
En Italie, près de Gênes, le long de la côte ligure, le parc national des Cinque Terre offre un paysage unique au monde de terrasses aménagées au fil des siècles sur des pentes redoutables. Blottis entre la mer et la montagne, cinq villages s'efforcent de trouver un équilibre entre tourisme et agriculture.
En short et avec un bâton de marche à la main, les randonneurs se pressent sur le quai de gare de Riomaggiore. Cet ancien village médiéval de pêcheurs, aux maisons bariolées qui jouent à chat-perché constitue le point de départ d’une balade hors du temps dans le parc national des Cinque Terre.
Les « Cinque Terre » se composent d'une rangée de villages pluricentenaires situés sur le littoral de la Riviera italienne : cinq terres incrustées sur un rocher de 12 kilomètres de long qui plonge à pic dans la mer Ligure, cinq terres veinées de sentiers, cinq terres et cinq villages dont le tourisme est devenu la principale source de revenus outre l'agriculture depuis l’inscription des « Cinque Terre » au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1997.
Devant les maisons basses, jaunes, rouges et ocres, typiques de la région de la Ligurie, ou cachés derrière les persiennes, les ancêtres guettent le touriste dans la douceur de l'aube.
Taillée dans le flanc de la montagne à l'aplomb de la mer, la Promenade de l'Amour « Via dell'Amore » qui relie Riommagiore à Manarola est conseillée pour découvrir les Cinque Terre en douceur, ce qui n'exclut pas la passion comme celle qu'a pu ressentir le peintre Telemaco Signorini un jour de 1860.
Subjugué par la beauté du lieu, il écrit qu'impatient de tout voir, il se sent pousser des ailes. Une fois redescendu sur terre, il peindra Riomaggiore, ses ruelles, ses placettes, ses escaliers.
Ce matin, la promenade ronronne sous la caresse du soleil et embaume l'olive, le citron et la vigne. Puis la végétation change laissant la place aux agaves aux feuilles vertes ourlées de rouge carmin, aux plantes grasses en corolle importées d’Amérique centrale, aux figuiers de barbarie, aux cactus coiffés de bonnets rouges et roses et aux lentisques à l’odeur âcre qui supportent à merveille à la fois la chaleur et les embruns.
Après un kilomètre sur le chemin de l'amour qui ne connaît ni de hauts, ni de bas apparaît le village de Manarola, lequel ignore avec superbe les vagues qui jappent au pied de la falaise.
Corniglia, le troisième village est juché sur un éperon à environ 100 mètres au-dessus de la mer. Seuls les gazouillis des oiseaux et les stridulations des cigales viennent troubler le silence. Vous n'entendrez jamais une voiture, elles sont interdites comme dans les autres villages à l'exception de Monterosso. Quant à la navette de la gare, elle est électrique.
Sur les toits, pas une seule parabole alors qu'elles ont tendance à bien pousser en Italie. Dans les rues, des poubelles multicolores pour le tri sélectif. L'ambition du Parc selon Luca Natale, le responsable de la communication est de « maintenir une population à l'année qui laissera aux futures générations l’héritage d’un territoire vrai où elles pourront vivre dans une économie juste et soutenable ».
À la terrasse d'un restaurant de Monterosso, avec devant soi une platée de « taglierini al pesto » et un verre de blanc du pays, on ne peut envisager que le meilleur.
À lire aussi
De Pompéi à la côte amalfitaine