Tourisme durable

Mexique, premiers pas au Chiapas

21 Mars 2023 - Culture / Histoire / Nature

Autrefois connue comme une zone de conflits opposant le peuple indigène au gouvernement, la région du Chiapas est devenue progressivement une destination qui séduit les amoureux d’histoire, les aventuriers épris de nature et les esprits en quête de spiritualité. 

 

San Cristobal de las Casas ©Adam Jones Flickr CC
San Cristobal de las Casas ©Adam Jones Flickr CC


 

Perchée à plus de 2000 mètres d'altitude, San Cristóbal de las Casas est incontournable auprès des voyageurs mexicains et internationaux. Dans cette ville coloniale au charme nostalgique, se succèdent petits cafés, maisons aux patios fleuris, églises et cathédrales colorées. L’âme rebelle de la capitale de la province est toujours vivante comme en témoignent les fresques murales dénonçant des problématiques sociales ou écologiques ou encore les nombreux produits locaux étiquetés “zapatistes”, fabriqués dans les villages autonomes. Les habitants défendent farouchement leur identité, leurs traditions et leur artisanat


 

Dans les rues de San Cristobal de las Casas ©Léo Tisseau Flickr CC
Dans les rues de San Cristobal de las Casas ©Léo Tisseau Flickr CC


 

Un vent très local, presque alternatif

 
Jouxtant le Guatemala, le Chiapas est un monde à part au Mexique. Les communautés indigènes d’origine amérindienne représentent environ 25 % de la population - les plus nombreux étant les Tzeltales et les Tzotziles. Beaucoup habitent dans des zones rurales reculées et viennent en ville vendre leur artisanat. 
 
 
Marché et artisanat mexicains ©Katrina Lubryczynska
Marché et artisanat mexicains ©Katrina Lubryczynska

 

 

Comme dans de nombreux endroits à travers le monde, le dimanche, c’est le jour du marché. Même sans être amateur de shopping, on se laisse aller à faire des emplettes. L’artisanat mexicain regorge de tant d’objets riches et divers. On est subjugué devant la beauté des vêtements traditionnels fabriqués à la main à partir de laine teintée naturellement. On repart en s’achetant un huipil, blouse brodée de fleurs, à porter en hommage à toutes les femmes indiennes telle que Frida Kahlo les honorait.
 
 

Immersion dans le Mexique intérieur

 
A quelques kilomètres de San Cristóbal, on plonge au cœur de la culture tzotzile. Le village de San Juan Chamula est réputé pour son église très pittoresque. A l’intérieur, pas de banc ni de curé, mais des aiguilles de pins, de l’encens, des bougies et un chaman qui officie d’étranges rituels syncrétiques. San Juan de Chamula a résisté à la christianisation franciscaine en créant un mélange christiano-maya unique en son genre.
 
 
Derrière l’église de San Juan Chamula ©Adam Jones Flickr CC
Derrière l’église de San Juan Chamula ©Adam Jones Flickr CC

 

 

A proximité, le village de Zinacantan abrite la coopérative de tisserandes Mujeres Sembrando la Vida, “les femmes qui tissent la vie”, réunissant environ 200 tisserandes tzotziles. Fondé par six femmes de la communauté en 1999, le projet tend à préserver leur identité culturelle, leurs traditions et leur artisanat, tout en améliorant leur conditions de vie et leur indépendance. Les visiteurs sont accueillis chaleureusement pour voir les artistes à l'œuvre et en apprendre davantage sur l’artisanat local.
 
 
 
“Du temps et de l’amour” pour tisser à la main de si belles pièces ©Mujeres Sembrando la Visa
“Du temps et de l’amour” pour tisser à la main de si belles pièces ©Mujeres Sembrando la Visa

 

 
Comment ne pas être dérouté par ce Mexique charriant des siècles de croyances et par les rencontres avec ce “peuple de peuples”, comme le définissait Jean-Claude Carrière dans son “Dictionnaire amoureux du Mexique” ?  A la lettre T,  ce même auteur partageait sa vision du tourisme et des voyageurs ainsi :
 
"Ils sont des hommes et des femmes comme d’autres qui ont décidé de partir, de voir autre chose. Ils veulent connaître, toucher, sentir, ils veulent aussi, peut-être, trouver dans le voyage un changement possible [...] Ils auront peut-être, à leur retour, un regard différent sur leur propre manière de s’asseoir, de manger, de s’habiller, de vivre. Ils peuvent même rendre service : en achetant des objets d’art populaire, par exemple, ils ont peut-être sauvé le petit artisanat mexicain."