Trait d’union entre le monde méditerranéen et l’Orient, la Jordanie est une destination étonnamment complète et accueillante, encore trop partiellement connue. Au-delà de Pétra la sublime, de l’intense désert du Wadi Rum, de la cristalline mer Rouge et de l’étonnante mer Morte, le pays réserve à ses visiteurs mille et une découvertes. Petit aperçu.
Située au carrefour des civilisations, la Jordanie offre tour à tour au visiteur les différents visages de ses plus illustres occupants.
Nabatéenne à Pétra, le choc de la découverte de cette cité taillée dans la pierre, surgie d’un coup au détour d’un canyon d’approche la mettant idéalement en scène, demeure indescriptible.
Non seulement, il faut prendre son temps durant l’approche et profiter du spectacle unique (comparable à Antelope Canyon dans… l’Utah !) de ses draperies de roche rouges et ocres sur lesquelles danse la lumière venue du ciel vingt mètres plus haut, mais il faut également dépasser le pourtour proche du temple le plus célèbre pour explorer les ramifications tentaculaires de l’ancienne cité troglodytique.
Autre visage : gréco-romain. À Pella, Umm Qays et Jerash où sont des sites antiques parmi les mieux préservés du monde et pourtant les moins connus. Visage carrément biblique à Mukawir avec la forteresse d’Hérode, au Mont Nébo avec le tombeau de Moïse ou à Béthanie au-delà du Jourdain où Saint-Jean baptisa le Christ et Jean-Paul II célébra la première messe en l’an 2000.
La Jordanie témoignant enfin de l’architecture islamique antique à Karak comme au fil de ces fameux Châteaux du Désert où sont tissées mille légendes…
Mais si peu de gens ignorent que la Jordanie est riche d’une histoire aussi forte qu’ancienne, son autre visage, offert par une nature omniprésente et dans l’ensemble bien préservée, est beaucoup moins connu et offre une palette de couleurs et de paysages insoupçonnés.
Route des Rois, désert labyrinthique et intemporel du Wadi Rum cher à Lauwrence d’Arabie, surprenants rivages de la mer Morte… La Jordanie compte entre autres plusieurs réserves naturelles permettant des immersions en terre sauvage (Dana, Azraq, Mujib, Shaumari, Dibeen...). Sur fond ocre de montagnes, avant plan vert de forêts et sous l’azur impeccable du ciel, les torrents déroulent leur moisson de fraîcheur et de pépiements d’oiseaux, vous conduisant d’oasis en plantations, d’ergs en plateaux écrasés de soleil, jusqu’à la mer.
Fenêtre ouverte sur la mer Rouge, la cité balnéaire d’Aqaba concilie avec une certaine sagesse développement touristique et protection de la nature. Certes, ici comme ailleurs, les hôtels poussent en grappe pour faire face à l’augmentation du nombre de voyageurs… mais, ne possédant pas les ressources pétrolières de certains de ses voisins, la Jordanie a appris à gérer sur le long terme son triple patrimoine : historique, culturel et… naturel. Aussi les récifs de corail qui brodent ses côtes sont-ils les mieux préservés de la mer Rouge, riches d’un kaléidoscope d’espèces, formes et couleurs qui aimantent les plongeurs du monde entier ; une simple promenade en bateau à fond de verre donne déjà un aperçu enthousiasmant de ce paradis sous-marin.
Quant à sa cousine la mer Morte, une fois passé l’étonnement joyeux d’y flotter comme un bouchon, on se délectera à l’Anantara, modèle d’intégration architecturale dans le paysage, des soins apportés par le plus grand spa du Moyen-Orient.
Depuis toujours enfant chérie des amateurs d’Histoire et de culture, la Jordanie est en réalité un pays capable d’enchanter une palette de voyageurs bien plus large. On y passe des cinq étoiles luxueux de la mer Rouge aux campements de bédouins et écolodges "roots" des parcs naturels (à pratiquer plutôt dans l’autre sens !) en pratiquant à l’envie et à tout moment de l’année des virées en parapente, montgolfière, des randonnées à pied, à dos de dromadaire, VTT ou cheval - les chevauchées + bivouacs dans le Wadi Rum sont mémorables -, du canyoning, de l’escalade, de la plongée... Sans oublier tout ce que cette destination trouve à offrir entre les lignes : richesse de son artisanat et de sa cuisine, atmosphère palpable de terre biblique, sens inné de l’accueil de son peuple.
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