Tourisme durable

Pascal Mannaerts, la magie de l’instant

05 Novembre 2022 - Actualité / Entretien / Portrait

Cet homme pétillant s’aventure avec son sourire et son regard sensible dans les endroits les plus fous de la planète. Chez les nomades d’Iran, près des tribus Hamer en Ethiopie, dans les grandes fêtes sacrées indiennes, il nous ramène des images et des reportages hors du commun. 

 

Femme Meghwal de la région du Kutch au Gujarat, Inde ©Pascal Mannaerts
Femme Meghwal de la région du Kutch au Gujarat, Inde ©Pascal Mannaerts


 

De l’Inde à la photo


Il était une fois un premier voyage en Inde, en l’an 2000, avec le vieux réflex de son père. “J’étudiais le droit en Belgique, et l’Inde m’a bouleversé, un vrai tsunami.” La vie devant lui et les pieds sur terre, Pascal travaille pendant près de dix ans auprès des demandeurs d’asile à Bruxelles et rêve de partir dès qu’il a des congés. S’ensuivent alors de nombreux départs : Pérou, Mali, Sénégal, Tibet, Brésil, Cuba, Mongolie, Ouzbékistan etc… et l’Inde toujours. 
 
“En Inde, il y a le monde entier.”

 
Chef karo dans le village de Korcho, dans la vallée de l’Omo, Ethiopie ©Pascal Mannaerts
Chef karo dans le village de Korcho, dans la vallée de l’Omo, Ethiopie ©Pascal Mannaerts

 

 
C’est en voyage que son apprentissage de la photographie se forge au fil des années, au gré des rencontres et des kilomètres parcourus. 
 
“C’est essentiel pour moi de s’adapter, vivre au maximum comme les locaux, manger comme eux, prendre les mêmes transports qu’eux. J’ai toujours travaillé comme ça. Le voyage, ce ne sont pas des vacances. Je ne pars pas pour me reposer mais pour me sentir vivant ! Je crois aussi que c’est une manière de respecter le pays qu’on visite.”
 
 
Pascal en 2015 à Vrindavan pendant Holi, Inde ©Pascal Mannaerts
Pascal en 2015 à Vrindavan pendant Holi, Inde ©Pascal Mannaerts

 

 
Porté par une immense curiosité, une envie de bouger et de ne pas rentrer dans la norme, l’autodidacte passionné décide de consacrer sa vie à la photo. Il quitte son confort de vie à Bruxelles et prend l’initiative de ses voyages avec l’espoir d’être publié en fin de course. 
“La route ne me suffisait plus, j'avais besoin de créer et de partager. Sinon les choses sont simplement vécues.”
 
Sois heureux un instant. Cet instant c'est ta vie. - Omar Khayyâm
 
 
Jeunes moines à Battambang, Cambodge ©Pascal Mannaerts
Jeunes moines à Battambang, Cambodge ©Pascal Mannaerts

 

 
Cet artiste habité d’une humanité et d’une joie infinie nous offre des photos vivantes et puissantes. On peut voir la flamme qu’il éclaire dans les yeux des gens qu’il croise sur sa route. “S’asseoir et profiter d’un instant simple, échanger des regards, puis entamer une discussion. Dans ces moments-là, il se passe beaucoup de choses. C’est très libre. Rien n’est prévu à l’avance en réalité.”
 
Et c’est justement ce qui caractérise le travail de Pascal et fait son succès : sa liberté !
 
 
Voyage au Pérou ©Pascal Mannaerts
Au Pérou ©Pascal Mannaerts

 

 
Après plusieurs publications dans des titres prestigieux - National Geographic, BBC ou encore Géo -, la maison d’édition Hachette lui consacre un ouvrage quelques années plus tard, “Parchemins d’Ailleurs”, fruit de ses explorations autour du monde. 
 
 

Des images pour transmettre, faire réfléchir, émouvoir


“Avec le temps, j’avais besoin de creuser des sujets, de donner du sens à mes photos.”
Pascal devient le témoin de nombreuses réalités. Partout, il y a des vies à raconter, mais il s’aventure toujours dans des endroits où des communautés sont oubliées. Comme en témoignent ses portraits de femmes en Inde qu’il met en lumière pour leurs combats quotidiens. 
 
 
Famille nomade Qashqai, Iran ©Pascal Mannaerts
Famille nomade Qashqai, Iran ©Pascal Mannaerts

 

 
On remarque aussi son incroyable reportage en Ethiopie, pendant le rituel de l'Ukuli, propre au peuple Hamer, vivant dans la vallée de l'Omo, dans le sud du pays. 
 
“Il existe tellement de préjugés et d’idées reçues alors que de l’autre côté du miroir, il y a simplement des êtres humains et des découvertes merveilleuses. Et une proximité finalement que l’on méconnaît en Europe. Il y a un décalage entre ce que l’on entend et ce que l’on vit. Et le voyage joue ce rôle de pont entre les êtres humains.”
 
 
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