Avec ses 500 palais, son musée de l'Ermitage, ses canaux romantiques et son large fleuve, Saint-Pétersbourg a tout d'une grande. Un voyage dans la plus majestueuse des villes de Russie permet de revivre les évènements de 1917 car c'est là que tout a commencé.
L'un des grands symboles de la révolution russe est devenu le lieu le plus visité de la ville. Le Palais d'Hiver, la résidence de longue date des Romanov, abrite maintenant le musée de l'Ermitage qui n’en finit pas de déployer sa façade vert pistache, constellée de colonnes à la blancheur éblouissante. La splendeur de l’édifice n’a d’égale que sa taille. Bartolomeo Rastrelli, son architecte, l’a voulu à l’échelle d’un pays démesurément grand afin d’y abriter la collection de peintures de Catherine II (1729-1796) en constante expansion.
Aujourd’hui, l’Ermitage est le plus grand musée du monde en termes d’objets exposés. Plus de 60 000 pièces sont proposées au public dans 400 salles - 1047 au total reliées par 117 escaliers - et près de 3,5 millions d’objets sont conservés dans les réserves. Tout de suite après la révolution, le palais des Romanov devient un musée public, un décret de Lénine confisquant les trésors personnels des Romanov pour les montrer au public. La guide Svetlana Ivanova en profite pour lancer sur le ton de la blague : « On peut remercier Lénine qui a fait du Palais d’Hiver un Louvre russe ! »
Amarré sur le quai Petrogradskaya, le croiseur Aurore s’est refait une beauté à l’occasion du centenaire de la révolution.
La moindre des choses pour ce navire de la flotte de la Baltique qui tira le 25 octobre 1917 à 21h40 un coup de canon à blanc pour donner aux bolcheviks le signal de l’assaut du Palais d’Hiver. On connaît la suite. Ce coup de canon de 152 mm changea le destin de la Russie et du monde.
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À dix minutes à pied, le Musée d'Histoire politique de la Russie est installé dans l’hôtel particulier de Mathilde Kchessinskaïa, une célèbre ballerine russe qui fut la première passion de Nicolas II. Après la première révolution de février 1917, elle trouva plus sage de quitter son délicieux domicile où s’installèrent alors les bolcheviks puis s’exila en France jusqu’à sa mort en 1971 à 99 ans.
Depuis le balcon en surplomb de la rue Kouïbicheva où elle aimait à s’adonner à quelque rêverie, Lénine allait, lui, haranguer les foules. Du révolutionnaire, le musée expose un bureau, une machine à écrire… peu de choses finalement au regard de la collection d’objets, affiches, photos, documents, déployée sur deux étages, de l’acte d’abdication de Nicolas II signé le 16 mars 1917 à la perestroïka initiée par Gorbatchev en 1985 qui allait déboucher sur une autre révolution, celle qui allait mettre fin à l’URSS.
Parcourir toute la Russie en une heure, c’est possible en visitant La Grande Maquette. De Kaliningrad jusqu’à Vladivostok, la totalité du pays est reproduite sur une surface de 800 m2. Il s’agit de la deuxième plus grande maquette au monde.
Son concepteur, Serguei Morozov, n’a pas voulu présenter un monde idéalisé, mais la Russie telle qu’elle est avec ses usines, ses gares, ses banlieues, ses stations polaires... On suit la progression du jour et de la nuit sur les 11 fuseaux horaires, on passe de l’été à l’hiver en deux enjambées. Quelques détails valent leur pesant de pirojki, comme ce Poutine torse nu chevauchant un ours.