L’Éthiopie est une destination de prédilection pour les voyageurs en recherche d’authenticité. De la chrétienne Lalibela à Harar, ville sainte de l’Islam, en passant par les plateaux du Parc national du Simien, partons à la découverte de ces trois lieux emblématiques.
Par Benoit Cappronnier
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Situé à 2 630 mètres d’altitude dans la région Amhara, à plus de 500 km au nord de la capitale Addis-Abeba, Lalibela est le plus grand site chrétien d’Afrique. Sa renommée vient de ses 11 églises rupestres taillées d’un seul bloc dans la roche au XIIème siècle sur ordre du roi Lalibela, qui souhaitait offrir une Jérusalem éthiopienne aux chrétiens orthodoxes. Ce site est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1978.
Lalibela est toujours aujourd’hui un lieu saint pour les chrétiens éthiopiens et les pèlerins drapés de blanc sont nombreux à venir s’y recueillir, méditer et prier, surtout lors des fêtes religieuses comme celles de la Nativité, de l’Épiphanie ou encore de Pâques, qui peuvent voir affluer plusieurs milliers d’entre eux. La foule chante alors avec une ferveur croissante autour de prêtres vêtus de robes colorées.
La plus connue et la plus impressionnante de ces églises est sans conteste Bete Giyorgis, l’égliseSaint-Georgescreusée dans un puits de 22 mètres de large dans la roche. Suivant un plan cruciforme, le bâtiment de 11 mètres de haut n’est rattaché à la roche que par sa base. Sa forme et son emplacement en font un monument unique dans l’histoire de la chrétienté.
À 500 km à l’est d’Addis-Abeba, la ville fortifiée de Harar est, quant à elle, la quatrième ville la plus sainte de l’Islam et compte 82 mosquées. Elle fut au XVIème siècle la capitale du royaume Harari et un important centre culturel islamique avant d’être conquise par les Égyptiens, puis par les Éthiopiens. La ville reflète ce riche passé en concentrant l’architecture de différentes époques. La vieille ville est un dédale de façades multicolores, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2006.
Le soufisme, une forme mystique de l’Islam, occupe une place importante à Harar. Ce courant est à l’opposé du salafisme et les rites qui y sont associés incluent des chants et des méditations qui ont lieu au sein des mosquées dans lesquelles les participants tombent dans des états de transe ou d’extase.
Le khat, une plante euphorisante, est une des ressources économiques de la région d’Harar. Ici, le khat est dans toutes les bouches, les gens le mâchant à longueur de journée et les personnes âgées n’ayant plus de dents pour le mâcher, utilisent un pilon pour le broyer. Il a la même importance dans la région que le café, la bière ou le tabac peut avoir dans d'autres pays. Le marché au khat d’Harar est l’occasion de découvrir l’effervescence qui règne ici autour de cette plante.
Tout au nord de l’Éthiopie, le Parc national du Simien offre des paysages spectaculaires, l’érosion ayant creusé au cours de millions d’années, des précipices, falaises et gorges d’une beauté exceptionnelle et pouvant atteindre jusqu’à 1500 mètres de profondeur, le tout dominé par des plateaux herbeux. Ce parc abrite plusieurs espèces menacées dont le bouquetin d’Abyssinie, le loup d’Éthiopie, ou encore le babouin gélada. Il est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1978.
Le babouin gélada est la seule espèce encore vivante du genre Theropithecus. Il ressemble à un babouin mais est herbivore et vit en groupe pouvant compter plusieurs centaines d’individus. La fourrure de leur poitrine laisse apparaitre des morceaux de chair nue colorée d’un rose vif pouvant virer au rouge en fonction de ses conditions sexuelles, leur donnant leur surnom de "babouin au cœur qui saigne". Il vit sur les hauts plateaux au-dessus de 3 000 mètres d’altitude.