On n’y pense pas forcément mais visiter l'Islande en hiver procure des sensations fortes. Dans ce pays situé sur le cercle arctique, les longues nuits et les levers de soleil qui n'en finissent plus donnent un charme fou au paysage. Sans parler des aurores boréales qui illuminent le ciel.
La chasse aux aurores commence par une sortie en bus hors de la ville, en compagnie de guides qui connaissent les endroits où elles sont le plus susceptibles d’apparaître (il existe des sites internet qui les répertorient chaque jour). Ça, c’est la théorie... Malheureusement, le premier soir, la sortie est annulée en raison du mauvais temps. Quand les nuages bouchent tout le ciel, inutile d’insister.
Le deuxième soir, hourra, on sort. Nous voici en rase campagne, à quelques kilomètres de Reykjavik. On attend. Une heure, deux heures, trois heures… Au fait, qu’est-ce qu’une aurore boréale ? Des particules émises par le soleil qui subissent des réactions physiques en pénétrant dans l’atmosphère terrestre, à cause du champ magnétique près du pôle Nord. Le phénomène est donc tributaire de l’activité fluctuante du rayonnement solaire. Explication du guide : « Il n’y a pas de règles, on peut parfois en voir plusieurs par semaine et inversement, il peut se passer plusieurs jours sans qu’on en voie. » En tout cas, pour ce soir, c’est plié, retour à l’hôtel.
Résignés, on reprend le bus, mais à peine commence-t-on à s’assoupir que le véhicule s’arrête net sur la route. De l’agitation. Des cris. C’est une aurore boréale ! Vite, on descend ! Et qu’est-ce qu’on voit ? Dans un coin de la voûte étoilée, comme des filaments blancs qui semblent tomber lentement vers le sol. On comprend alors l’appellation de ce phénomène : il évoque les premières lueurs du jour, mais en pleine nuit. Magnifique...
En revanche, ce n’est pas du tout comme sur les photos que l’on a tous vues, aux couleurs vertes, mauves ou pourpres... Notre guide résout le mystère : « Les aurores sont parfois vert pale à l’œil nu, mais rarement colorées comme sur les photos. C’est parce que les capteurs des appareils photo et vidéo sont plus sensibles que notre œil. » Cela dit, pour des questions de sensibilité, ça ne rend rien avec un téléphone portable. Et ça, c’est formidable : cela nous oblige — chose rarissime — à remballer notre appareil et nous contenter de regarder. Et il faut vite en profiter, car le spectacle est éphémère. À peine une dizaine de minutes et l’aurore boréale a disparu !
En remontant dans le bus, encore sous le choc, on se dit que ce spectacle est d’autant plus magique qu’il n’est jamais acquis. Les aurores boréales font partie de ces merveilles qui échappent encore au consumérisme et à l’habitude d’avoir tout tout de suite. Dans cette étrange pénombre permanente et ces lumières boréales, on peut même déceler un message : certaines beautés ne sont visibles que dans l’obscurité et absolument pas en pleine lumière. C’est presque un message philosophique que nous livre l’Islande en hiver.
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