Rejoindre au plus vite sa destination en stop, grimper sur une charrette parce qu’on n’en peut plus de marcher, filer en canoë sur la Dordogne ou à vélo dans la Loire pour débarquer dans un village en fête : le collectif Mad Jacques ne manque pas d’idées pour faire du voyage en France une expérience inoubliable.
On ne plaisante pas avec l’aventure, surtout quand elle nous invite au coin de la rue ou presque, à savoir en France. Une destination plus exotique, finalement, que Tamanrasset ou la Patagonie, semblerait-il. C’est en tout cas l’angle d’attaque du collectif Mad Jacques, qui trouve toujours le bon mot pour décrire les folles équipées qu’il organise, à vélo, à pied, en stop, en canoë, en paddle… aux quatre coins de l’Hexagone.
“La nouvelle frontière, c’est la Creuse, pas Jakarta“, déclare le site tout de go. Mais de préférence, ajoute Vincent Drye, l’un des membres fondateurs de Mad Jacques, “les coins perdus, à l’écart des destinations phares du tourisme et loin des mises en scène spectaculaires du lointain et de l’exotisme“.
Au départ, Mad Jacques, c’est une bande de copains, anciens étudiants bourlingueurs de la génération Erasmus. Ils ont sillonné le monde jusqu’à se rendre compte que “voyager a un impact déraisonnable sur l’environnement“, poursuit Vincent, et que finalement, chacun d’eux était fan d’un petit endroit de province au charme fou. En revanche, pas question d’abandonner le frisson de l’inconnu, ce moment de bascule où l’on se lance à l’aventure.
En 2018, ils créent Mad Jacques avec un premier pari, une course en stop qui rassemble 800 participants.
“Notre schéma de base, ce sont deux à cinq jours d’aventure dans une ambiance conviviale et avec un bon délire. Il ne s’agit pas de jouer la performance, nos parcours restent accessibles à tous pourvu que l’on ait une bonne forme“. Le profil des participants, s’il regroupe une bonne partie de 25-40 ans, est plutôt diversifié : familles, grands-parents avec leurs petits-enfants, duo de copines…
Mad Jacques peaufine ses thématiques “aux petits oignons“, souligne Vincent, du trek dans la vallée de la Roya à la descente en canoë de la rivière Allier ou sur la Dordogne, de la randonnée à vélo en Normandie au périple en stop depuis n’importe quel coin de la France pour une rencontre finale dans un petit village de la Creuse.
En route, des missions à accomplir, des défis à relever, qui restent néanmoins à la portée des participants. “Répéter aux gens qu’il ne faut pas prendre l’avion, cela ne marche pas, c’est purement moralisateur. Par conséquent, notre défi consiste à créer un imaginaire autour de petits endroits pour les rendre attractifs.”
Dans cet esprit, le collectif peut compter sur les territoires et les communes qui accueillent ces visiteurs avec générosité. Mad Jacques trouve toujours un village pour y planter son campement, créer un décor de fête et dérouler ses animations. C’est aussi cette rencontre d’urbains “en mal de chlorophylle“ avec les habitants qui fait toute la richesse de ces séjours, tant pour les participants que pour les organisateurs, commente Vincent.
Après les épreuves du parcours, tous, aventuriers d’un jour et riverains, se retrouvent autour d’animations et d’un concert pour finir en beauté une expérience originale. Qui parfois, suscite des vocations insoupçonnées, comme cette participante qui, après avoir hésité à faire la rando cycliste avec Mad Jacques, s’est prise de passion pour le vélo et s’est lancée dans une expédition… en Alaska.
Pour en savoir plus :
https://www.madjacques.fr/