Chaque année, le prix Goldman honore six personnalités engagées dans la sauvegarde de l'environnement aux quatre coins du monde. Une distinction très attendue par les militants souvent méconnus du grand public et qui pourtant œuvrent pour le plus grand nombre.
Richard et Rhoda Goldman sont à l'origine de cette distinction créée en 1989, à San Francisco. Richard Goldman est décédé fin 2010 et il était l’un des plus influents philanthropes juifs des Etats-Unis. Amoureux de la nature, de la faune, de la flore mais aussi impressionné par la volonté de certains peuples, ce couple généreux a voulu créer la plus importante récompense au monde dédiée aux militants engagés pour la protection de l'environnement et de la planète.
Cette année encore, les lauréats ont dû faire preuve d'audace et même de courage pour mener à bien leurs actions félicitées par un jury international de connaisseurs.
Alexandra Narvaez et Alex Lucitante de l'Equateur ont été primés dans la catégorie Amérique du sud pour leur abnégation à lutter contre les exploitants aurifères qui détruisent leur terre ancestrale.
Il y a des combats qui font penser à celui de David contre Goliath, à savoir inégal et perdu d'avance. Celui que mènent depuis des années ces deux jeunes autochtones de la communauté de Cofan est de cet ordre-là. Mais au bout de nombreuses années de persévérance, ils ont réussi à faire plier le gouvernement qui leur a rendu 79 000 hectares de forêt tropicale qui devient maintenant sacrée.
Une belle victoire devant la pression souvent menaçante de personnes pour qui l'environnement est un frein à leur business. La lauréate pour l'Amérique du sud en 2018, Francia Marquez, a pour sa part été victime d'un attentat, mais fort heureusement elle en a réchappé.
Un prix qui récompense le courage
Un exemple parmi des centaines qui voient, l'instant d'une délibération, la lumière des médias spécialisés et des associations impliquées dans la lutte pour l'écologie.
Lorraine Rominger, la directrice adjointe du prix, est admirative devant "ces individus courageux qui prennent l'initiative de lancer des actions au sein de leur communauté locale pour déclencher des changements positifs".
En effet, ces hommes et ces femmes ordinaires qui prennent le risque en protégeant l'environnement se retrouvent parfois dans des situations de danger vital. C'est pourquoi l'obtention du prix, au-delà de la reconnaissance et d'une somme de 150 000 $, leur permet aussi de bénéficier d'une sécurité accrue afin de mener à bien leurs projets.
Ainsi, Eugène Rutagarama, lauréat en 2001 pour son projet d'observation des gorilles à dos argenté dans le parc national des Virunga au Congo, a pu bénéficier d'une garde rapprochée pour observer et emmener en toute sécurité les voyageurs engagés à défendre la cause animale et son environnement.
Après le poumon vert, le grand bleu et le projet ambitieux de Jacqueline Evans qui œuvre depuis des années pour la protection des aires marines aux îles Cook. Elle a bataillé avec conviction pour se faire entendre et notamment auprès du gouvernement qui mettait en avant l'intérêt économique du secteur de la pêche. Mais à force de persuasion, elle a obtenu la promulgation en juillet 2017 de la loi "Marae Moana" qui signifie "océan sacré". Maintenant le tourisme éco responsable et durable permet la préservation des fonds marins de manière éducative et pérenne.
Un vrai succès comme tant d'autres depuis plus de trente ans et cela grâce à la bonne volonté de personnes inconnues qui méritent toutes le prix Nobel de l'écologie. Respect.