
Dans la mer des Caraïbes, il est une île montagneuse avec des rivières à foison et des plages de toute beauté. Vous la connaissez ? C'est la Dominique. Entre la Guadeloupe et la Martinique.
C’était un 3 novembre de l’an de grâce 1493. Un certain Christophe Colomb arme une longue-vue et voit s’élever au-dessus des flots une île aux pentes capitonnées d’une forêt luxuriante. Comme on est dimanche, jour du Seigneur (dies dominica en latin), il décide, dans une fulgurante inspiration, de l’appeler Dominica. Ses habitants, les Kalinagos, l’appellent eux, Waitukubuli qui signifie "grand est son corps".
5 siècles après, nous débarquons comme passager d’un ferry à Roseau, capitale de la Dominique. Roseau, un nom bien français même si c’est bien l’Union Jack qui flotta sur l’île jusqu’à son indépendance proclamée le 3 novembre 1978. On avait eu vent bien sûr de l'ouragan Maria qui a dévasté l'île en 2017. On estime que 70 % à 80 % des habitations ont été endommagées. Trois ans plus tard, la forêt tropicale a retrouvé de l’épaisseur et de l’éclat.
Les maisons ont été reconstruites et peintes comme de coutume avec une large palette de couleurs, du blanc, du jaune, du vert, du rose, du bleu. Simon a pu recommencer à organiser des plongées dans la baie de Soufrière réputée pour l’exceptionnelle beauté de ses fonds marins.
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L'île abrite toujours les Kalinagos, les descendants des premiers habitants de l'île. En 1903, les Britanniques attribuent aux 400 Kalinagos rescapés des conflits un territoire de 15 km². Situé sur la côte orientale, il accueille aujourd’hui entre 2000 et 3000 habitants qui vivent principalement du tourisme et de l’agriculture.
En tant qu’ancien chef de la communauté - une élection a lieu tous les cinq ans - et vice-président de la Carribean Amerindian Development Organization, Irvince Nanichi Auguiste se bat pour préserver l’identité des Kalinagos tandis que les jeunes ont tendance à se détourner de la tradition.
À travers différents programmes, il soutient des pratiques ancestrales telles que la fabrication de canoës et de paniers tressés, la culture du manioc et des plantes médicinales, la danse, la cuisine…
Pour se familiariser avec l’histoire et les coutumes des Kalinagos, il faut se rendre à Barana Autê. Ici ils ont reconstitué un village kalinago traditionnel entre forêt et océan. Une manière de préserver ce qu'il leur reste après 500 ans de colonisation.