Rio de Janeiro côté nature

 

À Rio de Janeiro, il faut oser se détourner de la beauté des plages de Copacabana et d’Ipanema que le regard ne se lasse pas d’embrasser. Quittons le sable blond pour chercher le vert et l’éclat de la végétation au cœur de la ville. Dans ce registre, une visite s'impose évidemment au parc national de Tijuca qui surplombe Rio sur 4000 hectares et lui offre son couvercle protecteur, coiffé par le célèbre Christ Rédempteur sur son sommet du Corcovado, à 709 mètres d’altitude. Il n’est toutefois pas indispensable de grimper dans les hauteurs pour se remplir les yeux. 
 

 

Enfourchons le vélo pour pédaler, à quelques encablures du rivage d’Ipanema, jusqu’à l’apaisante lagune de Lagoa, une vaste étendue d’eau entourée sur 7 km d’un sentier qu’affectionnent les promeneurs et les joggeurs. La lagune est reliée à l’océan Atlantique par un canal qui l’alimente en eau salée. Elle abrite la réserve écologique de Catacumba où ont été replantées les espèces endémiques de la forêt tropicale humide du littoral brésilien, la Mata Atlântica. Une myriade d’oiseaux y ont élu domicile dans les branches de majestueux “Pau-Brasil“, un arbre qui produit une teinture rouge comme de la braise, et qui a donné son nom au Brésil. 

 

 

 

Non loin de là s’ouvre le joyau vert de Rio de Janeiro, le Jardin Botanique qui s’étend sur 137 hectares dont 55 sont accessibles au public. Oubliez le bruit, la chaleur, la pollution. Le Jardim Botânico est célébré comme l’un des plus beaux du monde et classé au patrimoine mondial de l’Unesco. À l’allure magistrale des palmiers royaux sagement alignés s’oppose la cavalcade ébouriffée de grands feuillages s’élevant du sol, des arbustes d’agaves vert de gris, des élégants bambous, des arbres aux hautes branches touchant le ciel pour y trouver la lumière, à l’instar de l’açacu ou de l’andiroba.

C’est une concurrence de tous les instants que ces végétaux se livrent pour croître et se faire remarquer, comme ces fleurs tropicales, anthuriums, héliconias, hibiscus et autres qui rivalisent de couleurs. À l’étang, les nénuphars s’étalent avec paresse. Le brouhaha urbain s’est évanoui, on perçoit le ruissellement d’un petit cours d’eau.
 

 

L’orchidée est reine à Rio. Au Jardin bien sûr, mais aussi dans les grands arbres noueux des beaux quartiers. Il suffit de lever le nez pour voir leurs délicats bouquets agrippés sur les troncs, poussant à la sauvage après que les riverains ont arrimé la première liane orchidée. Vos pas vous mèneront ensuite, pour finir cette parenthèse charmante, vers le pittoresque quartier du Peixoto, au cœur de Copacabana.

 

Cet îlot de quelques rues abrite d’étonnantes demeures de trois ou quatre étages noyées dans la végétation, contrastant avec les gratte-ciel du bord de mer. Tous les styles s’y côtoient : moderniste, néocolonial, Art nouveau, basque… Le quartier a conservé un séduisant petit côté province. Et sur la vaste place Edmundo Bittencourt, à l’ombre des magnolias, il est bon de s’attarder quelques instants pour regarder les Cariocas prendre le frais.