Créé il y a maintenant 10 ans, le très recherché label EPV Entreprise du Patrimoine Vivant ou EPV distingue les PME françaises d’exception reconnues pour leur expertise et leur savoir-faire unique. Un nombre restreint de manufactures dont une partie est ouverte au public et qui servent de vitrine à l’Art de Vivre à la française aux quatre coins du monde. Suivez le guide.
Un savoir-faire parfois ancestral. Ici, coutellerie à Thiers
Elles sont aujourd’hui 1400, réparties sur l’ensemble du territoire et couvrant 7 grands secteurs d’activité : gastronomie, décoration, arts de la table, patrimoine bâti, culture & loisirs, mode & beauté et, enfin : équipement professionnel. Entreprises artisanales ou industrielles portant, parfois depuis des générations, un esprit de transmission de l’excellence associé au patrimoine mais également à l’innovation, elles ont su devenir les véritables fleurons de l’Art de Vivre à la française.
Coup de projecteur
Les plus petites d’entre elles n’emploient… qu’une seule personne ! Et représentent 12% de l’ensemble, soit plus de 150 entreprises au total. Autant de personnes pour lesquelles on peut vraiment parler, comme au Japon, de véritables « trésors vivants ». La plus importante compte 3000 salariés, mais 58% des EPV en emploient moins de 10.
Réparties sur l’ensemble du territoire, pas un seul département n’en est exempt. Et si c’est logiquement à Paris qu’on en dénombre le plus grand nombre (192), Lyon en compte 57 et Marseille dix de moins. Quant à leur ancienneté, elle est très variable : 51 furent créées avant… 1800 ! Mais 93 le furent après l’an 2000, la majorité d’entre elles, soit près de 1000, ayant vu le jour au cours du XXe siècle.
Le but de ce label d’Etat renouvelable décerné depuis 2006 pour 5 ans ?
Valoriser les pépites de notre économie, les accompagner dans leur croissance et leur offrir surtout une plus grande visibilité, notamment aux yeux des visiteurs.
Disposant aujourd’hui d’un site internet et de plus en plus présentes dans les médias BFM Business, France 3 et TV5MONDE leur consacrent régulièrement des sujets, elles trouvent également l’occasion d’être mises en avant à travers des événements comme le salon Made in France ou lors de la désormais traditionnelle Fête de la Gastronomie.
La Route des EPV
Concernant le tourisme pur, en dépit de l’appétit des voyageurs pour ce que l’on nommait jadis le « tourisme industriel » (10 millions de visiteurs pour quelque 9000 entreprises ouvertes au public) et qui a aujourd’hui pris le joli nom de « tourisme de savoir-faire », les EPV sont souvent trop écartées les unes des autres, géographiquement comme dans leur secteur d’activité, pour que l’on puisse construire de véritables circuits thématiques amenant à leur rencontre.
D’autre part, comme on l’a vu, plus de la moitié d’entre elles emploient moins de 10 personnes. Difficile dans ces conditions de mettre une personne à la disposition d’un public aléatoire et d’investir dans la mise en place d’un parcours de découverte suffisamment pédagogique et sécure, la législation étant fort stricte.
Tout le lustre de l'artisanat d'art...
On comprend donc mieux qu’un quart seulement des EPV soient aujourd’hui ouvertes au public de manière pérenne. L'automne dernier, elles furent ainsi 250 à ouvrir leurs portes en grand lors des Journées de l’Excellence organisées les 14 et 15 octobre, attirant pour cette première édition, renouvelée en 2018 seulement pour cause d’élections présidentielles quelque 7000 visiteurs.
Cela n’empêche nullement l’Institut Supérieur des Métiers (ISM) qui les chapeaute d’avoir mis en place une Route des EPV, proposant par région de redécouvrir notre territoire en faisant une pause dans nombre de ces ateliers ouverts au public où l’on est encore amoureux du bel ouvrage…
Ainsi, par exemple, en Provence, de la découverte des chantiers navals en 4 étapes. Dans la région lyonnaise, d’une route de l’artisanat d’art reliant des manufactures d’excellence aussi diverses que la tapisserie, la fonderie d’art, les fresques murales, la restauration de meubles anciens, la fabrication de vitraux ou les derniers comptoirs de bar en étain...
Ou encore, en Auvergne, de cette escapade en 15 étapes qui vous mènera tour à tour découvrir les secrets de fabrication des couteaux, des objets en corne, de la ferronnerie comme de divers outils.
Un rayonnement international
En France, on le sait, « Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère viendra à toi ». Aussi, avec le soutien du ministère des affaires étrangères, des expositions EPV sont-elles régulièrement organisées à l’étranger, comme à Londres lors du French Design Forum de septembre dernier ou encore à Shanghai, fin octobre, pour la grande exposition consacrée à l’Art de Vivre à la française qui s’est, par la suite, transportée à Singapour...
Une vitrine d'Art de Vivre à la française
Dans le même temps, saisissant l’occasion représentée par les visites en France, des délégations étrangères et pas uniquement politiques, il est de plus en plus courant d’inscrire à leur programme la découverte de quelques-uns de ces fleurons, la plupart parisiens pour le moment.