Dans l’immensité blanche du Yukon

04 Mars 2023 - Biodiversité / Nature / Portrait / Préservation

Le Yukon est l'un des trois territoires du Nord canadien. Le film Yukon, un rêve blanc est une invitation à la rencontre d’une nature superbe, sous l’œil d’un talentueux photographe animalier. Découverte !

Le Yukon

Avec une superficie équivalente à l’Espagne, le Yukon est l’un des endroits les plus faiblement peuplés du monde. Cette région compte 14 peuples autochtones et, s’ils habitent la région depuis environ 12 000 ans, ils ont aussi su la préserver : 80 % du Yukon demeure à l’état sauvage. Dans ces paysages intouchés, les animaux sont rois, 70 000 orignaux peuplent cette terre, contre seulement 40 000 humains.

Yukon, un rêve blanc : saisir les immensités blanches

Le photographe animalier Jérémie Villet aime immortaliser la faune sauvage dans des paysages d'une blancheur immaculée. Le Yukon hivernal est l’un de ses terrains favoris : "Quelque part sur Terre, mon imaginaire a rendez-vous avec le réel" dit-il avec poésie avant son dernier départ. Dans ces hivers où les températures descendent jusqu'à -40°C, où les tempêtes sont fréquentes et où les journées sont courtes, il part en quête d’animaux évoluant dans le froid.

Le documentaire Yukon, un rêve blanc raconte sa démarche et son dernier objectif : photographier l'emblématique chèvre des montagnes. La difficulté d’accès des territoires dans lesquels cet animal évolue rend la tâche particulièrement ardue. En outre, le changement climatique rapide ne laisse pas le temps de s’adapter à ces animaux de l’ère glaciaire, les rendant plus difficiles encore à observer et à photographier.

Jérémie Villet invite à découvrir un autre espace-temps : "Le but de la photographie animalière, c’est de prendre le temps et de disparaître, d’être juste spectateur"… Le réalisateur Mathieu Le Lay a fait de sa quête un extraordinaire documentaire. Yukon, un rêve blanc est une aventure captivante ponctuée d'images à couper le souffle des paysages canadiens et de leur faune. Primé par une vingtaine de festivals de films et notamment par la Toison d’Or aux Écrans de l’aventure, ce film de 52 minutes est une immersion dans un autre monde, une invitation à célébrer l’harmonie possible entre l’homme et un environnement sauvage préservé de toute trace de vie humaine.

Quand la nature se fait enseignante

Derrière l’écran, face à cette immensité blanche le spectateur s’interroge : peut-on réussir à vivre en harmonie dans la nature sans laisser aucune empreinte ? Dans cet hiver sans fin, comment faire pour se réchauffer, se nourrir ou dormir ? Le film invite à réfléchir à nos modes de vie : comment vivre avec plus d’autonomie et surtout plus sobrement ?

Visiter le Yukon en hiver est une leçon de patience. A l’image du photographe, le but du voyageur ne sera pas de voir quantités de choses mais avant tout de s’imprégner de cette terre, de se laisser infuser par cette nature à l’envergure inouïe. Là-bas, tout n’est qu’invitation à observer et écouter : les sens se développent différemment et les ressentis s’aiguisent.

Un voyage au Yukon s’apparente ainsi à une initiation… dont l’objectif pourrait être de ramener chez soi un peu de cette sagesse glanée au cœur de ces immensités blanches.

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