Comment mettre un prix sur quelque chose qui, par définition, n’en a pas ? La Grande Barrière de Corail est un trésor de la nature, un écosystème d’une richesse époustouflante et que nous affaiblissons un peu plus chaque année… C’est pour cette raison qu’une équipe d’économistes australiens (cabinet Deloitte), en partenariat avec la Fondation de la Grande Barrière de Corail et le gouvernement australien, a tenté de mettre un prix sur cette merveille de la nature : une façon pour nous, peut-être, d’évaluer sa valeur réelle.
Le cabinet d’étude Deloitte a ainsi calculé que la barrière de corail valait 56 milliards de dollars, soit 37 milliards d’euros. Elle était à l’origine de plus de 64.000 emplois, de 19 milliards d’euros de valeur touristique, et que sa contribution à l’économie australienne était de l’ordre de 6,4 milliards de dollars.
“Cette étude apporte une vision nécessaire et holistique sur la valeur économique incroyable et les opportunités offertes par la Grande Barrière de Corail. Tout manquement à la protection de cette ressource naturelle indispensable entraînerait des impacts importants non seulement sur l’Australie, mais sur la planète toute entière”, a déclaré Al Gore.
Longue de 2300 kilomètres, plus grande en surface que le Royaume-Uni, la Suisse et les Pays-Bas réunis, la Grande Barrière de Corail possède une biodiversité unique au monde et l’une des plus complexes. Elle fait partie intégrante de l’ADN de l’Australie, mais c’est aussi et surtout un trésor inscrit au Patrimoine mondial de l’humanité que personne peut ne pas connaître – et dont tout le monde est conscient de sa fragilité.
C’est ainsi que le rapport n’a pas calculé que la valeur économique de la barrière pour lui donner un prix, mais également ses valeurs sociale et iconique. Parmi le millier d’Australiens interrogés, les deux tiers d’entre eux sont prêts à payer pour protéger leur chère barrière, qu’ils considèrent comme essentielle à la planète et comme l’une des sept merveilles du monde. Plus de la moitié d’entre eux considèrent comme éthique le fait de payer pour la protéger, et veulent que les générations futures puissent la visiter.
Un accord international a été signé en 2015 pour établir un plan d’action et de protection de la barrière à l’horizon 2050, tandis que des fonds internationaux sont apportés chaque année pour poursuivre les recherches autour de la compréhension (et donc d’une meilleure protection) de l’écosystème de la Grande Barrière de Corail : au-delà de l’Australie, l’enjeu écologique lié à la protection de la barrière est international. Mettre un prix dessus pourra peut-être aider le commun des mortels à se faire une idée de sa valeur et donc des efforts nécessaires à mettre en œuvre pour la protéger, même si, dans l’absolu, la Grande Barrière de Corail n’a pas de prix.
Pour lire le rapport de Deloitte dans son intégralité, rendez-vous sur leur site officiel (en anglais).