Perché au-dessus de la mer, le Jardin des Méditerranées, dans le Var, propose un voyage unique autour du monde. Les espèces végétales qui s’y épanouissent ont beau provenir des quatre coins de la planète, elles présentent un lien de parenté et offrent au visiteur une promenade d’un continent à l’autre.
Le Domaine du Rayol, également dénommé Jardin des Méditerranées, a décidément tout pour lui. Depuis la terrasse du Domaine situé à Rayol-Canadel-sur-Mer, une commune du Var non loin de Saint-Tropez, la vue est à couper le souffle : la “Grande Bleue“ et les îles d’Or face à vous. Les vingt hectares de jardin, protégés des prédateurs immobiliers, invitent en grand format au rêve et à l’évasion. Plus encore, cet espace naturel constitue une véritable leçon de choses pour petits et grands, y compris sous l’eau avec masque et tuba, l’été, pour découvrir un jardin marin dans une aire protégée.
Nous l’ignorions, mais la Méditerranée existe aussi en Amérique latine, en Australie, en Californie, ou encore en Afrique du Sud ou en Asie. C’est ce que nous constatons en cheminant d’une plantation de cactus mexicains à une bambouseraie asiatique, avant de retourner à une allée de cistes et de romarin bien de chez nous. Le point commun à ces espèces éloignées géographiquement est de présenter une parenté biologique avec le microcosme méditerranéen, même si ce lien s’estompe à mesure que le climat devient plus aride ou beaucoup plus humide, comme en Asie subtropicale dont on peut voir, au Jardin, les figuiers de Chine ou les Gingko biloba cultivés dans les temples bouddhistes.
Prenons l’exemple de la Californie : sa flore est cousine de celle du pourtour méditerranéen, car, nous explique-t-on, toutes deux sont “les descendantes d’une flore commune à l’Amérique et à l’Eurasie, avant la séparation des plaques américaine et européenne voici quelque 60 millions d’années“. Les plantes de maquis s’y plaisent, comme les grands pins d’Alep. Mais la Californie présente aussi des espèces plus adaptées à la sécheresse de déserts comme le Mohave ou le Sonora, que l’on peut admirer au Domaine.
C’est grâce au paysagiste Gilles Clément que le Jardin des Méditerranées a pris forme avec, pour fil conducteur, l’idée de recréer des ambiances de climat méditerranéen inspirées de diverses régions du monde et de créer un contraste avec des jardins plus exotiques. Gilles Clément propose une mosaïque de plantations, comme autant de tableaux, tout en laissant, fidèle à sa vision, une grande liberté aux végétaux afin qu’ils se développent naturellement. Grâce à cette scénographie, la promenade se transforme en voyage merveilleux au-delà des distances.
Un beau jardin existait déjà sur cette corniche au début du XXème siècle, lorsque le couple Courmes acheta la parcelle de 20 hectares pour s’y établir et faire construire une villa, aujourd’hui baptisée l’Hôtel de la mer. Au jardin, le couple plante palmiers, dattiers, eucalyptus, agaves et mimosas. Mais l’urbanisation grandissante des alentours, au tournant des années 1920, déplaît au couple, qui se replie plus loin.