La Highway One, qui relie San Francisco à San Diego via Los Angeles en longeant la côte pacifique, est devenue un itinéraire mythique. Mise à la mode par les écrivains de la Beat Generation dans les années soixante, elle associe force des éléments et douceur de vivre tout en offrant des plongées chaque fois différentes dans trois mégapoles emblématiques du rêve américain.
Cette année encore, près de deux millions de Français se sont lancés à l’assaut du rêve américain. Si l’attractivité de la Grosse Pomme qu’est New York demeure puissante, 4 fois sur 5 pourtant nos compatriotes choisissent d’atterrir sur la côte ouest pour y rendre hommage aux paysages grandioses qu’ils ont découverts, enfants, dans les westerns. En 10 jours de circuit seulement, il leur est offert de découvrir 3 villes aussi mythiques que San Francisco, Las Vegas et Los Angeles. Tout en faisant entre chacune le plein de paysages uniques au monde : Yosemite National Park et ses sequoias géants, le Grand Canyon, Monument Valley, Brice Canyon, etc.
Or les États-Unis étant une des destinations vers laquelle les voyageurs reviennent le plus, c’est, dans un second temps, dans l’exploration de la côte californienne qu’ils s’élancent, prenant alors comme point de départ San Francisco. La diversité - tout européenne - des quartiers de cette ville très cosmopolite où règne une ambiance particulière plait énormément aux Français. Dévalant du plus grand Chinatown du monde jusqu’au port le Fisherman Warf en passant par les jardins inattendus de Lombard Street et le quartier hippie de Haight Ashbury, on déjeune de fruits de mer en s’amusant du spectacle des otaries au fameux Pier, ou quai 39. Avant de se laisser cahoter à bord du célèbre "cabble car", ou tramway. Puis un bateau nous conduit à la rencontre du non moins emblématique Golden Gate Bridge et de la prison d’Alcatraz. Bonus non négligeable : San Francisco demeure une ville à taille humaine que l’on peut - presque - visiter à pied.
Puis cap au sud vers les centaines de km de plage et les falaises rougeoyantes de Big Sur auxquelles l’écrivain Henri Miller consacra un roman qui rendit l’endroit célèbre. C’est dans sa première partie que la côte pacifique est la plus belle. Si belle qu’à Monterey, 25 km de route sont même devenus... payants !
Mais il ne faut pas hésiter une seconde à lâcher quelques dollars de plus pour découvrir cette étonnante Bretagne californienne : plages, criques, grands rochers, côtes déchiquetées et vagues puissantes y imposent des arrêts photo incessants. D’autant que certains coins, comme Point Lobbos un peu plus au sud, regorgent de phoques, loutres et colonies d’oiseaux de mer que l’on approche à quelques mètres. Joie des enfants !
Sans doute les petits villages de pêcheurs et autres paradis perdus comme Carmel, superbe mission espagnole, chantés par les artistes des seventies, se sont-ils quelque peu embourgeoisés, mais jusqu’à la douce Santa Barbara, - seul « haut lieu » touché par les incendies de l’automne 2018 -, la côte demeure spectaculaire à souhait. Raison pour laquelle au début du siècle, l’homme le plus riche du monde, William Hearst, s’y fit construire au cœur d’un domaine de plusieurs centaines d’hectares, Hearst Castle, un château néo-gothique tout à fait « impossible » que l’on visite aujourd’hui en écarquillant les yeux...
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Ensuite, la côte pacifique devient peu à peu moins sauvage, moins esthétique également. Les falaises font régulièrement place à des dunes qui, elles-mêmes, font le bonheur des quads. Un peu partout, les promeneurs portent la main en visière au-dessus de leurs yeux, guettant les nombreuses baleines qui, au large, fréquentent ces lieux plusieurs mois par an. Le tissu urbain se resserre et, plus on approche de la Cité des Anges, plus les plages commencent à porter des noms connus : Santa Monica, Venice, Malibu !... Place aux humains et aux nouveaux mythes transportés par le petit écran : plages kilométriques, surfeurs, volleyeurs, guérites des maîtres-nageurs et corps bronzés sur le sable, tout y est. Jusque, sur les bords de mer désormais aménagés : tables en terrasse, cabriolets, joggeurs, rollers... Sans oublier l’incroyable lumière dorée du crépuscule californien.
Puis Los Angeles, donc. Mais que dire sur la Cité des Anges qui n’ait été entendu mille fois ?... Qu’à l’époque du GPS et des applis, on ne doit plus redouter de s’y perdre. Qu’en montant à l’observatoire, l’affiche du film La La Land, on prend la mesure de cette mégapole vouée au cinéma, où la circulation et le parking ne sont pas forcément dramatiques. On souffle alors et on se laisse divaguer - en voiture ! - dans les rues tortueuses de la verte Beverly Hills. Ou sur Hollywood boulevard, jusqu’à son "walk of fame ", en quête de ses vedettes favorites ; enfin à la recherche du meilleur angle pour immortaliser le fameux panneau : "Hollywood ". On s’éclate aux studios Universal devenus parc d’attraction, avant de finir sa journée à vélo sur Santa Monica où les palmiers, ombres chinoises sur le soleil couchant, demeurent incroyablement photogéniques.
Poursuivant vers le sud, on peut, à ce niveau, abandonner la route du bord de mer pour gagner San Diego en moins de 2h par l’autoroute 101. San Diego ?... C’est la bonne surprise. Bâtie au bord de l’eau, il fait bon, au retour des plages de surf, déambuler dans sa marina jusqu’à l’impressionnant porte-avion amarré-là qui se révèle être, en fait, un musée de l’US Navy. La "old town" datant de l’époque pionnière vaut également le déplacement. Quant à la cuisine tex-mex - la frontière est à 20 km seulement -, elle n’a ici d’égale que les céviches de poisson frais proposés partout. Le soir enfin, les enfilades de tables installées sur le trottoir par les restaurants du quartier de Gaslamp créent une animation vraiment sympathique.
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