Tourisme durable

Essaouira la bleue, véritable ode aux alizés

05 Avril 2019 - Culture / Patrimoine

Laissez-vous porter par cette cité portuaire légendaire, déambuler dans ses ruelles bleues et blanches et goûter ses mets typiquement marocains. On la surnomme « le Saint-Malo marocain » ou, plus poétique encore, la « cité des vents ». La médina d’Essaouira, inscrite à l’Unesco, est le point de convergence de plusieurs cultures, où vivent environ 70 000 âmes.

 

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La sqala du port d’Essaouira ©Jean-Marc Astesana – Flickr

 

 

 

Important port de pêche, elle est également un des hauts lieux du tourisme marocain. Mâtinée de bleu, celui de l’océan comme des ruelles, des barques et des portes et volets, Essaouira est jumelée avec trois villes : Saint-Malo et La Rochelle, en France, et Etterbeek en Belgique. Son musée Sidi Mohammed ben Abdellah est un arrêt incontournable. Il héberge une bijouterie traditionnelle rassemblant des œuvres artistiques et artisanales juives, arabes et berbères, mais aussi des costumes, des instruments de musique, des tapis et des amphores romaines.

 

Les édifices religieux y tiennent également une place importante. Du fait de sa multiculturalité, mosquées, synagogues et églises s’y côtoient, la plus connue étant la mosquée de la Kasbah, aussi appelée Sidi Mohammed ben Abdallah. L’église catholique Notre-Dame-de-l’Assomption a quant à elle été construite en 1936 par des prêtres espagnols dans une petite rue en parallèle de la plage. L’église portugaise a, elle, été construite vers la fin du XVIIIème siècle par les négociants européens. Enfin, même si la liste n’est pas exhaustive, la synagogue de Simon Attias a été construite à la fin du XIXème siècle par un marchand juif dont elle porte le nom.

 

 

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L’île de Mogador © Travail personnel – Wikipédia

 

 

 

Les forteresses européennes, sources d’inspiration d’Essaouira

 

À une centaine de mètres seulement d’Essaouira, les îles Purpuraires, classées dans la liste du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2001, ne sont pas accessibles aux touristes. Elles n’en demeurent pas moins mystérieuses et attisent la curiosité des visiteurs étrangers. La plus grande île est connue sous le nom de l’île de Mogador et s’étend sur près de 26 hectares. Depuis le début des années 80, l’archipel est devenu une réserve biologique. Et depuis 2005, l’ensemble des petits îlots est classé comme zone Ramsar, du nom de la Convention relative aux zones humides d’importance internationale, particulièrement comme habitats des oiseaux d’eau.

 

 

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Des armes à feu tournées vers la mer à Essaouira ©Mdoglia – Pixabay

 

 

 

En collaboration avec la délégation du ministère de la Culture, une demande a été formulée « pour avoir un budget pour réhabiliter les monuments existants sur l’île », selon Mohcine Alaoui, délégué provincial du tourisme à Essaouira. Plusieurs études ont été menées pour que « cela devienne un projet durable et maîtrisable ». L’un des projets en cours de réflexion, d’après le responsable, est « de renforcer le côté animation » en proposant « des randonnées avec arrêt sur l’île durant une période spécifique de l’année ».

 

 

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Coucher de soleil sur la plage d’Essaouira © Own work – Wikipédia

 

 

 

Faut-il enfin rappeler les deux célèbres sqalas d’Essaouira, celle du port et celle de la Kasbah ? Toutes deux sont des murailles défensives qui ont servi à protéger la ville des Alizés contre des attaques maritimes extérieures. Elles ont été construites en 1769 lorsque le sultan alaouite Sidi Mohammed ben Abdallah décida d’engager l’architecte français Théodore Cornut. Ce dernier est un disciple de Vauban et s’inspira de Saint-Malo pour dessiner Essaouira à l’image d’une forteresse européenne. L’endroit offre une vue unique sur la ville et l’Océan atlantique. Et, cerise sur le gâteau, le célèbre Orson Wells choisit d’y tourner son film « Othello » en 1951, faisant entrer la cité portuaire dans la légende cinématographique.

 

 

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