La Lituanie disparaît trop souvent derrière l’appellation de « pays baltes » l’associant à ses voisines la Lettonie et l’Estonie. Pourtant, cette exception culturelle locale (non orthodoxe et moins russophone) développe depuis des siècles une personnalité et un charme spécifiques qui attirent de nombreux visiteurs dans cette partie de l’Europe...
Vilnius ©ap
Larges avenues, esplanades ombragées, maisons pastels, grandes cours, ruelles pavées semées de petites échoppes... La plus grande vieille ville piétonne d’Europe est le régal des promeneurs. Certes, la tour de l’Université de Vilnius (l'une des plus vieilles d'Europe orientale), l’ancien ghetto, l'église Sainte-Anne ou encore les décors baroques de l’église du Saint-Esprit sont à voir mais... Le véritable bonheur ici réside peut-être simplement dans le fait de déambuler, se perdre et tomber sur des enfants se baignant dans la Néris en été...
En 1997, dans la capitale lituanienne, le quartier d’Uzupis s’est déclaré « République indépendante ». Véritable musée à ciel ouvert regorgeant d’œuvres d’art, d’ateliers d’artistes et d’échoppes étonnantes, ce quartier haut en couleurs s’est jumelé à... Montmartre ! Anarchique et bon enfant, son parlement est un… bar où, le jour de l’indépendance, le 1er avril, la bière gratuite coule à flot (et non, ce n’est pas un poisson !).
Le quartier d'Uzupis ©ap
À 30 km de Vilnius, l’imposante silhouette de la forteresse de la petite ville de Trakai retient toutes les attentions. Symbole de la grandeur lituanienne passée (lorsqu’alliée à la Pologne, le pays faisait partie du plus grand empire d’Europe), ce superbe château fort tout droit sorti d’une légende réserve une visite passionnante. À compléter par la découverte des maisons de bois colorées à trois fenêtres aussi étonnantes que typiques des Karaïmes (un groupe ethno-religieux venu de Crimée) qui l’entourent...
"Le château de l'île" à Trakai ©ap
Lorsque l’avion se pose à Vilnius, on n’aperçoit longtemps que du vert et du bleu : des champs, rivières et forêts à perte de vue percées par l’éclat azur de centaines de lacs. Pôle d’attraction touristique incontesté pour les nouvelles classes moyennes des pays voisins (Russie, Biélorussie, Pologne), la Lituanie est en train d’aménager des dizaines de "resorts", bases de loisirs sur les berges de ses lacs pour ces nouvelles clientèles.
Lacs lituaniens ©ap
Réputée depuis toujours pour la force de ses traditions champêtres (il faut acheter du miel, des gâteaux et des fruits aux particuliers à l’entrée du marché de Vilnius), la Lituanie propose dans certaines maisons d’hôte des « dîners à la mode du temps passé » absolument exceptionnels. Authenticité, gentillesse, excellence... un véritable sommet d’hospitalité ! Entre éclairages, tenues et discours de la famille, mets étonnants accompagnés de « liqueur de chêne maison », tout y est.
Traditions champêtres ©ap
Presqu’île de 97km de long, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, l’isthme de Courlande est la vitrine balnéaire du pays : 4 500 habitants l’hiver pour... 25 000 voitures et 100 bus par jour l’été ! Il faut dire que les plages sont belles, les maisons de pêcheurs coquettes (dont l’ancienne villégiature d’été de l’écrivain Thomas Man) et l’eau de mer... chaude. On peut également, en bateau, approcher les plus hautes dunes de sable d’Europe près de la frontière russe où une vedette de l’armée patrouille en continu...
Dunes ©ap
Il faut aussi, à Palanga, sur la côte, visiter le musée de l’ambre. 90% de la production mondiale de cette résine fossilisée, contenant parfois des plantes ou des insectes, provient en effet des plages locales. On peut y contempler des pièces étonnantes, valant pour certaines de véritables fortunes et l’on apprend tout sur ces joyaux naturels jaunes et or, recherchés depuis les temps les plus reculés.
Chasseurs d'ambre ©ap
L’histoire des Lituaniens s’apparente à une longue quête d’indépendance 100 fois contrariée. Par l’occupation soviétique en dernier lieu, jusqu’en 1991. Aussi, aurait-il suffi que ces derniers interdisent de planter des croix sur un ancien lieu de culte pour qu’en quelques années il en pousse... 2 millions ! Rasée deux fois par les bulldozers russes et rejaillie chaque fois du néant, « la Colline des croix » devint un grand symbole de la résistance locale sur laquelle Jean-Paul II vint se recueillir en 1993.
La Colline des croix ©ap
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