Située au nord de l’Australie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée occupe la moitié orientale de l'île de Nouvelle-Guinée. Nous avons à la fois de nombreux clichés sur les Papous et peu d’images sur cette lointaine destination. Un Français et un chef papou se battent pour faire connaître et aider à préserver cette terre unique, au-delà des idées reçues. Découverte !
État souverain depuis 1975 seulement, la Papouasie-Nouvelle-Guinée occupe un territoire presque aussi vaste que la France pour 8 millions d’habitants. Cet État insulaire d'Océanie est réputé pour sa diversité et compte des centaines de groupes ethniques, dont les ethnies autochtones papoues (plus de 75% de la population) et mélanésiennes. 851 langues existent en Papouasie-Nouvelle-Guinée… soit 10 % du total des idiomes parlés sur Terre.
Côté nature, les écosystèmes y sont riches et variés : forêts tropicales humides ou mangroves côtières abritent des espèces exceptionnelles, tels différents types d’oiseaux de paradis, des souris carnivores, des kangourous arboricoles ou encore les plus petits perroquets, mais aussi les plus grands lézards du monde. Le pays couvre 1% des terres du monde et compte 5% de la biodiversité, avec 70% d’espèces endémiques…
En 2001, Mundiya Kepanga, chef coutumier de la tribu Huli, rencontre Marc Dozier, un photographe-réalisateur de passage dans son village. C’est le début d’une amitié qui aidera Mundiya à s’ouvrir sur le monde et, surtout, à porter la voix de son peuple hors de ses frontières. Avec L’exploration inversée, il partagera notamment son point de vue sur "la tribu des Français".
Mundiya met surtout son image au service de la forêt, le cœur de la culture des Papous, cet écosystème dans lequel ils naissent et vivent ou encore étudient. Ayant appris de ses aïeux à planter des arbres, Mundiya transmet cet art à son tour : il enseigne aux enfants de son village l’importance de planter un arbre chaque jour… avant de l’enseigner à un public beaucoup plus large. En 2015, Mundiya est invité à la COP21 et il y mesure l’ampleur de la crise climatique. Alors que l’île de Nouvelle-Guinée abrite la troisième plus grande zone de forêts tropicales humides au monde, Mundiya commence à porter la voix des forêts à travers le monde.
Véritable défenseur de l’environnement engagé pour la protection des forêts primaires, Mundiya fait désormais entendre son message grâce aux films, livres et rencontres, réalisés et organisés avec son complice Marc. Comme il le dit dans Frères des Arbres, documentaire aux moult récompenses reçues en France, au Japon, en Europe, ou au Gabon, il est temps d’agir :
J’ai posé mes pieds sur vos terres pour prévenir la planète : lorsque tous les arbres auront disparu, les hommes disparaitront à leur tour… - Mundiya Kepanga
Et des manières d’agir, Mundiya en partage de nombreuses dans le dernier film réalisé par Marc "Gardiens de la forêt : Papouasie-Nouvelle-Guinée, le temps des solutions". Tout en étant la voix off du documentaire, il explore les modes de gestion durable de la forêt dans son pays. Car les choses vont dans le bon sens : le gouvernement a stoppé nombre de concessions d’exploitation forestière ; un ambitieux inventaire national de la biodiversité est en cours et des programmes d'agroforesterie voient le jour.
La Papouasie-Nouvelle-Guinée cherche ainsi à créer ce très délicat équilibre entre la protection des écosystèmes, la préservation des cultures ancestrales et le développement pour les populations… et semble bien sur la voie pour y arriver !
Plus d’informations :
- La page Frère des arbres
- Le film Gardiens de la forêt - le temps des solutions est visible ici