Tourisme durable

Souvenirs de la révolution russe à Saint-Pétersbourg

05 Avril 2021 - Culture / Histoire / Patrimoine

Avec ses 500 palais, son musée de l'Ermitage, ses canaux romantiques et son large fleuve, Saint-Pétersbourg a tout d'une grande. Un voyage dans la plus majestueuse des villes de Russie permet de revivre les évènements de 1917 car c'est là que tout a commencé.

 

L'un des grands symboles de la révolution russe est devenu le lieu le plus visité de la ville. Le Palais d'Hiver, la résidence de longue date des Romanov, abrite maintenant le musée de l'Ermitage qui n’en finit pas de déployer sa façade vert pistache, constellée de colonnes à la blancheur éblouissante. La splendeur de l’édifice n’a d’égale que sa taille. Bartolomeo Rastrelli, son architecte, l’a voulu à l’échelle d’un pays démesurément grand afin d’y abriter la collection de peintures de Catherine II (1729-1796) en constante expansion.
 

 

russie_saint_petersbourg_1_ermitage
Le musée de l'Ermitage est le plus grand musée du monde en termes d'objets exposés ©SandrineMercier


 

Aujourd’hui, l’Ermitage est le plus grand musée du monde en termes d’objets exposés. Plus de 60 000 pièces sont proposées au public dans 400 salles - 1047 au total reliées par 117 escaliers - et près de 3,5 millions d’objets sont conservés dans les réserves. Tout de suite après la révolution, le palais des Romanov devient un musée public, un décret de Lénine confisquant les trésors personnels des Romanov pour les montrer au public. La guide Svetlana Ivanova en profite pour lancer sur le ton de la blague : « On peut remercier Lénine qui a fait du Palais d’Hiver un Louvre russe ! »
 

 

russie_saint_petersbourg_2_cathedrale
La Cathédrale orthodoxe Saint-Sauveur-sur-le-sang-versé est aussi appelée Sauveur des Patates car, pendant le siège de Leningrad, elle servit d'entrepôt de légumes ©SandrineMercier

 

 

Il était un petit navire
 

Amarré sur le quai Petrogradskaya, le croiseur Aurore s’est refait une beauté à l’occasion du centenaire de la révolution.


 

russie_saint_petersbourg_3_croiseur
Le Croiseur Aurore a été transformé en musée, il est à l'origine de la Révolution de 1917 ©SandrineMercier

 

La moindre des choses pour ce navire de la flotte de la Baltique qui tira le 25 octobre 1917 à 21h40 un coup de canon à blanc pour donner aux bolcheviks le signal de l’assaut du Palais d’Hiver. On connaît la suite. Ce coup de canon de 152 mm changea le destin de la Russie et du monde.

 

À dix minutes à pied, le Musée d'Histoire politique de la Russie est installé dans l’hôtel particulier de Mathilde Kchessinskaïa, une célèbre ballerine russe qui fut la première passion de Nicolas II. Après la première révolution de février 1917, elle trouva plus sage de quitter son délicieux domicile où s’installèrent alors les bolcheviks puis s’exila en France jusqu’à sa mort en 1971 à 99 ans.


 

russie_saint_petersbourg_4_canaux
Saint-Pétersbourg est truffée de canaux, ce qui lui vaut le surnom de Venise du Nord ©SandrineMercier

 

Depuis le balcon en surplomb de la rue Kouïbicheva où elle aimait à s’adonner à quelque rêverie, Lénine allait, lui, haranguer les foules. Du révolutionnaire, le musée expose un bureau, une machine à écrire… peu de choses finalement au regard de la collection d’objets, affiches, photos, documents, déployée sur deux étages, de l’acte d’abdication de Nicolas II signé le 16 mars 1917 à la perestroïka initiée par Gorbatchev en 1985 qui allait déboucher sur une autre révolution, celle qui allait mettre fin à l’URSS.

 

 

La Russie riquiqui
 

Parcourir toute la Russie en une heure, c’est possible en visitant La Grande Maquette. De Kaliningrad jusqu’à Vladivostok, la totalité du pays est reproduite sur une surface de 800 m2. Il s’agit de la deuxième plus grande maquette au monde.


 

russie_saint_petersbourg_5_maquette
La Grande Maquette est un musée privé qui présente la Russie en miniature ©SandrineMercier

 

Son concepteur, Serguei Morozov, n’a pas voulu présenter un monde idéalisé, mais la Russie telle qu’elle est avec ses usines, ses gares, ses banlieues, ses stations polaires... On suit la progression du jour et de la nuit sur les 11 fuseaux horaires, on passe de l’été à l’hiver en deux enjambées. Quelques détails valent leur pesant de pirojki, comme ce Poutine torse nu chevauchant un ours.