L’Afrique du Sud est l’un des pays d’Afrique les plus vastes et les plus touristiques. Jouissant de paysages et d’une faune extraordinaires, de ressources naturelles et d’une économie forte, c’est également le pays d’Afrique comptant le plus d’étrangers, plus de 3 millions. Dont quelques Français. Témoignages.
Un pays aux multiples facettes
« L’Afrique du Sud est un pays contrasté, explique Séverin Guiton, chez expat.com, le spécialiste des Français de l’étranger. Sa beauté, son mode de vie et son économie forte attirent plus de 50% des expatriés non-africains vivant sur ce continent mais il présente également un niveau élevé d’insécurité et des inégalités importantes entre les diverses communautés - espérance de vie des Blancs : 71 ans ; des Noirs : 51.
Si les Britanniques y sont près de 320 000, les Portugais 50 000 et les Allemands 40 000, la communauté française demeure relativement faible en proportion : 10 000 personnes seulement. Mais qui, généralement, adorent leur nouveau cadre de vie ».
Un paradis de l'activité de plein air !
« Je me souviens que le week-end de mon arrivée au Cap, c’était en juin 2013, le début de l’hiver donc (enfin, il fait quand même encore 30° à midi !), j’ai grimpé en haut de la Montagne de la Table, la célèbre montagne plate qui domine la ville, puis je me suis rendu au Cap de Bonne Espérance, la pointe sud de l’Afrique. J’ai tout de suite compris que j’allais me plaire ici…
« En fait, je souhaitais partir depuis un certain temps : Australie, Nouvelle Zélande me tentaient mais les formalités y étaient compliquées. Quand, un beau matin, sur un site d’offres d’emploi international, j’ai cliqué sur une annonce réclamant un informaticien dans mon genre… 3 échanges sur Skype plus tard, je prenais mon billet pour Le Cap en Afrique du Sud !
L’intégration s’est opérée sans problème, ma nouvelle boîte m’a aidé et les Sud-Africains sont très accueillants, très chaleureux. Avec le temps, pour être tout à fait franc, on découvre qu’il est ensuite difficile de franchir un certain cap, celui de l’intimité, de la vraie relation amicale, mais bon, chacun ses particularités.
Pour le reste, si j’ai été un peu surpris, au départ, par les nombreux petits métiers (des gens qui vendent de tout aux feux rouges par exemple), je me suis très vite adapté. Et cela a été le grand bonheur dès que j’ai commencé à vadrouiller à droite et à gauche : à peine faites-vous quelques kilomètres hors de la ville que vous vous retrouvez en pleine nature. Et quelle nature !
Bien sûr, il règne - dans certains endroits - une relative insécurité, comme dans toutes les grandes villes et ce sont juste quelques habitudes à prendre : rentrer en taxi (qui ne sont pas chers du tout), éviter certains coins la nuit, etc. Rien de dramatique ».
Des paysages impressionnants
« A côté de cela, si le niveau de vie, et donc les salaires, sont moins élevés et handicapent votre pouvoir d’achat pour tout ce qui est importé, concernant la vie quotidienne : restaurants, sorties, loisirs, c’est un vrai bonheur. Je fais du VTT et de la randonnée et à 30 mn, 1h, 2h du Cap, vous trouvez mille buts d’excursions. J’en suis déjà à 4 ou 5 ballades à travers prairies et forêts débouchant sur une cascade divine.
Et puis, il y a l’océan (certains de mes amis pratiquent le surf), les réserves animalières (j’ai vu les principaux animaux à l’Addo Elephant Park), des vignobles extras et, comme je le disais, plein de restaurants très abordables qui sont autant de but de sorties. Sachant que si vous avez un peu plus de temps, la « Garden Route », la Route des Jardins, le long de la côte pour se rendre à Port Elisabeth (6h) est somptueuse.
Et je ne suis encore allé ni dans le célèbre parc Kruger, ni voir l’extraordinaire Bryce Canyon ! Mais, dans l’ensemble, déjà, je dois dire que j’ai été vraiment marqué par l’énergie puissante que dégagent ici les paysages. »
Le Braaï, véritable mythe culturel
« Et puisqu’on parle nourriture, il faut savoir que la grande tradition dans ce pays où la viande est d’une qualité extraordinaire, c’est le Braaï, le barbecue du week-end. Tout le monde se retrouve dans le jardin : famille, amis, toutes générations confondues avec, en plan B, la véranda, l’hiver, pour les rares fois où il ne fait pas beau.
Pour la dinde, à Noël, même chose : c’est autour du BBQ que cela se passe ! En conclusion, je dirais que pour ceux qui ont envie de passer quelques belles années (sans souscrire à la retraite souvent et sans espérer toujours faire sa place dans la société sud-africaine), ce pays est parfait et offre de superbes expériences de vie. Mais il faut pour cela rejeter les a-priori et venir se faire une idée soi-même, sur place, en ayant de préférence déniché un job d’abord ! »
L’insécurité, ok, mais pas que…
Même son de cloche chez Denis qui vit à Johannesbourg où le communautarisme est beaucoup plus présent.
« Cela m’a frappé, au même titre que la gentillesse naturelle des gens. Ici, même sous-jacent, le racisme est encore très présent. Dans les deux sens, d’ailleurs. Si j’aborde la question avec des Noirs, ils me répondent : « oui, mais toi, tu n’es pas un Blanc, tu es Français ! ».
Alors, bien sûr, l’insécurité est une réalité dans certains quartiers et, après des années dans des maisons individuelles, nous avons finalement choisi de vivre dans une résidence protégée, comme le font beaucoup de Sud-Africains.
D’ailleurs, pour tout ce qui concerne la sécurité, c’est simple : si l’on respecte quelques règles de base, tout se passe bien. Il faut juste pour cela vivre comme les Sud-Africains. La seule chose à laquelle j’ai du mal à m’habituer, c’est de voir des gens si pauvres dans un pays si riche ; les écarts entre les différentes couches de la société sont vraiment considérables et le pouvoir ne s’en préoccupe absolument pas.
A part cela, entre les braaïs qui sont ici un véritable art de vivre et la nature majestueuse – Ah ! si je pouvais habiter au cœur du parc Kruger ! – ce pays recèle une multitude de joyaux et vaut vraiment la peine de dépasser certains préjugés pour venir voir de quoi il retourne ! ».