Tourisme durable

Tapis, safran, savon noir… Les ingrédients de l’art de vivre au Maroc

22 Mai 2019 - Culture

Destination touristique par excellence, le Maroc recèle de savoir-faire ancestraux qui font la fierté de ses habitants. Laissez-vous tenter par ses traditions artisanales et ses rituels de beauté.

 

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Le savon noir est le produit de soin de la peau incontournable des hammams au Maroc ©Mermy HH – Pixabay

 

 

C’est un véritable rituel oriental auquel ne dérogent pas les femmes dans les hammams. Utilisé depuis des siècles, le savon noir est, encore de nos jours, très utilisé dans les bains marocains. Obtenu grâce à un mélange d’huile et d’olives broyées, il est originaire de la région d’Essaouira, même si sa première apparition remonte à l’an 3000 avant J-C en Syrie.


À Essaouira, la coopérative Marjana en a fait l’une de ses spécialités, tout comme l’huile d’argan. Tirée de l’arganier, qui pousse surtout dans le sud-ouest du Maroc, elle fait la joie de nombreuses autres coopératives, entre Essaouira et Agadir. Les touristes et autres curieux sont invités à découvrir les différentes étapes de la production de l’huile d’argan – le tout est une affaire de femmes, soulignons-le – souvent dans les espaces de vente des produits finis. Particulièrement utilisée chez les femmes berbères, l’huile d’argan nourrit et hydrate aussi bien la peau que les cheveux.

 

 

 

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Le safran est surtout une affaire de femmes ©Jaber24 – Wikipédia

 

L’or rouge de Taliouine

 

Autre affaire de femmes : le safran. Cet or rouge – après le savon noir, considéré comme l’or noir. Taliouine, petite ville de la région Souss-Massa, nichée au pied de la montagne de Jbel Siroua, deuxième plus haut sommet au Maroc après Jbel Toubkal, en a fait sa spécialité. La ville est en effet particulièrement connue pour sa production de safran, utilisé aussi bien en cuisine qu’en gastronomie. Hassan Maache, assistant dans la Fédération interprofessionnelle de safran, est fier de dire que tout au long de l’année, « beaucoup de touristes viennent visiter Taliouine qui se situe dans un endroit stratégique ».


Le prix du safran varie s’il est vendu dans le souk ou dans une coopérative. Dans celle de Taliouine par exemple, il est vendu entre « 35 000 à 40 000 dirhams le kilo, soit entre 3200 et 3600 euros », précise le même homme, ajoutant qu’entre « 6 000 à 7 000 personnes vivent de la production du safran à Taliouine ». Autant dire que cette épice est véritablement un or rouge.

 

Rabia Marzouk, à l’origine de la coopérative, défend avec passion le produit phare de sa ville. « Nous sommes les meilleurs au niveau de la coloration. Dans toutes les composantes de cette épice, la qualité de notre safran est excellente ! »

 

 

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Les fameux tapis berbères, bariolés de couleurs vives et chaude ©www.twin-loc.fr – Flickr

 

 


Mais le Maroc n’est pas qu’un producteur de safran, d’huile d’argan et de savon noir. Il y a bien sûr ces fameux tapis berbères, bariolés de couleurs vives et chaudes qui rappellent la chaleur humaine dont font preuve les habitants du royaume. À Marrakech, que l’on surnomme à raison la ville ocre, le musée national du tissage et du tapis a ouvert ses portes en juin 2018.

 

Et c’est peu dire que l’artisanat marocain, en l’occurrence les tapis, y a toute sa place. « Ce musée met en évidence un savoir-faire national tout en rendant hommage à chacune des régions du Maroc », a expliqué Mehdi Qotbi, président de la Fondation nationale des musées (FNM), au HuffPost Maroc. Un savoir-faire, voire même tout un art, qui a séduit les architectes et designers du monde entier dès les années 1930. De nos jours, le tissage traditionnel est encore en usage dans plusieurs régions marocaines. Il demeure le plus souvent un art réalisé sur un métier vertical (à haute lice) ou horizontal (à basse lice). Jeunes ou âgées, c’est, là encore, une affaire de femmes qui fait la fierté des Marocains.

 

 

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Les chèvres friandes des feuilles d’arganier n’hésitent pas à grimper sur les arbres ©Arnaud 25 – Wikipédia

 

 

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