Tourisme durable

Oléron : une île exemplaire…

17 Juillet 2017 - Actualité / Initiatives / Préservation

Destination touristique majeure, Oléron compte néanmoins parmi ces territoires engagés sur les chapeaux de roue (de vélo !) dans la croissance verte. Depuis quelques années, « l’île à énergie positive » mène une politique de développement durable aussi exigeante que créative. Reconnue site pilote dans de nombreux domaines, Oléron déploie une galerie d’initiatives variées dont certaines, emblématiques, portent déjà leurs fruits. Mais la grande force de l’île tient d’abord à la participation massive de toute la population. Petit avant-goût vert et bleu.

 
Désireuse de faire de son territoire « fragile et insulaire » une « Destination Nature* » à part entière, la communauté de communes d’Oléron s’est engagée depuis 2010 dans un Agenda 21 très exigeant. Réduction de la consommation d’énergie dans le bâtiment et l’espace public, diminution des émissions de gaz à effet de serre et des pollutions liées aux transports, développement de l’économie circulaire et de la gestion durable des déchets, production d’énergies renouvelables locales, préservation de la biodiversité, protection des paysages, promotion multisectorielle (urbanisme durable, éducation à l’environnement, écocitoyenneté…) et enfin : mobilisation des acteurs locaux.
 
 
 
Des navettes électriques pour desservir les plages
Des navettes électriques pour desservir les plages

 

 
 
Historiquement, c’est pour donner suite, élargir et démultiplier les nombreux efforts accomplis depuis des années autour de l’habitat et de l’énergie dans les équipements publics que la communauté des communes de l’île d’Oléron s’est engagée dans un Agenda 21 aussi ambitieux. Au point qu’il devrait conduire le territoire à diminuer sa consommation énergétique de 20% à l’horizon 2025, multiplier par deux le recours aux énergies renouvelables à la même échéance et tutoyer le fameux « facteur 4 » (diminution par 4 des émissions de gaz à effet de serre) d’ici 2050.
 
Pour parvenir à atteindre ces objectifs élevés, les habitants d’Oléron ont multiplié les actions de sensibilisation (conférences, actions scolaires, journées « Energie », espace dédié…) et multiplié des initiatives qui leur ont déjà valu d’être lauréat du concours national des « Territoires à énergie positive pour la croissance verte ».
 
 

Un engagement collectif 

 

Tandis que la mobilité bas-carbone ne cesse de gagner du terrain sur l’île avec plus de 100 km de pistes cyclables mis en place (sur les 160 prévus), des transports publics désormais hybrides ou électriques, mais également la création de transports en commun maritimes et d’un pôle multimodal installé à l’entrée de l’île, l’économie circulaire de son côté a vu le jour avec la création d’une ressourcerie/recyclerie communale dédiée au recyclage des déchets. 

Quant à l’approvisionnement en énergie verte, il sera d’ici quelques années assuré en grande partie par l’installation d’un vaste parc éolien marin.
 
 
 
 
Les citoyens investis dans le nettoyage des plages
Les citoyens investis dans le nettoyage des plages

 

 

Mais l’un des grands intérêts de la démarche d’Oléron tient à l’implication des populations et acteurs locaux dans le processus. Ainsi les habitants de l’île sont-ils tous conviés à participer au désormais fameux « Défi Familles à Energie Positive », sorte de « concours » bienveillant proposant aux familles de 14 territoires des Charentes Maritimes (mais le défi existe dans toutes les régions de France) de réaliser les plus grandes économies d’énergie possibles. Ce à quoi ils seront aidés par l’ouverture d’une plateforme locale de rénovation énergétique, Energ’IO, proposant gratuitement analyses et conseils en matière d’amélioration de sa consommation énergétique personnelle.

 
 
 
Chenal sur l'île d'Oléron
Chenal sur l'île d'Oléron

 

 
Dans le même temps, les habitants de Dolus (commune d’Oléron ayant reçu cette année 3 labels environnementaux) s’étaient cotisés pour installer la première centrale photovoltaïque participative sur le toit de leur crèche municipale et l’ensemble des hôteliers entraient dans le jeu de l’étiquette environnementale, proposant au client un état des lieux de l’établissement en matière environnementale.
 
La plupart des établissements sont d’ailleurs déjà passés, ou sont en train de le faire, au solaire pour produire leur eau chaude, trois des principaux campings de l’île ont reçu l’Ecolabel européen et plusieurs hôtels, tels l’Atlantic à Saint-Pierre, tutoient l’excellence dans ce domaine…
 
 
 
Initier le grand public aux règles de la pêche à pied
Initier le grand public aux règles de la pêche à pied

 

 
 
Naturellement, tous ces progrès effectués dans le domaine énergétique ne prennent leur véritable sens qu’intégrés dans une démarche globale liée à la préservation de l’environnement : réorganisation de la gestion des déchets, installation de composteurs collectifs et de bacs à marée pour nettoyer les plages (plus deux ânes collecteurs qui les sillonnent cinq fois par mois !), récupération générale des huiles de friture recyclées en carburant, sans oublier le formidable travail effectué par Jean-Baptiste Bonnin et l’association IODDE (Île d’Oléron Développement Durable Environnement) qui sensibilisent depuis dix ans les pêcheurs à pied (deux millions en France, plus nombreux que les chasseurs !) venus ramasser étrilles et coquillages lors des grandes marées.
 
 

Préserver les ressources naturelles

 

S’ils n’étaient que 15% au démarrage de l’association en 2006 à connaître les règles essentielles à respecter, ils sont… 70% aujourd’hui ! Et alors que 7 personnes sur 10 retournaient à cette époque les pierres en les laissant à l’envers, détruisant malheureusement par ce geste de 40 à 70% des organismes vivants selon les cas, ils ne sont plus aujourd’hui que 4% à le faire !

Concernant un nombre de pêcheurs annuels estimés à 50.000 (!) pour la seule île d’Oléron, le progrès est considérable. A tel point que 400 collectivités de bord de mer ont entretemps fait appel à IODDE pour bénéficier de son expertise en matière de protection du littoral.

Une somme d’engagements, d’actions et d’initiatives encourageantes dont le dernier avantage n’est pas des moindres puisqu’Oléron vivant en grande partie du tourisme, l’île s’en trouve plus attractive que jamais…
 

 

PRATIQUE : QUI, QUE, QUOI, OÙ, COMMENT ?
 
 

Dormir : L’hôtel Atlantic, à Saint-Pierre d’Oléron. Chambres, studios, piscine. François, le patron regorge de conseils concernant les ballades, pêches, sorties, restaurants à fréquenter.

Le camping La Brande au Château d’Oléron : camping et bungalows, piscine, animation. L’un des trois grands campings de l’île ayant obtenu l’Ecolabel européen.

 

Manger : Le restaurant De l’île aux papilles à Saint-Pierre : en passe de devenir une légende, excellente cuisine de producteurs locaux et politique de gestion « Zéro déchet ». Avec ça, une déco artistic’récup réussie.

 

À rapporter : Des vins locaux ! Pascal Favre, vigneron très accueillant et investi, réalise 40 ha de vins locaux et le fameux Pineau des Charentes, le tout en bio. 

 

 

 

 
* Le label Destination Nature vient qualifier les destinations « organisées autour de la motivation principale d’observation et d’appréciation de la nature ».