Depuis la fin du confinement, de nombreux scénarios ont été imaginés pour tenter d’appréhender comment le tourisme va se transformer après cette phase. En plein cœur de la saison estivale, de nombreuses actions ont déjà été menées en faveur d’un tourisme plus responsable.
La crise de la pandémie, qui continue d’impacter le secteur, a provoqué un déclic pour certains professionnels. Attirer des touristes responsables, redécouvrir la ville, les initiatives se sont succédées afin de transformer un secteur en quête de renouveau. Alors que certains souhaitent retrouver l’ancien modèle, de plus en plus d’acteurs ont amorcé un changement déjà visible.
L’une des problématiques revendiquées contre le tourisme de masse est la perte de la ville par les habitants, au profit des touristes. Des mesures ont déjà été prises par des municipalités, comme l’interdiction d’Airbnb de s’installer dans le centre-ville. Plus récemment, le maire de Lisbonne, Fernando Medina, a fait le même choix. Le but de cette éviction est de pouvoir privilégier l’attribution de ses logements aux personnels hospitaliers et des transports en commun aux professeurs et autres métiers qui travaillent dans les services essentiels. La ville a ainsi offert de payer directement les propriétaires de ces locations à court-terme. Pour le maire, c’est « une stratégie osée qui permet aux propriétaires de recevoir un revenu stable tout en donnant la possibilité de recréer une ville plus vivante, saine et équitable ».
Airbnb et Cie : un enfer pavé de bonnes intentions ?
Vers une carte mondiale de l'hypertourisme
Dans un autre genre, la société des Transports Métropolitains de Barcelone a mis en place un tour intitulé Barcelona Panoramica pour les Barcelonais. Dans un bus à deux étages, traditionnellement emprunté par les touristes, les habitants peuvent découvrir leur ville comme s’ils étaient de simples visiteurs.
Pour d’autres villes, cette crise a permis de mettre en place une toute nouvelle politique touristique. Le comté d’Hawaï a publié son plan tourisme de 5 ans : celui-ci assure la mise en place d’un tourisme responsable qui respecte les communautés de l’île et des ressources naturelles. Un exemple donné par le Costa Rica qui a amorcé le développement d’une politique touristique durable il y a plus de 20 ans.
Quant à la ville de Durango dans le Colorado, l’office de tourisme veut développer le tourisme participatif afin d’engager la population à un rôle plus actif dans le développement et le management du tourisme de la ville. Elle a donc lancé son premier sondage pour connaître l’opinion des résidents, une enquête répondue par plus 1 200 personnes. Un plan économique d’un an y a été développé pour soutenir les entreprises locales et explorer les moyens d’attirer des voyageurs plus responsables.