La Via Lusitana, le chemin portugais vers Compostelle

Depuis le Moyen-Âge, les pèlerins de toute l’Europe tracent des chemins vers la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle, sous laquelle se trouve le tombeau de l'apôtre Saint-Jacques. Au Portugal, le culte de ce saint connut un grand essor dès le XIIème siècle, avec la fondation de la nation portugaise. De nombreux rois et nobles se sont rendus à Compostelle, notamment le roi Manuel I qui a fait le pèlerinage depuis Lisbonne en 1502 et a ordonné qu'une lampe éclaire la cathédrale de Saint-Jacques nuit et jour. Aujourd’hui, le chemin portugais, appelé aussi Via Lusitana, attire non seulement des pèlerins, mais aussi des randonneurs, des vététistes, des groupes d’amis ou des voyageurs en solo. Plus qu’un pèlerinage, c’est un voyage transformationnel pour tous les marcheurs désireux de ralentir et se reconnecter à soi-même et à la nature.  

À partir de Porto, l’itinéraire devient plus agréable. Plus fréquenté aussi. Etape à Barcelos, puis Ponte de Lima, magnifique citée fleurie avant de passer la frontière à Tui, par le pont franchissant le Rio Miño, qui sépare les deux pays. Ville historique et fortifiée avec sa cathédrale, Tui symbolise l’arrivée du marcheur en Galice ! Le chemin prend alors des allures de sentier côtier et passe par les Rias, véritables “fjords”, offrant les plus belles étapes du voyage. Du côté espagnol, on retrouve des paysages de plus en plus verdoyants à l’approche de la ville sainte et du tombeau de l’apôtre.

Une alternative permet également de relier la Galice au départ de Porto via le camihino de la costa, le chemin portugais de la côte serpente le long du littoral atlantique pour rejoindre d’abord Valença, à la frontière avec l’Espagne, avant d’atteindre Saint-Jacques. Ces chemins portugais présentent bien des avantages : des lieux historiques tout au long du parcours, des auberges à intervalle régulier, un tracé facile idéal pour des enfants ou des personnes peu habituées à la marche, l’accueil légendaire des Portugais, les cafés et petits restaurants où se régaler de la gastronomie locale…  

Le besoin de ralentir et les enjeux du dérèglement climatique poussent les citoyens à repenser leur façon de voyager, à s’ancrer davantage dans le réel en prenant le temps de la rencontre sincère. Randonner à pied sur les chemins portugais pourrait bien réunir toutes les conditions du voyage idéal :  partir moins loin, mais tout aussi intensément et en revenir grandi !