À l’évocation du nom de Tahiti, c’est immédiatement l’image du paradis terrestre qui vient à l’esprit mais la Polynésie française, ce sont 118 îles éparpillées dans le bleu des eaux du Pacifique, tantôt montagnes escarpées coiffées d’une végétation luxuriante, tantôt atolls circulaires dépassant à peine de l’eau. Cap vers les paysages et la culture de la France du bout du monde.
Par Benoit Cappronnier
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Tahiti, Moorea ou encore Bora Bora, les îles de la Société ont tout des icônes de carte postale. Issues de l’activité volcanique, ces îles se caractérisent par un sommet escarpé couvert de végétation qui s’enfonce progressivement dans la mer (on vous rassure, ça se passe sur des millions d’années !), créant par la même occasion une barrière de corail. Sur les îles, forêts, vallées et cascades forment un paysage d’Eden que sublime l’atoll qui l’entoure. Point de passage obligé, Tahiti est la plus urbanisée des îles, mais offre de nombreux atouts à qui s’y attarde, dont des plages de sable noir et une montagne qui culmine à plus de 2200 mètres.
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Moorea
Plus sauvage et reposante, Moorea, située à peine à 20 km de Tahiti, offre un des plus beaux paysages du Pacifique avec son relief montagneux recouvert d’une végétation luxuriante et ses deux splendides baies, le tout entouré d’un lagon turquoise. Il est étonnant qu’une île aussi belle soit si peu exploitée et l’ambiance est ici très décontractée. Les activités ne manquent pourtant pas, côté mer (pirogue, observation des baleines, plongée…) comme côté terre (sites archéologiques, randonnées…). Enfin, Bora Bora est sûrement la plus belle île du Pacifique. C’est la destination phare des lunes de miel avec son lagon d’un turquoise irréel, sa montagne escarpée verdoyante, sa plage de sable blanc et sa ceinture d’îlots. Le tourisme y est bien développé, surtout les hôtels de luxe, et les prestations sont ici haut de gamme, aux tarifs parfois déraisonnables. Néanmoins, Bora Bora reste toujours une destination idyllique.
À l’opposé des îles de la Société, l’archipel des Tuamotu se compose de 77 atolls au relief absolument plat, en forme d’anneaux et plantés de cocotiers. Ces îles étaient semblables à celles de la Société il y a des millions d’années mais la montagne intérieure s’est ici effondrée et il ne subsiste plus que la barrière de corail qui l’entourait. La vie s’y organise autour de la pêche, des plantations de cocotiers et des visites des cargos et avions. Pour les touristes, les activités vont des visites des motu (îlots) déserts au snorkeling sur des jardins de coraux et surtout à la plongée sous-marine.
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Ranguiroa et Fakarava
Des passes se sont formées à l’embouchure des rivières des anciennes montagnes, par lesquelles la marée rentre et sort des lagons. Des passes servent de lieux de passage à la vie sous-marine, qui est ici foisonnante. Les passes de Ranguiroa et de Fakarava font partie des spots de plongée les plus réputés du monde.
Dans les courants entrants et sortants des passes de Ranguiroa et de Fakarava, les concentrations de requins sont impressionnantes. Des bancs de requins gris peuvent compter plusieurs centaines d’individus, qui nagent entre dauphins, raies mantas, requins marteaux, et parfois même des baleines. Les plongées sont plutôt réservées aux plongeurs expérimentés, les courants pouvant être forts mais l’expérience est unique et inoubliable, et c’est l’un des rares endroits où l’on peut observer une telle concentration de grosse faune pélagique.
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Les Marae, anciens lieux de cultes polynésiens
Mais la Polynésie, c’est aussi une culture riche et ancienne. Le peuplement des îles daterait du IIème siècle, en provenance du Sud-Est asiatique, par ce qui est vraisemblablement le premier peuple de navigateur. Les Polynésiens se sont ensuite étendus vers l’île de Pâques, Hawaï et la Nouvelle-Zélande. Les premiers contacts avec les Européens datent du XVIème siècle et la culture locale a été mise à mal par les colons. Parmi les vestiges de la civilisation polynésienne, les Marae sont des lieux de première importance, ces plateformes en pierre accueillant les anciens cultes polynésiens et les cérémonies culturelles, sociales et politiques. Des maraes se trouvent sur plusieurs îles mais le plus important est Taputapuātea sur l’île de Raiatea, inscrit en 2017 au patrimoine mondial de l’UNESCO.
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La culture polynésienne
Les tatouages tiennent aussi une part importante dans la culture polynésienne. L'origine étymologique du mot est d’ailleurs polynésienne, tatau qui a donné tattoo. Les tatouages font partie des vecteurs les plus vivants de la culture traditionnelle et les jeunes Tahitiens et Marquisiens sont nombreux à arborer cette parure ancestrale. Les motifs symboliques des tatouages sur le corps permettaient d’exprimer l’identité et la personnalité d’une personne. Ils indiquaient également le rang social dans la hiérarchie, la maturité sexuelle ou encore la généalogie.
La danse est un des autres aspects importants de la culture polynésienne. Les danses ont été interdites par les colons et aujourd’hui, la pratique de la danse est une revendication identitaire. Les danses s’inspirent de la vie quotidienne et depuis 1881, le mois de juillet accueille Heiva i Tahiti, grand festival de danses où les groupes s’affrontent dans différents types de danses, parés de costumes traditionnels élaborés à partir de fibres végétales. Une belle occasion d’assister à un spectacle ancré dans la culture locale.
Enfin, impossible de parler de Polynésie sans parler de la production perlière. La perle de Tahiti est mondialement réputée et elle représente la seconde source de revenu de la Polynésie française. Sur la plupart des îles, vous pouvez visiter une ferme perlière où vous sera expliqué le processus nécessaire à l’obtention de ces perles noires aux reflets colorés. La plupart vendent aussi directement leur production, brute ou montée en bijoux.