Les Contamines :

le Mont-Blanc version sauvage

Un territoire d’exception
 

Planté à 1164 mètres d'altitude, le village des Contamines-Montjoie compte 1200 habitants permanents et… 83% de résidences secondaires ! En hiver, la population passe à environ 10 000 personnes, venues pour profiter du bon enneigement de ses pistes de ski. La station est accessible en transports en commun et a été labellisée d’un Flocon Vert pour sa démarche écologique pour préserver les montagnes de demain.

En été, le territoire ne désemplit pas. Le Mont-Blanc semble victime de son succès : son ascension comme son tour sont pour beaucoup de visiteurs de simples cases à cocher, bien loin de l’esprit des premiers explorateurs. Pour réaliser la très prisée boucle du Mont-Blanc, 100 000 randonneurs traversent les Contamines. Les précieux lacs d’altitude ont aussi le vent en poupe, tels les deux Lacs Jovet, autour desquels cinquante tentes sont plantées chaque nuit au pic de la saison, un véritable danger pour leur eau pure venue des glaciers.

Le réel trésor des Contamines reste sa réserve naturelle. Seul espace protégé du Massif du Mont-Blanc, depuis 1979, elle s’étage de 1 100 à 3 892 mètres d'altitude avec une mosaïque de milieux : glaciers, prairies, forêts… Cette réserve unique en Europe s’étend sur 5 500 hectares et couvre les deux tiers des Contamines. Côté flore, on compte 700 sortes de plantes, donc 56 endémiques et 40 protégées. Côté faune, 270 espèces d’animaux – dont 90 d’oiseaux - sont recensées parmi lesquelles un cortège rare comme le tétras-lyre, la chouette chevêchette ou le lièvre variable.

Les objectifs d’ASTERS-CEN74, le gestionnaire de la réserve naturelle, sont de mener des études pour bien connaître cet environnement singulier, en gérer les différents milieux et sensibiliser les publics à l’environnement.

Sensibilisation et éducation à la nature sont clés pour dépasser une attitude de consommation de la montagne.

Le statut de réserve naturelle implique des règles à suivre : rester sur les sentiers, ne pas cueillir de plantes, tenir son chien en laisse, emporter ses déchets…

Les équipes de la réserve ont créé des zones de quiétude, délimitées à l’aide de cordes et de fanions, de panneaux d’information, pour protéger les espèces fragiles, chamois et tétras-lyre en tête, ce superbe oiseau emblématique du massif alpin, véritable relique glaciaire, aujourd’hui en voie de régression. Ainsi, skieurs et randonneurs en raquettes respectent la tranquillité des animaux.

Autre initiative face au succès grandissant de la pratique, le bivouac sera prochainement régularisé par un système d’inscription préalable.

Geoffrey Garcel est le garde technicien de la réserve naturelle depuis vingt ans. Son regard est précieux : "dans des espaces aussi grands, on n’est jamais seuls, il y a une vie tout autour de nous, même si on ne la voit pas et si on ne l’entend pas. On arpente pourtant des espaces de vie et de survie pour de nombreuses espèces. C’est normal de ne pas tout connaître de ces écosystèmes, mais c’est aujourd’hui facile d’avoir accès aux informations, alors se renseigner en amont, c’est la base !"

 

Découvrir le massif du Mont-Blanc autrement

En été, le voyageur curieux trouvera des alternatives au tour du Mont-Blanc, comme le tour du Beaufortin, ou celui du Val-Montjoie. En hiver, il pourra partir pour une excursion en raquettes ou une sortie en ski de randonnée d’un ou deux jours, guidé d’un professionnel pour une première découverte. Guillaume Borga, accompagnateur en montagne, aime partager sa passion pour les Contamines :

En suivant les règles de la réserve, on peut respecter cet espace et le découvrir au mieux. En hiver particulièrement, surtout si on dort en altitude pour la boucle de la Balme par exemple, c’est facile de se sentir proche de la nature. - Guillaume Borga

Été comme hiver, cette boucle est souvent ponctuée par une nuit au Refuge des Prés. Perché à 1935 mètres d’altitude face au Mont-Blanc, c’est un véritable cocon de 30 lits, qui propose des repas gourmands concoctés avec des produits locaux. Le refuge est tenu par deux femmes inspirantes, Céline et Adeline : attachées au territoire, elles sensibilisent tous leurs clients à la protection de l’environnement et sont d’importants relais des messages portés par les équipes de la réserve. Pour Céline, l’information aussi est la clé d’une bonne découverte de la montagne : "on n’aurait pas l’idée de partir sur un voilier sans connaître la mer, alors on ne s’aventurera pas en haute montagne sans en connaître ses règles. Faites-vous conseiller avant de venir ici pour la première fois… et venez découvrir !"

Et si l’émerveillement était la solution ? La comparaison marine et les mots du Commandant Cousteau s’appliquent à merveille : "On aime ce qui nous a émerveillés et on protège ce que l'on aime."
 

En savoir plus :
Le site du gestionnaire de la réserve naturelle
L’Office de tourisme des Contamines : https://www.lescontamines.com/
Revoir la série Sensible, une montagne en partage, coréalisée par Geoffrey Garcel