La route de la soie a été pendant des siècles la plus importante route commerciale et culturelle entre l’Orient et l’Occident, partant de Chang’an, actuelle Xi’an, jusqu’en Syrie médiévale, aujourd’hui en Turquie, charriant soie, or, pierres précieuses mais aussi religion et philosophie. Suivez-nous à travers quelques-unes de ses plus importantes étapes chinoises.
Point de départ de la route de la soie, Xi’an, ville vieille de 3 100 ans, a été la capitale de la Chine, mais elle est mondialement connue pour son extraordinaire armée de terre cuite. Découvert en 1974, le mausolée de l’empereur Qin recèle en effet un trésor unique au monde : une armée enterrée composée de 8 000 guerriers et chevaux grandeur nature en terre cuite. Ces statues étaient destinées à garder l’empereur défunt et chacune était peinte de manière unique. Le site, ouvert au public depuis 1979, est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1987.
Étape importante de la route de la soie, Dunhuang était connue pour être le poste de contrôle avant le désert du Taklamakan, second plus grand désert du monde, après le Sahara. Il est possible de se prendre pour Marco Polo lors d’une excursion dans les dunes de sable à dos de chameau.
Mais la vraie richesse de Dunhuang reste les grottes de Mogao, un ensemble de 492 grottes creusées dans une paroi rocheuse à partir du IVème siècle, dont certaines sont de véritables bijoux, sculptées et peintes et contenant de nombreux manuscrits. Ces lieux de culte étaient d’une grande importance sur la route de la soie et leur réalisation a duré jusqu’au XIVème siècle.
Les plus belles grottes abritent des statues bouddhistes, certaines de grande taille, et de nombreuses fresques, en faisant de véritables chapelles sixtines bouddhistes. Les grottes abritent 2 415 statues ainsi que 45 000 m2 de fresques.
A l’ouest du Taklamakan, Kashgar a été pendant 2 000 ans le point de rencontre des routes de la soie du nord et du sud, entre le désert et les hautes montagnes du Pamir. C’est aussi ici que vivent les Ouïgours, un peuple turcophone et musulman peuplant la Chine et l’Asie centrale (l’autre communauté musulmane chinoise étant les huis, identiques aux hans, mais de confession musulmane).
Une visite à Kashgar est l’occasion de découvrir un autre aspect de la Chine, aujourd’hui menacée par le régime chinois, dont la mosquée de Aid Kah, le magnifique mausolée d’Abakh Khoja ou encore le réputé marché aux bestiaux de Kashgar, sans doute le plus fréquenté d’Asie centrale et la meilleure immersion possible dans la vie ouïgoure.
Depuis Kashgar, en suivant la route du Karakolum qui relie la Chine au Pakistan, se dévoile la majesté du Lac Karakul. Situé à 3 600 mètres d’altitude, le lac est entouré de trois montagnes géantes, toutes de plus de 7 000 mètres. Nous sommes ici aux confins de la Chine et les peuples changent déjà, entre Kirghizs et Tadjiks dont les frontières respectives sont toutes proches. Le massif du Pamir, auquel appartient le lac, est souvent appelé le “toit du monde”, de par son altitude élevée.
La route de la soie traversait ensuite de nombreux pays et des villes mythiques, dont la simple évocation des noms suffit à faire rêver le voyageur érudit, et à s’imaginer traversant ces paysages fabuleux et croisant ces peuples qui ont fait sa légende.
Une des spécialités à déguster à Kashgar sont les lāmiàn, les nouilles étirées. Le cuisinier, souvent devant les clients ébahis, étire et torsade une boule de pâte à bout de bras dans un spectacle captivant jusqu’à obtenir une longue nouille enroulée autour de ses deux mains. Elles sont souvent servies avec du bouillon et de l’agneau. Un vrai spectacle à déguster !