Coincée tout au sud-est de la péninsule arabique entre l'Arabie Saoudite, le Yémen et le golfe persique, ce petit pays est sur la route des encens et de l'or noir. Mais un grand voyage s'annonce entre désert, oasis, mer et montagnes.
Loin du bling-bling dubaïote ou des aspirations à la grandeur du Qatar, la capitale omanaise repose sur un savant équilibre entre les fameuses autant qu’inséparables tradition et modernité. D’un côté, les galeries marchandes climatisées, de l’autre, les petites maisons blanches à deux étages et des ruelles tortueuses.
Située à deux heures de Mascate en direction du sud, Nizwa abrite un souk réputé pour la qualité de ses kandjars, les fameux poignards à lame recourbée que les Bédouins du coin portent au niveau du bas-ventre, virilité oblige. Sa médina renferme de vieilles maisons en pisé aux façades croulantes ainsi qu’une imposante citadelle qui domine la ville. Il faut monter une volée de marches pour profiter d’une vue imprenable sur la ville et sur les vergers enchâssés comme des bouquets d’émeraudes dans la roche brute du djebel alentour.
Jadis capitale, Nizwa conserve une position stratégique à la croisée des routes reliant les territoires du Nord et le Dhofar, la partie la plus méridionale du Sultanat. Entre les deux s’étale un interminable désert rocailleux qu’on nous a à plusieurs reprises déconseillé de traverser. C’est mal nous connaître.
Enfin le Dhofar ! Grande émotion. Laissant la M31 derrière nous, le relief change subitement. Le climat se radoucit, la végétation apparaît et reprend ses droits sur la rocaille. Cette surprenante métamorphose est l’œuvre du kharif, la mousson venue d’Inde qui déverse ses pluies légères de mi-juin à fin août et bouleverse le paysage pour le plus grand bonheur des touristes arabes du golfe et le nôtre.
Quiconque a bourlingué en Inde sera frappé par la ressemblance avec le Kerala. L’influence de la communauté indienne y est très forte, notamment à Salalah où elle a recréé une ambiance « comme à la maison ». Dans le centre-ville, les rues fleurent l’encens et le curry, on lit le Times of India sur le bord des trottoirs, ça se bouscule et ça klaxonne. Bref, un beau bordel à l’indienne.
En poursuivant toujours plus vers le sud, on atteint un poste-frontière au-delà duquel commence le Yémen. Comment deux pays voisins peuvent-ils être si éloignés ? D’un côté la paix, de l’autre la guerre. La prospérité ici, là-bas le déclin et la ruine. Décidément Oman n’a pas volé son titre de petit coin de paradis.
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