Le home-sitting ou gardiennage de maison, consiste à faire garder son logement pendant son absence. C’est l’assurance de partir l’esprit tranquille, en confiant au passage ses animaux domestiques. Pour les futurs gardiens, c’est un moyen de s’offrir des vacances à peu de frais. Plus qu’un bon plan, ce principe d’échange redessine les contours d’un tourisme plus lent et plus humain.
Le home-sitting est un concept originaire des Etats-Unis qui fait de plus en plus d'adeptes. Plusieurs plateformes en ligne permettent de trouver le home-sitter idéal. Le propriétaire poste son annonce avec une description de sa maison ou de son appartement, de ses animaux, de ses exigences, accompagnée de photos. Les futurs gardiens parcourent les annonces et choisissent celles qui les intéressent en termes de dates et de destinations. Nomador, l’un des sites référents, propose des hébergements en France et dans le monde entier. La plateforme fonctionne de particulier à particulier avec un abonnement à l'année. L’échange repose sur la confiance ; les propriétaires et les gardiens communiquent au préalable. Le plus souvent, ils se rencontrent sur place pour la remise des clés et les consignes.
Un concept innovant et original
“Depuis que j’ai commencé à faire du home-sitting il y a cinq ans, j’ai gardé une dizaine de maisons en France”, nous confie Agnès, 38 ans, habitante d’un petit studio à Fréjus dans le Var. Avec son mari Sylvain, elle garde les maisons de particuliers partis en vacances. Ils séjournent gratuitement durant leur absence et profitent d’espace et d’un jardin en contrepartie de veiller sur la maison, arroser les plantes, parfois s'occuper de la piscine ou prendre soin des animaux.
Nous n'avons plus d'animaux chez nous, mais adorons nous occuper de ceux des autres. - Agnès
Cette formule leur permet de s’évader et d’aller dans d’autres régions de France sans payer le logement. “On part souvent, si bien que quand on revient chez nous, nos parents nous demandent : mais vous partez encore ? Et qui garde votre appartement ?” s'amuse Agnès.
Attention cependant à ne pas idéaliser. Le home-sitting n’est pas une forme de vacances gratuites. Cela implique des responsabilités : promener les chiens deux fois par jour, arroser les plantes, vérifier le courrier... Garder un logement présente des contraintes : les gardiens doivent dormir sur place toutes les nuits et ne peuvent pas s'absenter trop longtemps la journée. “On s'absente en général entre 10 h et 17 h. On a gardé une maison dans l’Aude, et nous partions marcher quelques heures par jour avant d’être invité à manger chez les voisins."
Tout le monde savait que nous gardions la maison d’un couple d’Anglais. On a fait de très belles rencontres sur place. Rien à voir avec un séjour à l’hôtel ! - Agnès.
Nouvelle tendance du tourisme responsable
L’Aude, les Alpes de Haute-Provence, la Haute-Savoie, la Bretagne, la Gironde, le couple a visité une bonne partie de l'Hexagone et leur profil affiche d’excellents commentaires. Ils vont maintenant garder une maison à l’étranger, en Afrique du Sud. C’est une occasion unique de voyager loin sans s’occuper du coût du logement. Agnès et Sylvain ne partent pas pour un circuit express de dix jours mais pour vivre une expérience originale sur place, en restant trois semaines à côté du Cap de Bonne-Espérance.
Celui qui a une maison n'en a qu'une, celui qui n'en a aucune en a mille. - Proverbe indien
Le gardiennage incite de futurs voyageurs à découvrir autrement un pays, à contre-courant, sans forcément cocher les cases des sites touristiques à visiter au pas de course, mais en prenant le temps de s’immerger dans une ambiance, un quartier, une ville. En s’éloignant des circuits classiques, cette pratique contribue également à désengorger les centres touristiques saturés et à redonner de la valeur à l’échange humain. Voyager autrement, c’est parfois simplement s’installer là où quelqu’un d’autre vous ouvre sa porte — et vous confie ses clés… et son chat.