Tourisme durable

Les voyages dessinés de Joël Alessandra

13 Décembre 2024 - Art / Récit

Joël Alessandra aime l’aventure. Que ce soit en prenant son sac à dos et son carnet en direction de Djibouti ou lorsqu’il décide de créer une très belle revue consacrée aux dessins et aux voyages. Rendez-vous vers l’ailleurs…
 

Joël dans son atelier © Guillaume Esteve

 

"Je suis un auteur de BD qui dessine en voyage” dit-il d’un ton enthousiaste depuis son atelier dans le Gard. Depuis plus de trente ans, Joël Alessandra s’appuie sur ses périples à travers le monde, et plus particulièrement en Afrique, pour partager des histoires qui essayent de rendre compte de notre planète.


L’infatigable artiste-voyageur

A rebours des séjours où l’on fait des sauts de puce pour “faire” une destination, Joël partage une vision noble du voyage, où il s’agit de prendre le temps, d’être attentif et de s’attarder à des détails. “Le dessin implique un rythme, m’oblige à être très contemplatif et à profiter de l’instant présent. C’est une vraie banque de données émotionnelles avec laquelle je mémorise à 1000 % tout ce qui m’entoure. Tout a le temps de me pénétrer et de s’ancrer en quelque sorte. Visuellement mais aussi les odeurs, les bruits, tout ce qui me traverse” explique-t-il.
 

En Ethiopie © Joël Alessandra

 

A partir de ses dessins croqués sur le vif, Joël Alessandra publie de nombreux carnets de voyage comme le très beau Abyssinie, carnet sur l’Ethiopie, ou encore Petit-fils d’Algérie racontant son histoire familiale. Ses délicates aquarelles et les tonalités choisies sont toujours splendides. Un autre ouvrage marquant de l’auteur, La force des femmes, relate des histoires issues des nombreuses rencontres faites pendant ses voyages à Djibouti, en République Démocratique du Congo, en Centrafrique, au Tchad ou encore au Cameroun. Il y partage ses réflexions, tel un reportage sur l’injustice d’être née femme dans des pays où son statut ne lui permet pas d’être indépendante des hommes. 
 

Petit-fils d'Algérie © Joël Alessandra

 

Voyager et dessiner est aussi une affaire de transmission. Joël part plusieurs fois par an au bout du monde faire découvrir le dessin aux enfants. Il anime régulièrement des ateliers dans les Instituts français et Alliances françaises, ainsi que dans des camps de réfugiés ou des centres carcéraux. "Je pars travailler sur des projets artistiques avec des jeunes sur place. Je monte des projets, des BD sur les droits de l’homme, sur les problèmes de l’eau... J’adore faire dessiner les mômes “ ajoute-t-il.
 

Carnets d’ailleurs, une invitation à l’émerveillement

Se poser quelques instants et apprécier la richesse du monde, voilà une des idées qui a germé dans l’esprit de Joël pour la création de Carnets d’Ailleurs. Lancée en février 2024 avec l’éditeur Jean-Paul Moulin, la revue propose, sous le crayon d’auteurs et illustrateurs de talent, de partager une vision du voyage : la lenteur procurée par le dessin et l’immersion dans la culture du pays.

Le carnet de voyage, c’est le symbole d’une ouverture sur le monde durable et non-violente, celui du slow travel, loin de l’hyperconsommation touristique. - Joël Alessandra
 

Joël Alessandra est un homme de couleurs et de voyages © Carnets d'ailleurs

 

Tous les trois mois, on s’envole vers des terres lointaines, des villes emblématiques, mais aussi à la découverte de pépites d’à côté. Au fil des numéros, des artistes illustrateurs racontent leur ville, leur paradis, leur île, leurs expéditions. Ils parlent aussi de leur manière de travailler, d’aborder un lieu ou de capter les mouvements et les atmosphères. Quel génie sait saisir d’un coup de crayon le sublime qu’évoque la lumière d’un paysage ?
 

Couverture du n°4 de déc. 2024, jan.-fév. 2025 © Carnets d'ailleurs

 

Dans le numéro deux, Jacques de Loustal nous emmène sur les rivages de Polynésie et de Porquerolles. Christian Cailleaux nous montre une galerie de beaux portraits réalisés en Inde qu’il a parcourue du nord au sud. En Europe, on suit la migration des oiseaux en Italie avec les illustrations de Federico Gemma. Se plonger dans les Carnets d’ailleurs est un bel antidote à la mélancolie. Le magazine provoque des envies de découverte dans le respect des peuples, de leurs cultures, du monde avec un grand M, celui qui nous porte et nous nourrit. ​
 

Pour en savoir plus :

172 pages à découvrir dans les kiosques à journaux et maisons de la presse, près de 300 librairies ou sur le site de Carnets d’Ailleurs pour s’abonner.
https://www.carnets-dailleurs.fr/