Tourisme durable

À travers les vignobles de la Bourgogne du Sud

11 Décembre 2021 - Actualité / Culture / Gastronomie / Initiatives

Quel plaisir de suivre les routes des vins en France pour apprécier les villages de charme et dégustations mémorables. En Saône-et-Loire, on prend la "Route 71" à travers les vignobles du Mâconnais et de la Côte chalonnaise. L'endroit idéal pour faire connaissance avec la Bourgogne du Sud.

 

La Roche de Solutré © Christphe Migeon

 

Avec les Monts du Mâconnais et la Côte chalonnaise, le Massif central connaît ses derniers soubresauts calcaires. Un paysage qui doit beaucoup à l'homme et plus encore aux moines. Ici les vignes sont en grande partie l'héritage des Bénédictins de l'abbaye de Cluny. Fidèles à leur principe "ora et labora" (prie et travaille), ils ont défriché les coteaux et planté leurs ceps avec toute la ferveur de l'amour du Christ... et de son sang.

 

 

 

 

À raison de six ou sept offices par jour, le vin de messe coulait à flots. Au fil des vendanges, les bons pères apprirent à reconnaître les meilleurs terroirs et finirent par morceler la campagne en une foultitude de lopins de terre connus pour donner des vins de caractère différent en fonction de la nature du sol et de la météorologie locale : les climats, c'est ainsi qu'on les nomme, ont désormais l'insigne honneur d'appartenir au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Cette marqueterie de parcelles issues d'un long apprentissage fait toute la spécificité – et toute la complexité – du vignoble bourguignon. Pour débrouiller cet écheveau, mieux vaut s'adresser à un professionnel.

 

Climats de confiance

À Fuissé, sur la place Saint Germain, un vieux panneau mural qui doit être là depuis les années cinquante vante les mérites du vin local : "Le Fuissé, le vin de la joie de vivre, le vin de vos vacances".

 

Maison Auvigne à Fuissé dans l'église St Germain ©Christophe Migeon

 

Juste devant, la maison Auvigne a installé ses cuveries dans les murs de l'église romane, désacralisée en 1872. Sylvain Brenas, le gérant, tente de nous initier au système pyramidal des appellations, avec à la base l'appellation régionale Bourgogne répartie en 6 AOC, suivie dans le Mâconnais de l'appellation sous-régionale Mâcon, puis des appellations communales où le vin se voit rattaché à son village d'origine (dans le genre Pouilly-Fuissé ou Saint-Véran). Enfin, au sommet de l'échafaudage trônent les premiers crus et les grands crus aux noms d’AOC communale systématiquement suivis d'un nom de climat.

 

Le château de Chasselas © Christophe Migeon

 

Limpide non ? Et on s'étonne que les Américains ou les Chinois soient perdus en dehors du Chablis ou du Chardonnay… Problème pour le Mâconnais, jusqu'à l'été dernier, la région ne pouvait se targuer d'aucun premier cru. Une bizarrerie issue tout droit des vicissitudes de l'histoire.
"En juin 1940, la Wehrmacht décide de réquisitionner tous les vins au nord de la ligne de démarcation, sauf les premiers et grands crus, raconte Sylvain Brenas. Tous les vignerons au nord de la ligne se sont empressés de classer leurs meilleures parcelles en premiers crus tandis que le Mâconnais, non concerné par les réquisitions de par sa situation au sud de la ligne, est resté en climats. "

 

Un manque de valorisation qui explique en partie le défaut de notoriété des vins du Mâconnais. "Le problème est en passe d'être résolu puisque l'an dernier, 194 hectares sur les 770 de la région ont été classés en 22 appellations premier cru !"

 

Une bonne dégustation d'annonce © Christophe Migeon

 

 

 

PRATIQUE

Avec l'appli Route 71, il n'est plus nécessaire de choisir entre boire et conduire. On peut créer son parcours personnalisé en rentrant ses critères.