Disposant d’un potentiel touristique triplement attractif : balnéaire, culturel et de découverte, le Bénin offre l’opportunité d’un superbe voyage au cœur de l’Afrique mythique. Dans des conditions parfois encore précaires mais qui participent précisément à une rencontre authentique avec des lieux, habitants et traditions (encore) préservés. Coup de cœur !
Par Jérôme Bourgine
Toutes nos destinations
Afrique du Sud
Le Cap,
à la pointe de l'Afrique
Afrique du Sud
Le Parc Kruger,
à la rencontre de l’arche de Noé africaine
Argentine
Argentine, voyage jusqu’au bout du monde
Australie
Les Flinders Ranges,
à la rencontre du bush australien
Birmanie
Myanmar,
au pays des temples d’or
Brésil
Le Nordeste,
À la découverte du littoral brésilien
Burkina Faso
Burkina Faso, au pays des hommes intègres
Canada
Canada, cap à l'Ouest
Canada
Québec,
la Belle Province
Chine
Chine,
sur la Route de la Soie
Chine
Hua Shan,
le sentier de randonnée le plus dangereux du monde
Entre sa savane et ses étendues sauvages, ses animaux, ses plages et ses cités lacustres, les témoignages de sa forte culture et, avant tout, l’accueil à cœur ouvert de ses habitants, le Bénin offre un coup de cœur garanti aux voyageurs.
1/10
×
Cotonou : la force du charme
On se dit tout d’abord que l’on ne s’attardera guère dans cette métropole bruyante et embouteillée. Rapidement pourtant, on est touché par le charme de cette Afrique éternelle qui vit dans la rue, s’active ou somnole en musique, au soleil ou à la lueur des lampes à pétrole. Les enseignes des commerçants, infiniment poétiques, n’en finissent plus de vous séduire et, au marché de l’artisanat, on ne sait plus où donner de la tête. Prolongement contemporain de cet art dit "primitif", la fondation Zinsou se révèle passionnante et, au final, c’est presque à regret que l’on poursuit sa route…
2/10
×
Ganvié : à l’Africaine !
Puis on découvre l’accueil à l’Africaine. À Ganvié, cité lacustre que l’on aborde en pirogue, le coup de foudre est garanti. Appelés par le tam-tam des musiciens dont l’embarcation vous ouvre le chemin, enfants et femmes surgissent des habitations sur pilotis et se mettent à danser, spontanément. En moins de dix minutes, les mémoires des appareils photos sont saturées. Tant mieux, car on devient alors réellement attentif à ces hôtes et à ce mode de vie séculaire si particulier et ingénieux des cités lacustres. En repartant, on ne peut s’empêcher de songer à la phrase d’Aimé Césaire : "Je vois l’Afrique comme un grand cœur de réserve"…
3/10
×
On the road : au cœur de l’Afrique
Le Bénin est un pays tout en hauteur dont les lieux touristiques sont concentrés au Sud et au Nord. Pour passer d’un pôle à l’autre, on emprunte 500 km d’une route capricieuse. À partir de Dassa, les champs d’ananas cèdent la place aux superbes contreforts de la chaîne de l’Atakara. Dassa où le marché regorge de vie et d’articles pour sorciers plus inimaginables les uns que les autres. Puis, pour parvenir à Natitingou, la journée y passe, loin d’être perdue tant le spectacle enchante : châteaux forts des termitières, cônes de terre alignés des ignames poussant "vers le bas", femmes en boubou marchant droit comme des i sous leur lourde charge, vie concentrée sous les arbres à palabre et autour des puits, bergers peuls menant leur troupeau…
4/10
×
Somptueux pays Somba !
