Au milieu des montagnes et vallées sauvages, d’où émergent d’imposants blocs de granit, un monde mystérieux s’épanouit au cœur de la Sardaigne. Loin du tourisme balnéaire de la Costa Smeralda et de ses méfaits, la région de l’Ogliastra cultive ses traditions bien vivantes héritées du pastoralisme !
Dans le centre-est de l’île, l’Ogliastra s’étend entre montagne et mer Tyrrhénienne. La région est de nouveau une étape cette année de l’unique festival du Tourisme Responsable en Italie, le Festival IT.A.CÀ, qui se déroule en Sardaigne du 13 au 22 septembre 2024. A l’occasion, les visiteurs sont conviés à découvrir les charmes de la région et à partager différentes expériences et activités. L’idée est également de faire parler de la Sardaigne, destination discrète, encore mal connue des voyageurs.
Fervent défenseur d’un tourisme de nature en lien avec le territoire et ses habitants, Jean-Luc Madinier, fondateur de l’agence de voyage Sardaigne en liberté, souhaite faire découvrir les richesses sardes de l’intérieur, bien au-delà de la haute saison estivale. “La richesse de la Sardaigne, ce sont ses villages de montagne" dit-il. L’absence de tourisme dans l’arrière-pays a permis de préserver un caractère authentique singulier et assure une qualité de rapports humains unique en Europe. Les voyageurs y pratiquent naturellement une forme de slow tourisme puis que c’est ainsi que s'écoule la vie dans les villages sardes.
Une autre richesse du territoire défendue par Jean-Luc : la gastronomie sarde. Chaque région possède sa propre spécialité. Dans l’Ogliastra, on peut apprendre à préparer les fameuses culurgiònes, pâtes farcies à base de pommes de terre, fromage, menthe, ail. "Lors d’un cours de cuisine, on se retrouve dans une famille sarde, on est vraiment immergé dans l’ambiance. Et souvent, partager un moment en cuisine aide à communiquer et crée de la convivialité !” précise Jean-Luc.
L’Ogliastra se prête à l’itinérance à pied, à vélo, avec des ânes ou en bateau à voile. La randonnée est évidemment l’une des activités phares dans les montagnes du Gennargentu. On y trouve l’équivalent du GR20 en Corse, mais sans la foule. Entre le 15 juillet et le 15 août, les chaleurs estivales deviennent un frein à cette activité que l’on pratique uniquement tôt le matin ou en fin de journée. Si on a le choix, les meilleures périodes pour découvrir la Sardaigne selon Jean-Luc s’étendent d’avril à juin, puis à partir de fin août. Il recommande de venir également en février afin de découvrir le carnaval sarde, ainsi qu’au printemps et à l’automne pour participer à la transhumance avec les bergers.
Depuis ses débuts en 2016, l’agence travaille avec des bergers qui accompagnent les voyageurs sur une partie de leur parcours. La transhumance des moutons, connue sous le nom de "Tràmuda”, est une pratique très répandue en Sardaigne depuis le Moyen-Âge. Elle est toujours pratiquée dans certaines régions, principalement dans les zones de montagne comme l’Ogliastra. Participer à la transhumance, c’est l’occasion de découvrir la vie de berger, ses pratiques, son métier à travers la tonte, la fabrication du fromage…
A la fin de l’automne, l’île se referme doucement pour plusieurs mois. Jean-Luc nous avoue que l’hiver en Sardaigne est un moment d’isolement mais aussi de réflexion pour développer de nouveaux projets comme le vélo rail. En début d’année prochaine, les visiteurs pourront avoir un moyen de découverte original et bas carbone, avec cette machine circulant sur près de 15 km sur une vieille ligne de chemin de fer dans les hauteurs de l’île, “avec vue sur la mer” précise Jean-Luc. Avec de tels acteurs du territoire engagés pour le tourisme responsable en Sardaigne, l’île a un bel avenir devant elle.
Aller plus loin :
Le site du Festival IT.A.CÀ (en italien) : https://www.festivalitaca.net/