Tourisme durable

Tirana, du passé noir de l’Albanie à un avenir plus clément

11 Décembre 2020 - Art / Culture / Histoire / Patrimoine

Longtemps isolée et ignorée du reste de l’Europe à cause de la dictature, l’Albanie s’ouvre doucement au tourisme. Riche de sa côte adriatique, de ses montagnes et de sa culture, elle a tout pour devenir une grande destination touristique.

 

C’est à Tirana que le voyage commence. De la place Skanderbeg au parc national de Dajti, partons à la découverte de la capitale albanaise. Sous l’emprise du dictateur Enver Hoxha depuis la seconde guerre mondiale, l’Albanie est longtemps restée isolée du reste du monde. À la chute du communisme au début des années 90, les frontières se sont réouvertes mais l’Histoire a laissé des traces dans le cœur des Albanais et le pays peine à se relever de cette période qui l’a plongé dans la misère. La ville de Tirana est le premier témoin de ce triste passé qu’elle a décidé de ne pas oublier pour enfin se tourner vers un avenir plus clément.

 

 

albanie_1_skanderbeg
Place Skanderberg, Tirana ©ap

 

 

La place Skanderbeg, le cœur névralgique de Tirana

 

Cœur névralgique de la ville, la place Skanderbeg est le témoin architectural des différentes périodes historiques de Tirana. Il y a d’abord la mosquée Et’hem Bey et la tour de l’horloge, deux vestiges de la période ottomane, puis les bâtiments de style fasciste hérités de l’occupation italienne, le palais de la culture et le musée national d’histoire construits sous l’ère communiste et enfin les tours futuristes, sorties de terre à la rénovation de la place en 2010.

« Le maire voulait que les Albanais se réapproprient la place Skanderberg, alors il l’a rendue piétonne et mis des espaces verts tout autour. Venez le soir aux beaux jours, nous dit notre guide, elle est noire de monde ».

 

 

albanie_2_art
Murs colorés dans la ville ©ap

 

 

Le bloc et l’art de rue : d’un passé noir à la vie en couleurs

 

Le bloc, ou Blloku, est un quartier situé sur la rive gauche de la rivière Lana. Il était autrefois réservé à l’élite communiste et interdit à tout visiteur. Comme pour faire un pied de nez à l’Histoire, c’est aujourd’hui le quartier branché de Tirana. Bars, restaurants, discothèques, on y vit la nuit.

À Tirana, il y a aussi l’art de rue qui donne de la vie et de la couleur aux avenues bétonnées, parfois si tristes.

« Pour redonner le sourire aux Tiranais, le maire a fait peindre les murs en couleur » nous dit notre guide, alors il n’est pas rare de voir des murs colorés à travers la ville. Aujourd’hui ils sont un peu défraîchis mais toujours là pour rappeler la volonté de sortir de l’Histoire noire du pays.

 

 

albanie_3_musee_national_histoire
Musée national d'histoire ©ap

 

 

Retour sur l’histoire de l’Albanie

 

Ce n’est qu’à partir de 2015 que Tirana a décidé de parler de son passé douloureux. Quelques musées sont là pour nous informer et faire comprendre les sombres années par lesquelles l’Albanie est passée. Il y a d’abord ces deux énormes statues de Lénine et de Staline cachées derrière la galerie nationale d’art. On ne veut plus les exhiber mais elles sont quand même là pour témoigner. Il y a ensuite la maison des feuilles, ancien siège de la Sigurimi, Direction de la sûreté de l'Etat sous l'ère communiste, qui a été transformée en un musée bien scénographié sur les services secrets albanais et comment ils opéraient sous la dictature. Le musée d’histoire lui, a ouvert une grande salle sur « la terreur communiste ».

 

Enfin, dans un joli parc boisé situé sur les faubourgs extérieurs de Tirana se trouve Bunk’art, le plus grand des 700 000 bunkers construits à travers le pays. Aujourd’hui transformé en musée, il revient, de pièce en pièce, sur les années de dictatures, photos à l’appui. La visite est oppressante mais néanmoins incontournable pour comprendre d’où revient le pays.

 

 

albanie_4_parc_national_dajti
Parc national de Dajti ©ap

 

 

Parc national de Dajti

 

Situé à deux pas de Bunk’art, le parc national de Dajti offre un îlot de fraîcheur et de légèreté quand l’Histoire devient trop lourde à supporter pour les simples visiteurs que nous sommes. On y monte à pied ou par téléphérique et on y trouve la meilleure vue sur la ville.

Tirana est vivante et agréable à visiter. Malgré son triste passé, on sent qu’elle veut tourner la page et penser à l’avenir. Tous les ingrédients y sont réunis pour comprendre l’Albanie d’hier et d’aujourd’hui et entamer un voyage inoubliable, à travers les routes de ce pays grand comme la Bretagne.

 


À lire aussi


Le Kosovo par monts et par vaux

Voyage rétro en ex-Yougoslavie

La Roumanie, ses légendes, sa nature et son delta