessibles pour apprendre à les connaître, par la vue et le son : "au printemps, il suffit d’installer un ou deux nichoirs dans son jardin, de laisser une petite partie aux herbes folles qui attireront des insectes, ce qui augmente les chances d’avoir des visiteurs ailés qui y trouveront refuge." Et les curieux pourront bien sûr adhérer à une association qui propose des sorties ornithologiques.
 

Vol de barges à queue noire © LPO
Vol de barges à queue noire © LPO


L'ornithérapie nous invite à un voyage lent, rappelant que la plus belle des échappées est souvent celle qui nous ramène à l'essentiel : notre lien profond avec le vivant. Cet ouvrage est un réel mode d’emploi pour entreprendre une ornithérapie, à commencer par ces trois pistes, résumées par les auteurs :

Chercher à retisser un lien de fraternité avec la nature en général et les oiseaux en particulier. Réapprendre le temps long, et se débarrasser un peu de l’immédiat. Cultiver la patience, car les oiseaux ne sont pas des bêtes de cirque qui vont et viennent à notre gré. - Élise Rousseau et Philippe J. Dubois 

 

Élise Rousseau et Philippe J. Dubois concluent notre entretien avec philosophie : "en protégeant les oiseaux, nous nous protégerons nous-mêmes de temps bien plus difficiles qu’actuellement, tout en préservant l’avenir de nos petits-enfants."
 

© DR