Tourisme durable

Kirghizistan, géographie de l’aventure

07 Mai 2020 - Biodiversité / Culture / Histoire / Nature / Patrimoine / Préservation

Impossible de décrire le Kirghizistan sans émotions et bien difficile de transmettre par les mots la beauté des paysages et des hommes... Suivez-nous pour un premier aperçu de ce pays, concentré de toute la beauté du monde.

 

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                         Chameau du Kirghizistan ©Flickr CC

 

Carte d’identité

 

Même quand on est fasciné par l’Asie centrale, les pays en –stan restent souvent des contrées mystérieuses et difficiles à placer sur une carte.

K-I-R-G-H-I-Z-I-S-T-A-N. Bien orthographier son nom est déjà toute une histoire : un seul "h" et pas de "y", il peut aussi s’appeler Kirghizie ou Kirghizstan.

Cerné par le Kazakhstan au nord, la Chine à l’est, le Tadjikistan au sud et l’Ouzbékistan à l’ouest, c’est un territoire très enclavé et très montagneux. De nombreuses chaînes de montagne le traversent : le massif de haute montagne du Pamir au sud-ouest, la chaîne du Ferghana au nord-ouest et les Tian Shan et les fameux Monts Célestes dressés à plus de 7 000 mètres d'altitude, le long de la frontière avec la Chine.

 

 

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                         Khan Tengri dans les monts Tian Shan ©Chen Zhao_Flickr CC

 

Terre d’explorateurs

 

Les "Monts Célestes"... Ce nom qui évoque le rêve et l’aventure rappelle celle d’Ella Maillart en 1932. L’aventurière suisse fut parmi les premiers voyageurs occidentaux à se rendre en Asie centrale au début des années 1930 et à rapporter un récit et des photographies uniques. Elle débarque à Frounze, ancienne Bichkek de l’Empire soviétique, découvre les rives du lac Issyk-Kul, rencontre les nomades, achète des chevaux à Karakol, traverse le pays et parvient à se rendre jusqu’à la frontière chinoise, en gravissant les fameux Tian Shan.

 

 

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                         Nomade avec son aigle, Kirghizie URSS 1932 ©Musée de l'Elysée_Fonds Ella Maillart

 

 

Il y a quelques années, Amandine Roche, spécialiste des droits de l’homme auprès de l’ONU, a suivi les pas d’Ella Maillart pour témoigner des transformations des pays situés sur l’ancienne route de la soie. Plus récemment, l’écrivain français Cédric Gras a entrepris un voyage sur les traces des premiers alpinistes soviétiques qui conquirent le fameux Khan Tengri (7 010 mètres). Une aventure glaciaire illustrée dans un très beau documentaire et dans son dernier livre.

 

 

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                        Paysage montagneux ©Christian Arnal_Flickr CC

 

Un monde désertique, lunaire, glaciaire

 

Loin des mirages de la route de la soie mais proche des sommets, le Kirghizistan est le paradis de la randonnée à cheval, du trekking, de l’alpinisme et même des périples de quelques vaillants voyageurs en bicyclette. Au fil de l’histoire et des effondrements des empires, la steppe et les montagnes sont restées intactes. Pics enneigés, canyons, forêts alpines, glaciers, déserts, lacs… Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la topographie du pays est le refuge d’une diversité extraordinaire de paysages.

 

 

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                         Canyon Skazka près du lac Issyk-Kul, avec les montagnes Tian Shan en fond ©Flickr CC

 

Une des merveilles naturelles du Kirghizistan est sans aucun doute le célèbre lac Issyk-Kul, un lac chaud. Comme une mer intérieure, à 1600 mètres d’altitude, cette immense étendue d’eau ne gèle jamais.

Parmi les nombreuses légendes qui l’entourent, - des histoires de trésors ou d’amour -, on a retenu celle des vents qui soufflent sur le lac. Deux jeunes hommes, Oulan et Santach, tombent amoureux d’une même jeune fille. Ne sachant lequel des deux choisir comme époux, ils se battent à mort pour elle. La jeune fille, si triste pleure toutes les larmes de son corps, donnant naissance au lac Issyk-Kul. Depuis, soufflent sur ce lac, deux vents très forts et contraires que l’on appelle Oulan et Santach.

 

 

Les Kirghizes

 

La vie pastorale des bergers des steppes habitant les yourtes contraste avec l’ère post-soviétique de Bichkek, la capitale.

Sur ce territoire oublié de la marche du monde, les Kirghizes sont d’une générosité qui n’est pas sans rappeler l’hospitalité mongole. Peuple semi-nomade, la plupart ont été sédentarisés par les soviétiques au début du XXème siècle.

Depuis l’indépendance du pays en 1991 et le déclin économique qui suivit, beaucoup de kirghizes ont retrouvé un mode de vie traditionnel en prenant soin de leur unique richesse : leur troupeau et un lopin de terre. Mais l’héritage de l'époque soviétique se ressent et la nostalgie aussi, principalement chez les anciens avec qui l'on peut aisément converser en russe.

 

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                         Ak-kalpak, le chapeau traditionnel Kirghize en feutre blanc ©Evgeni Zotov_Flickr CC

 

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                         Sculpture de Youri Gagarine dans la roche, région d'Issik-Kul ©Christian Arnal_Flickr CC

 

Dans la steppe, rien n’a vraiment changé, si ce n’est l’arrivée des téléphones mobiles, de quelques panneaux solaires et des 4x4 ou motos pour garder les troupeaux. Les kirghizes sont d’ici mais d’ailleurs, à la culture fascinante, résultat direct d'une histoire bigarrée au croisement de multiples influences. Comment ne pas être séduit par ce mélange de nomadisme, d'Islam et de communisme ?

On se salue d’un salam aleykoum, on boit un verre de koumis, lait de jument fermenté, puis assis devant la yourte, on utilise nos téléphones pour chercher notre vocabulaire russe tout en admirant un paysage aux mille couleurs. Des choses changent, d’autres sont éternelles, celles qui riment avec liberté et ciel bleu.

 
 
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                        Cimetière khirgize ©Evgeni ZotovFlickr CC

 

 


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