Alors que les circuits classiques s’aventurent peu dans le sud du pays, il suffit de tailler la route pour rejoindre cette région à part en Namibie. Au fil des kilomètres se dévoilent des paysages lunaires et semi-désertiques, des contrastes et des curiosités. Et de majestueuses rivières !
Si la mode de la vanlife est récente en France, en Namibie et dans toute l’Afrique australe, c’est le meilleur moyen de voyager au cœur des immenses espaces sauvages. Pour les baroudeurs sud-africains par exemple, partir en 4x4 avec la tente sur le toit et s’installer dans des campements en pleine nature est un véritable art de vivre. Beaucoup partent en vacances au bord du fleuve Orange s’adonner aux joies du canoë ou rejoignent le Fish River Canyon.
A proximité de Noordoewer, l’équipe d’Amanzi Trails organise des séjours en rafting et canoë-kayak sur le fleuve Orange. Dans la fraîcheur d’un matin d’hiver, rien de mieux que de voguer tranquillement depuis une petite embarcation, en admirant cormorans, aigles pêcheurs, petits varans et autres oies d’Égypte. La profusion de vie ne cesse d’étonner au cœur d’un univers minéral et aride. Albert, guide depuis des années dans la région explique l’importance du fleuve dans le fonctionnement du désert du Namib. En effet, ses eaux arrachent lors de leur parcours des roches puis du sable, qui est ensuite rejeté dans l’océan, avant de suivre les courants vers le nord, pour se retrouver sur les plages et alimenter ainsi le désert. “Le cycle parfait du sable” dit-il !
Lors de son incessante érosion des montagnes en amont, le fleuve entretient plus qu’un désert, il enrichit les Hommes depuis plus d’un siècle. “Le fleuve traverse des montagnes riches en diamants, qui se retrouvent déposés sur les plages” ajoute Albert. Plus loin en aval, s’étend le Sperrgebiet - zone interdite en allemand -, connu pour abriter parmi les plus grands gisements de diamants au monde !
On embrasse du regard la rivière couleur émeraude qui s’est creusée un sillon dans la roche. Plus bas, quelques aventuriers partent pour une randonnée en autonomie de plusieurs jours le long de la rivière. Émerveillés devant tant de beauté, nous reprenons la route vers le désert du Namib. Dans cet immense pays de seulement 2,5 millions d’habitants, on ne croise pas foule sur la piste. Aucun bruit ni aucune présence, si ce n’est celle d’un troupeau d’oryx cavalant dans la steppe désertique…