Ce département pyrénéen, planté aux confins de l’Espagne, reste encore méconnu. Découverte !
Le département de l’Ariège ne compte que 152 000 habitants (recensement de 2019) avec une densité trois fois moins importante que la moyenne française. Sidérurgie, textile et papeterie : ces secteurs porteurs au XIXème siècle n’ont pas perduré et l’économie n’a pas trouvé de second souffle.
Ce qui fut un temps un handicap est aujourd’hui une aubaine : la faible densité et la nature préservée sont de précieux atouts. Oubliez les montagnes suraménagées, l’Ariège offre une expérience sauvage, au cœur de superbes paysages de forêts et de montagnes. En 2009, le parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises est créé : il couvre 40% du département !
Côté activités de pleine nature, le choix est large. La randonnée, l’activité reine, se décline sous bien des formes : en version altitude avec le Montcalm et ses 3077 mètres, ou en version "plein les yeux", avec le Col de la Core et sa superbe vue sur les forêts et les sommets pyrénéens ou le Pic du Tarbesou où le panorama s’étend jusqu’à la Méditerranée…
VTT, rafting, équitation, escalade ou encore parapente : ce ne sont ni les activités ni les vastes espaces qui manquent pour les pratiquer. La spéléologie est aussi prisée, avec un réseau de grottes offrant des plongées hors du temps. Certaines permettent même l’observation de chauves-souris, pour beaucoup menacées.
Si l’Ariège a connu un fort exode rural, la tendance s’inverse depuis quelques années et la crise sanitaire a accéléré le phénomène. Le département compte des passionnés décidés à faire connaître les atouts locaux.
Denis Wohmann est accompagnateur en montagne pour le Dahu ariégeois. Pour lui, la connaissance du terrain est la clé pour observer la faune sauvage dans son habitat naturel : "il est indispensable d'avoir une bonne connaissance des lieux. Pour augmenter les chances de voir ces magnifiques animaux tout en préservant leur environnement, il est recommandé de partir tôt, de rester silencieux et de limiter les odeurs. Pour les bouquetins, il y a plusieurs zones d'observation propices pour faire de belles rencontres..."
Alors que le bouquetin existait dans la région depuis 80 000 ans, l’espèce avait disparu. En 2014, il a été réintroduit avec succès : 520 individus ont été comptabilisés à ce jour. Véritable outil de science participative, une nouvelle application permet au grand public de renseigner ses observations directement sur le terrain. Les informations collectées complètent la carte d’identité des bouquetins en Ariège.
La région est aussi réputée pour la pureté de son ciel, qui favorise aussi la biodiversité. Dans ce cadre, l’association Ciel d’Occitanie souhaite rendre l’astronomie accessible à tous, en incluant toutes personnes en situation de handicap. Une autre manière de redynamiser le territoire…
À la croisée de la culture locale et du vivant, la transhumance est un moment majeur pour l’Ariège, quand les éleveurs déplacent leurs troupeaux en haute montagne avant l’été, pour qu’ils profitent d'herbages de qualité. Sylvain Salamero, du centre équestre de Soularac à Roumengoux transhume chaque année ses chevaux. "La montagne façonne les animaux, cela explique la rusticité et les particularités des races ariégeoises et les animaux maintiennent la biodiversité en montagne. Tous les éleveurs qui lâchent leurs troupeaux en montagne connaissent l’émotion unique ressentie... Cette pratique millénaire est ancrée dans le cœur de tous les Ariégeois."
À l’occasion de ces transhumances ou le reste de l’année, c’est une Ariège à la fois tournée vers la nature et ancrée dans son identité qui est à découvrir.
Pour en savoir plus :
L’office de tourisme de l’Ariège