De la France à l’Inde à vélo, l’incroyable périple d’Anaïs et Jessica

Anaïs et Jessica vivent tranquillement à Cabannes dans les Bouches du Rhône, lorsque pendant les longues périodes de confinement, une idée germe dans leurs têtes : aller en Inde… à vélo. “On s’est rencontrées en Inde il y a quelques années, on avait très envie d’y retourner” dit Anaïs très simplement. En mars 2022, après quelques tours de roues sur les chemins des campagnes françaises, les deux aventurières en herbe quittent le sud de la France vers l’est !

 

Leur traversée baptisée Pastis-Momo - nom des raviolis tibétains -, est un clin d'œil à l’histoire du Tibet. Quelques années plus tôt, elles découvrent la culture bouddhiste tibétaine auprès de leurs amis réfugiés à Dharamsala. Tout au long de leur périple, elles décident de hisser des drapeaux de prières, symboles de paix et d’harmonie.

 

Pour réaliser une telle aventure, faut-il être de grands sportifs pourvus d’une solide expérience du voyage à vélo ? Pas forcément ! “Rien n’est impossible, il suffit de grimper sur son vélo et d’avancer à son rythme” assure Jessica, qui n’était pas une férue de vélo avant ce périple. Les deux voyageuses ne font pas la course. Elles privilégient le slow travel, une manière de redonner du sens au déplacement et de prendre le temps de voyager. 

 

 

L’itinéraire se construit doucement. Italie, Slovénie, Croatie, petit crochet par la Bosnie, puis retour en Croatie, Monténégro, Albanie, Macédoine du nord, Grèce. Sur le vélo, elles portent le matériel de bivouac nécessaire, tente, réchaud et gourdes filtrantes pour s'approvisionner en eau un peu partout. Grâce à la communauté active de Warm Showers en Europe, elles logent chez l’habitant, une belle manière de rencontrer des gens.
 

Après la Grèce, l’idée initiale était de prendre le ferry en Bulgarie, traverser la mer Noire et rejoindre la Géorgie. Mais à la dernière minute, Anaïs et Jessica décident de traverser la Turquie à vélo. Le coup de cœur est immédiat pour ce pays et son peuple ! 

 

 

Les expériences et rencontres sont nombreuses, et l’accueil très chaleureux. Un voyageur à vélo, homme ou femme, suscite tout de suite la curiosité. Les gens rencontrés en chemin se demandaient parfois, comme nous, ce qu'on faisait là. Il y avait une forme d'admiration mêlée d'incompréhension” précise Jessica.

 

 

En Géorgie, les imprévus et rebondissements s’accélèrent. Impossible d’aller en Azerbaïdjan prendre un ferry et traverser la mer Caspienne. Le pays n'a jamais ouvert ses frontières terrestres. Les filles roulent donc vers l’Arménie. Mais après avoir traversé les trois quarts du pays, elles sont témoins des attaques soudaines de l’Azerbaïdjan visant l’Arménie. Fuyant les bombardements, elles rebroussent chemin vers la Turquie, d’où elles rejoignent l'Iran. 

 

 

“Jamais, dans aucun pays, autant de femmes sont venues vers nous avec tant de questions et de spontanéité” confie Anaïs. Mais la situation sur place est compliquée, les manifestations s’intensifient. “Il est difficile de voyager et d’être témoin de la répression et de la violence dont est victime le peuple iranien” avoue Jessica.