Tourisme durable

Voyageons responsable, laissons les animaux tranquilles !

12 Janvier 2018 - Actualité / Initiatives / Politique / Préservation
Le regard et le traitement que nous portons sur les animaux lors de nos voyages font partie intégrante de notre façon de faire du tourisme “durable” ou “responsable”. À l’instar de la nature, que nous nous employons à respecter et à ne pas dégrader, les animaux n’ont pas à souffrir, de quelque manière que ce soit, de la présence des touristes. Et pourtant, partout dans le monde, les animaux sont capturés, maltraités, brimés pour le plaisir des visiteurs.
 

Les animaux et le tourisme : un scandale assumé, en toute impunité

 
Le traitement des animaux dans le monde du tourisme, l’ONG World Animal Protection en a fait l’un de ses chevaux de bataille, en interpellant régulièrement populations et gouvernements sur ce que subissent ces milliers (millions ?) d’innocents.

Dernièrement, ils rappelaient que les éléphants utilisés en Asie pour faire monter les touristes sur leur dos vivaient un cauchemar, et que ces pratiques lucratives devraient être absolument interdites. Malheureusement, il ne s’agit là que d’une goutte d’eau dans un vaste océan de maltraitance et d’indifférence vis-à-vis de la condition animale. Il paraît que les mentalités changent, mais dans les faits…  on constate encore peu d'améliorations.

 

Récemment, World Animal Protection a publié un rapport sur le traitement des animaux utilisés à des fins touristiques en Amazonie. Un paradoxe d’autant plus saisissant dans ce lieu qualifié de “poumon” de la planète, où les touristes devraient venir en pleine conscience de ce qu’ils font, voient et vivent – et où les agences touristiques devraient avant tout s’employer à proposer des voyages respectueux de leur si précieux environnement.
 

 

Des touristes fiers de se montrer à leurs amis en compagnie d'un éléphant "bête de foire" et maltraité
Des touristes fiers de se montrer à leurs amis en compagnie d'un éléphant "bête de foire" et maltraité

 

 

C’est pourtant dans ce cadre idyllique pour tout amoureux de la nature que des paresseux, alligators, anacondas, singes, toucans ou encore ocelots sont régulièrement capturés à des fins purement lucratives. Et autant vous dire qu’on ne va pas les traiter comme de bons animaux de compagnie, mais plutôt comme de la marchandise, qu’il faut simplement garder en vie pour pouvoir en tirer profit.

Les personnes utilisant ce genre de pratiques le font en dépit de toutes les règles et lois protégeant la vie animale, et au regard de tous.

 
Enfermés dans des cages, mal nourris, battus ? Peu importe, tant qu’ils font de bonnes photos !
 
 
 

Quand les “like” de notre page Facebook ont plus de valeur qu’une vie animale
 

 
Ce que World Animal Protection dénonce dans son rapport, ce sont les nouvelles pratiques des touristes vis-à-vis de ces animaux captifs, à savoir les selfies. Cette mode terriblement narcissique, et terriblement ancrée dans notre monde actuel, veut, dans ce contexte, que l’on se prenne en photo avec un animal exotique tout mignon (ou terrifiant ! Brrr…) pour pouvoir ensuite poster sa photo sur le réseau social de son choix et attendre que ses amis réagissent à coups de “like” et autres “j’adore !”
 
 
 
Quand la cruauté rencontre le ridicule ...
Quand la cruauté rencontre le ridicule ...
 
 
Mais l'animal, qu'a-t-il demandé au juste ? Est-il d’accord pour passer sa vie en cage, quand il n’est pas baladé de mains en mains , parfois pendant des heures ? Ces touristes ont-ils conscience un seul instant qu’ils se prennent en photo avec un animal captif, arraché à son milieu naturel et à sa mère, et détenu dans des conditions déplorables ? Est-ce ça, les vacances “proches de la nature” ?

Parmi les bêtes les plus appréciées en Amazonie, les paresseux. Avec leur bouille incroyable qui donne l’impression qu’ils sourient tout le temps, ils sont plébiscités par les touristes. Faits pour vivre dans les arbres, avec leurs incroyables griffes capables d’enserrer n’importe quel tronc, les paresseux “à vocation touristique” vivent à terre ou en cage. Les seuls endroits où ils peuvent s’agripper à quelque chose ? Les cous des touristes.



Voyageons éthiques et conscients : ne photographions que les animaux libres !


 

World Animal Protection encourage régulièrement les touristes, et plus globalement les citoyens du monde, à se montrer responsables : l’ONG rappelle ainsi quelques règles de base lorsque nous souhaitons apercevoir des animaux sauvages, à commencer par demander au tour-opérateur avec lequel nous partons s’il y a possibilité de toucher et caresser les animaux. Si l’on vous répond que oui, passez votre chemin ! L’observation de la faune sauvage doit se faire de façon discrète, sans empiéter sur le territoire et la tranquillité des animaux, et sans jamais forcer le contact.
 


 

Prise de risques et maltraitance de crocodile pour divertir les touristes à Bangkok
Prises de risques et maltraitance de crocodiles pour divertir les touristes à Bangkok



 

Les quelques règles à suivre lors d’un voyage sont les suivantes : ne pas câliner ni prendre dans ses bras ou se prendre en photo avec un animal sauvage, car celui-ci est très certainement victime de maltraitance, refuser de payer pour être pris en photo avec un animal, ne pas pourchasser un animal pour le prendre en photo, ne pas attirer les animaux avec de la nourriture,  ne pas hésiter à signaler sur des plateformes comme TripAdvisor - aujourd’hui engagée contre l’exploitation des animaux sauvages - toute attraction touristique en lien avec des animaux sauvages et ne respectant pas leur liberté et leur bien-être.

 
L’ONG rappelle par ailleurs qu’avec “plus de 700 millions d’usagers et 92 millions d’images téléchargées sur son site chaque jour, Instagram a le pouvoir de lancer le débat sur l’utilisation des animaux sauvages comme sujet photographique”. En attendant, gardons espoir et agissons par exemple en signant le Wildlife Selfie Code, en souhaitant qu’un jour, celui-ci puisse être appliqué.
 
 
 
 
World Animal Protection
World Animal Protection

 

 
 
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