Dans les Pouilles, le ciel de plomb et les clairs-obscurs de l’automne donnent aux beautés du patrimoine une tonalité exceptionnelle. La promenade historique s’impose, comme celle, étonnante, du village de grottes de Lama d’Antico, qui remonte au Moyen-Âge.
Sous les troncs noueux des oliviers s’alignent des rangées de choux verts, comme autant de petits soldats bien sages. En cet automne, les arbres se sont chargés d’olives noires, celles destinées à fabriquer l’huile. Dans les Pouilles, plaine la plus orientale de l’Italie, les oliviers plusieurs fois centenaires sont les grands témoins d’une agriculture qui remonte à la nuit des temps.
Cette terre prometteuse a vu passer des générations de conquérants, des Grecs aux Romains, des Sarrasins aux Ottomans, aux Bourbons, et bien d’autres. Mais personne ne sait vraiment qui étaient les occupants de ces énigmatiques cavités dans la roche tendre de Fasano, dans la province de Brindisi. Au Moyen-Age, entre le VIIIème et le XIVème siècle, des peuples troglodytes chrétiens ont élu domicile et vénéré leurs saints dans des sanctuaires aux fresques colorées.
Selon les archéologues, le Lama d’Antico constituait un village rupestre ceint de murets de pierre, qui a vraisemblablement regroupé jusqu’à 800 personnes. Alimenté en eau par des canalisations et des citernes, il abritait en son centre une chapelle et une vaste église ornée de deux nefs, qui n’a malheureusement conservé que quelques fresques.