Les teintes ocres et rouges dans lesquelles se fond la vallée du Dadès en font le lieu idéal pour découvrir le Maroc sous un autre angle, celui d’une nature sauvage où les lois naturelles reprennent dignement leurs droits.
La vallée des gorges du Dadès est sans nul doute l’une des plus belles et des plus impressionnantes du Sud marocain. Située entre les localités de Boumalne Dadès et M’semrir, dans la région Souss-Massa, elle tient son nom du Dadès, un affluent du fleuve Drâa qui serpente le long d’un paysage aride et désertique pour abreuver les nombreuses oasis qui jalonnent ses rives, mais aussi les figuiers, dattiers et autres amandiers. On dit d’ailleurs que la vallée produit les meilleures dattes du Maroc.
Ses falaises couleur ocre et ses terres brûlées mâtinées de rouge, contre lesquelles se cogne l’écrasante chaleur estivale, expliquent que la vallée du Dadès est une destination touristique privilégiée. Longues de 170 km environ, ces gorges sont aussi réputées pour leurs fameux « doigts de singes », d’impressionnantes falaises dont les formes, qui sont bel et bien le fruit de la nature, semblent pourtant avoir été soigneusement sculptées dans la roche.
Comment ne pas évoquer non plus la palmeraie de Skoura ? La légende veut qu’elle ait été fondée au XIIème siècle sous la dynastie des Almohades et qu’elle tire son nom de la tribu berbère qui y vivait à cette époque, les Haskourene. Celle qui fait office de première étape sur la route des 1 000 kasbahs, entre Ouarzazate et la région du Tafilalet, a tout d’un véritable labyrinthe, qui se perd sur environ 50 km². À pied ou en voiture, les balades en son sein valent la peine de déambuler dans ce dédale de palmiers, d’oliviers et d’amandiers. Ces arbres fruitiers côtoient par ailleurs des demeures de terre dont certaines datent du XVIIIème siècle, témoignant ainsi de l’histoire qui se joua en ses lieux.
Dans le même registre, il est bon de faire un saut aux gorges du Toudra, dans le Haut Atlas marocain, très fréquentées par les grimpeurs pour leurs parois de calcaire pouvant atteindre 300 mètres. À 15 km de la ville de Tinghir, dans la région de Drâa-Tafilalet, ces gorges offrent aux touristes plusieurs possibilité d’activités, notamment la randonnée, l’escalade, et une promenade le long du fleuve Toudra qui serpente depuis sa source dans les montagnes du Haut Atlas. Ces gorges sont d’une importance capitale dans la vallée. Elles protègent en effet le cours du fleuve éponyme qui alimente la palmeraie sur plusieurs dizaines de kilomètres.
Et enfin, le meilleur pour la fin : ne manquez pas la vallée des roses, elle aussi une étape incontournable. La ville de Kelaat M’gouna, dans la région de Drâa-Tafilalet, est ainsi connue pour son « festival des roses », qui se tient chaque année durant quatre jours au mois de mai, et attire environ 10 000 personnes. Il est l’occasion d’une grande foire à laquelle participent des coopératives originaires de tout le pays qui viennent vendre leurs produits du terroir.
Ces roses sauvages commencent à éclore au mois d’avril et parent les collines d’un rose éclatant, offrant aux voyageurs, ainsi qu’aux locaux, un spectacle à couper le souffle qui fait la fierté de la région. Celle-ci a d’ailleurs été labellisée « Géoparc mondial » par l’UNESCO en 2014, et peut se targuer d’être la seule au Maroc à posséder cette distinction. « Les géoparcs mondiaux de l’UNESCO sont des espaces géographiques unifiés, où les sites et paysages de portée géologique internationale sont gérés selon un concept global de protection, d’éducation et de développement durable », explique l’organisme onusien sur son site. Véritable invitation à un voyage olfactif, la vallée des roses est de toute évidence une merveille naturelle à ne surtout pas manquer dans la région.
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