Passé Boukoumbé, on se retrouve projeté à l’époque des guerres tribales qui justifièrent, jadis, la construction des tata somba, ces étonnantes maisons forteresses d’adobe uniques en leur genre. Une micro-forteresse par famille avec autel des ancêtres et femmes aux seins nus pilant le mil en rythme devant chaque "maison". Le maître des lieux vous fait les honneurs des différentes "pièces" de l’édifice : cuisine, chambre, greniers… 20m² dont 10 de terrasse où l’on vivait et surveillait les alentours : étonnant. À Koussoukouingou, le Belvédère déploie en contrebas un paysage digne d’Out of Africa. Et à Tanongou, les cascades où l’on peut se baigner comme le petit marché de campagne hebdomadaire sont aussi rafraîchissants les unes que l’autre.
5/10
×
Le parc national de la Pendjari : 3/5
3 sur 5, tel est le nombre des grands animaux africains, le fameux "Big Five", que l’on peut voir dans le parc national de la Pendjari. Sauf en saison humide, de juin à octobre, on est assuré de croiser buffles et éléphants. Si les lions sont plus rares, on a néanmoins des chances d’en apercevoir car ils suivent de près les herbivores : antilopes, hippotragues, bubales, phacochères, buffles…
6/10
×
De ce côté, le spectacle est assuré. Sans oublier les singes, babouins en tête, ni les hippopotames qui se prélassent inlassablement dans la mare Bali, sur l’observatoire de laquelle on se perchera à la tombée du jour (jumelles !) pour voir défiler la faune assoiffée. Plus rares sont les étranges lycaons, entre hyènes et chiens sauvages, et l’élégant guépard…
7/10
×
Abomey : la capitale des rois
C’est ici, à Abomey, à 60 km de Cotonou, que régnaient avant la colonisation les puissants rois de l’empire du Dahomey. Leurs descendants y vivent toujours et reçoivent les touristes avec plaisir… La visite de l’ancien palais, de terre cuite mais orné de portes monumentales, est passionnante, surtout lorsque le guide en arrive à l’épopée du roi Agadja, créateur de la redoutable armée des Amazones : 4000 guerrières plus féroces qu’aucun homme dont il fit sa garde d’élite. A quelques kilomètres, à Bohicon, le musée de plein air d’Agongointo permet de découvrir deux ou trois des centaines d’abris souterrains où les guerriers se dissimulaient des jours durant pour réapparaître… dans le dos de leurs ennemis ! Découverte archéologique majeure qui ne fut effectuée qu’en 1999.
8/10
×
Ouidah : Vaudou et esclavage
À Ouidah, épicentre du vaudou, le python sacré a coutume de sortir chaque soir pour élire une maison où il passera la nuit avant que ses habitants, comblés, ne le ramènent dans son temple au matin. Dans la forêt sacrée de Kpassè, outre les statues des principaux dieux vaudou, le voyageur découvrira un arbre immense qui, coupé en 1988, se redressa dans la nuit, centaines de témoins à l’appui ! Mystère du vaudou qui, bien au-delà de la magie noire hollywoodienne, constitue une approche spirituelle de l’univers ayant essaimé au Brésil, à Cuba et en Haïti. Mais Ouidah est aussi la "Porte du Non-Retour" où embarquèrent par millions les esclaves pour le Nouveau Monde… selon un chemin de croix que l’on suit jusqu’à la zone d’embarquement finale et qui transforme la visite du musée de l’esclavage en une poignante dramaturgie.
9/10
×
À Grand-Popo : repos !
Ironie du sort, en s’éloignant à jamais de leur continent, les esclaves pouvaient apercevoir une côte superbe, aujourd’hui devenue cette ravissante "Route des pêches" menant à Grand-Popo et aux plus beaux hôtels du pays. Bienvenue au Bénin balnéaire. On y soufflera un peu en arpentant les immenses plages de sable blanc, en visitant les petits villages et en admirant, au retour de la pêche, ces longues chaînes humaines au fil desquelles hommes, femmes, enfants (et vous ?) donnent la main pour remonter les embarcations. Mais si d’aventure une petite excursion finale démangeait le voyageur, celle organisée en pirogue, à la bouche du Roi, sur le fleuve Mono, est un pur enchantement…