Tourisme durable

Rio & Salvador : le Yin du Yang

09 Août 2016 - Actualité / Culture / Evénement

J.O. obligent, tous les regards convergent sur le Brésil. Au centre de cette attention planétaire, un couple vedette : Rio le flambeur et ses mythes d’un côté, Salvador de Bahia l’enchanteresse de l’autre. Ou l’histoire d’une féconde thérapie de couple…

 
 
 
Le sublime patchwork de la baie de Rio

 

 
Rio donc, tout d’abord, qui loin de se laisser figer dans ses mythes fait peau neuve et joue à fond son rôle de « poumon de la culture, de la créativité et de l’émotion » selon l’architecte local Oscar Niemeyer. Passons rapidement sur les classiques intemporels que sont le célèbre Pain de Sucre et le non moins célèbre Christ rédempteur (Corcovado) d’où l’on découvre un panorama unique sur « la plus belle baie du monde ». Superlatif non usurpé derrière lequel se dissimule une topographie extrêmement complexe, ladite baie étant en réalité un patchwork de mamelons rocheux, langues de forêts, îlots urbains et lunes de plages étroitement entremêlées parmi lesquels le sourire ultra-brite de Copacabana saute aux yeux.
 

La plage, un art de vivre


Copacabana ? Oui, bien sûr, il y a la chanson et les publicités… mais pour les Cariocas, « Copa » est juste une plage, LA plage désignant ici un Art de Vivre à déclinaisons multiples. Chaque communauté, sportifs, gays, branchés, familles, jeunes des favelas… y revendique son rectangle de sable et ses codes. Copacabana, donc, c’est le show : beach-volley, abdos et maillots. Ipanema, c’est la chouette fille de la chanson et les boutiques chics. Leblon, la plage familiale bon-enfant doublée d’un creuset créatif où fusionnent les nouveaux talents du moment : mode, design, cuisine… Car la grande magie de Rio, c’est que chaque quartier y cultive une atmosphère bien particulière. Vous êtes bossa nova ? Gagnez Lapa. Là sont les bonnes boîtes à musique. En quête de cuisine créative ? Halte à Santa Téréza, le Montmartre local où se réinvente au quotidien l’art des tapas et des sushis, le Brésil comptant la plus forte communauté japonaise du monde qui, ici, se lâche !
Plutôt orientée business ? Plongez dans la jungle urbaine du Centro, véritable New-York tropical avec ses ruelles animées et ses buildings. A moins que pour mieux l’entendre battre vous ne préfériez vous enfoncer au cœur d’une favela, guidé par les membres d’une association de bienfaiteurs...
 
 
 
A Salvador, le carnaval est toujours dans la rue.

 

 
Et Salvador alors ? Lasse de jouer les faces B, la ville la plus noire du continent commence d’occuper le devant de la scène et dévoile à ceux qui la cherchent l’âme de cette nation pétrie pour le XXIème siècle. Chose impensable il y a quelques années encore, les voyagistes proposent aujourd’hui des séjours concentrés sur le seul état de Bahia, passant carrément à la trappe les hommages dus à Monsieur (Rio)… Authentique, métissée, vivante, telle est Salvador l’Africaine, vibrante Esméralda dont le Carnaval, qu’appellent chaque jour de leurs vœux des percussionnistes de rue hilares et inspirés, demeure une fête dionysiaque spontanée, la plus grande du monde. Le Carnaval de Rio, avec l’âge et l’embourgeoisement, s’est fait mondovision payante et calibrée, circonscrite en son « Sambodrôme » de béton.
 

Abonnée aux superlatifs

 
Salvador et son célèbre Pelourinho, quartier colonial où les hautes demeures multicolores vous font une superbe haie d’honneur jusqu’à la place tout de guingois, l’église, les boutiques pour touristes certes et leurs Bahianaises de cartes postales tout de blanc vêtues, mais aussi les bistrots et la vie locale en partie inchangée. Vous serez cent fois sollicité, bien sûr, il convient de sortir sans « signes extérieurs de richesse » et d’éviter, la nuit tombée, le quartier chaud du port. Remontez la rua Santo Antonio où sont toutes les pousadas, petits hôtels de charme, testez les meilleures terrasses-apéros en prévision du coucher de soleil sur la Baie de tous les Saints (l’été : baleines !). Poussez jusqu’au Fort de la Capueirha et découvrez en assistant à une démonstration donnée par des « pros » le sens du mot « félin ». Après une opération shopping avenue de Septembre pour rafler 10 paires d’Havaianas au tiers du prix, arrêt culturel au Musée d’Art Sacré (le plus riche au monde) ou bien rendez-vous à un concert au théâtre Alvez Castro. La diva Virginia Rodriguez, plus grande chanteuse brésilienne actuelle, s’y produit souvent. Sans oublier le Musée du Rythme de Carlinas Brown (l’organisateur des plus grandes « parties » : Barcelone, etc.), « people » qui, loin du strass, fait ici œuvre sociale.
 
 
 
Dans la Baie de tous les Saints, même les baleines dansent !

 

 

Un gros supplément d’âme

 
Les plus belles émeraudes du monde ne vous tentent pas ? Optez pour le ballet folklorique de Bahia ou le quartier de Liberdadj pour assister à un show du groupe Ile Aye, réceptacle vibrionnant de la culture africaine. Le marché de San Joaquim, le plus grand d’Amérique, ses mille fruits et trésors. Côté plages, découvrez celle de Porto Barra, en pleine ville, qui change d’ambiance toutes les demi-heures et, côté cantines, le quartier Rio Vermelho se distingue, notamment son Troisgros délocalisé pour le plus grand bonheur du palais comme du portefeuille (Capiche Adelaïde), mais en mode éco, Le Cafelier, tenu par un artiste de talent sera parfait.
Sachez enfin que l’unique endroit au monde où acheter vos « authentiques bracelets brésiliens 3 nœuds - 3 vœux » est l’église de Bonfim - Salvador compte  365 églises. Le soir venu, vous pourrez, sur la plage de Ribeira, tenter une expérience rare : vous mêler à la population riche en couleurs à danser la samba, au son d’un orchestre live. Testé et approuvé.