Tourisme durable

Livradois-Forez, un héritage qui perdure

07 Août 2021 - Culture / Patrimoine

Situé en Auvergne, le Livradois-Forez fait de la résistance. Entre tradition et savoir-faire d'antan, partons à Thiers, capitale mondiale du couteau et près d'Ambert, pour découvrir un des derniers moulins à papier de France.

 

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La vallée des usines, le long de la Durolle ©Sandrine Mercier

 

 

À Thiers, on ne vous met pas le couteau sous la gorge, en revanche il est partout sous vos yeux, dans les boutiques, dans les ateliers, dans les musées… Quoi de plus normal pour une ville qui se targue d’être la capitale mondiale du couteau et qui en a fabriqué durant sept siècles en tirant profit de la rivière Durolle dont les eaux vives permettaient de faire tourner les usines et les rouets (moulins servant à aiguiser les lames).

 

 

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25 000 personnes travaillaient dans le couteau au XIXème sièce. Aujourd'hui, c'est 1 500. ©Sandrine Mercier

 

 

"Au XIXème siècle, 25000 personnes vivaient du couteau, mais personne ne le fabriquait de A à Z, il faisait le tour de Thiers passant d’un atelier à l’autre », commente Audrey à la tête d’une petite troupe inscrite à une visite guidée. Les ruelles étroites de la ville haute plutôt bourgeoise abritaient les ateliers de montage. La ville basse, tapie au pied des falaises sur les rives de la Durolle, accueillait les usines où des besogneux dans le boucan d’enfer de la forge s’affairaient pour fabriquer les lames. Les marteaux frappaient sans cesse de 6 heures à 21 heures, on les entendait jusqu’au sommet de la ville. C’était la marque de fabrique de Thiers."

 

 

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Petite leçon d'affûtage par Dominique Chambriard ©Sandrine Mercier

 

 

Aujourd’hui, la vallée des Usines s’est tue, un ancien bâtiment industriel, le Creux de l’Enfer, a été reconverti en centre d’art contemporain, les autres envisagent stoïquement leur irrémédiable décrépitude.

 

Richard de Bas, le dernier moulin à papier


 

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Une pièce du Musée du Moulin Richard de Bas ©Sandrine Mercier

 

 

"La constitution de 1958 a été imprimée chez nous, les diplômes des prix Nobel le sont toujours, lance fièrement Sylvain Péraudeau. Mais c’est le papier à lettres de prestige et le papier pour beaux-arts qui restent notre spécialité."

 

L’histoire d’amour des Péraudeau avec le moulin à papier Richard de Bas commence en 1941.

 

 

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Sylvain Péraudeau, patron du Moulin Richard de Bas, sous les feuilles de papier qui sèchent ©Sandrine Mercier

 

 

Non loin d’Ambert, dans la vallée de Laga, Marius Péraudeau, le grand-père, rachète un moulin laissé à l’abandon depuis quelques années et le restaure. Sa volonté : renouer avec la fabrication du papier, une tradition ancestrale de la région et la raison d’être du moulin depuis 1326.
En 2021, faisant toujours fi de la modernité, l’entreprise continue à fabriquer le papier à la main à raison de 200 feuilles par jour, avec cette qualité si prisée depuis le XIVème siècle. On assiste à toutes les étapes de fabrication depuis le broyage des chiffons dans l’eau jusqu’au séchage des feuilles blanches, suspendues comme du linge sur un fil. Ce dernier moulin à papier d’Auvergne, associé à d’autres moulins européens, a entamé une démarche auprès de l’Unesco pour être inscrit au patrimoine mondial. Affaire à suivre.

 

 

 

plus d'infos
 
Au creux de l’Auvergne, le Livradois-Forez s’étire sur un territoire qui comprend Thiers, capitale de la coutellerie, Lezoux, terre des potiers romains, Billom, patrie de l’ail, Ambert, berceau de la fourme, ainsi que La Chaise-Dieu et son abbaye.
Les Hautes-Chaumes du Forez offrent de magnifiques points de vue sur toute la région. Point culminant des monts du Forez : Pierre-sur-Haute (1 634 m).
www.vacances-livradois-forez.com