Tourisme durable

À vélo entre Bruges et Damme

20 Février 2020 - Nature / Patrimoine

Bien sûr, il y a Bruges et ses canaux, indémodable cité classée au Patrimoine Mondial de l'Unesco. Mais avec votre vélo, poussez jusqu'à Damme, pour découvrir le plat pays.

 

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Damme vue de haut ©Franck Ferville

 

Pour retrouver l’incandescence de Bruges, il faut prendre le temps de pousser quelques portes, comme celles des musées Groeninge, où resplendit le manteau écarlate d’une Vierge de Jan Van Eyck et celles de l’Hôpital Saint-Jean, où luit dans l’obscurité de la chapelle un chatoyant retable de Hans Memling. Il faut faire l’effort de grimper les 366 marches du Beffroi médiéval pour s’imprégner des notes chaudes et printanières de ses cloches martelées par un carillonneur facétieux, capable d’une citation de I will survive entre deux airs plus classiques.

 

Damme de compagnie

 

Et il faut savoir aussi se dégourdir les pattes en prenant un vélo. Comme prévu, inutile de s’appeler Merckx pour avaler en un gros quart d’heure, les 7 kilomètres jusqu’à Damme. Sur une butte, un moulin à vent du XIXème siècle, toutes ailes déployées, signale l’arrivée. On en comptait 28 au XVème siècle quand la ville était encore l’avant-port de Bruges.

 

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On comptait 28 moulins à vent à Damme au 15ème siècle ©Franck Ferville

 

Puis de l’eau a coulé sous les ponts du canal et le vent a tourné. Passant par là, Napoléon a fait creuser un canal vers l’estuaire de l’Escaut au mépris de l’urbanisation. Résultat fâcheux : Damme qui ne brillait déjà pas par la taille a été amputée de moitié.

 

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7 km de canaux séparent Bruges de Damme ©Franck Ferville

 

 

Du haut de la tour carrée de l’église Notre-Dame, on pourrait presque s’amuser à compter les maisons alignées le long d’une poignée de rues pavées. Autour, c’est la campagne. Les champs d’un délicieux vert tendre composent un tapis moelleux, sillonné par quelques ruisseaux bordés d’arbres. Dans le ciel volent des cigognes de façon nonchalante. Il faut croire que le coin leur plaît, car plusieurs couples ont déjà construit leur nid au sommet de l’hôtel de ville et de l’hôpital Saint-Jean. Avec la venue des premiers enfants, ils ne se voient plus partir.

Marc Nyssen, non plus, ne se voit pas quitter sa maison natale perdue au milieu des prés où paissent ses blondes d’Aquitaine aux jolis yeux noisette et aux croupes plantureuses.

 

Ours et Nyssen

 

Bientôt trente ans, qu’il reçoit des hôtes dans sa splendide ferme du XVIIème siècle, Hofstede De Stamper, entrée dans le giron familial en 1882. Avec ses fines lunettes, sa coupe de cheveux soignée, son polo Hilfiger, on l’imagine davantage derrière un bureau en train d’apporter la dernière touche à un plan d’architecte que derrière le cul des vaches en combinaison de travail. C’est pourtant lui, qui le matin quitte brusquement son tablier de cuisinier, passe en vitesse bleu et bottes pour aller quérir dans le poulailler des œufs ou aller rendre visite à une bête qui dans la nuit a vêlé. Dans la maison, Ours regarde ça d’un œil indifférent.

 

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Marc Nyssen accueille les voyageurs dans sa maison d'hôtes à Damme ©Franck Ferville

 

Ours est un bouvier bernois de 80 kg mais il s’avère très doux. Rien à voir avec l’ours qui, selon la légende, se battit contre Baudouin Bras de Fer au IXe siècle à l’endroit où ce dernier allait construire Bruges. Une fois occis, le plantigrade fut élevé au rang de symbole de la ville par le délicat Baudouin. Un ours, symbole de Bruges ! J’ai omis d’en parler à Ours, il aurait pu prendre la grosse tête.

 

Plus d'infos : www.visitflanders.com

 

 


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