À (re)découvrir

Cultures et traditions polynésiennes

18 Septembre 2021 - Culture / Histoire

Ia Ora Na e Maeva ! Voici comment on s’adresse une salutation en Polynésie française où la notion d’accueil est un vrai principe de vie transmis de génération en génération.

 

Ainsi, dès l’arrivée sur ces îles du bout du monde, un magnifique collier de fleurs attend les visiteurs pour leur signifier la bienvenue et leur souhaiter un agréable séjour. Une fois couronné, place à la découverte de ces archipels où la jeunesse perpétue avec fierté une culture vieille de mille cinq cents ans.

 

 

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Vue aérienne de l'île de Bora Bora ©OlivierCaillaud

 

 

Le paradis terrestre se mérite, dix-sept mille kilomètres le séparent de la France métropolitaine. Mais une fois arrivé à Tahiti, les jambes ankylosées foulent avec plaisir cette terre bénie du dieu Maui. La légende raconte en effet que ce dieu jeta un jour son hameçon à l’eau pour y remonter un gros poisson nommé Tahiti. Depuis ce temps lointain, les Polynésiens sont très attachés aux croyances, aux coutumes comme celle de l’accueil ou encore du tatouage qui est une culture identitaire à part entière.

 

 

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Jolies vahinés avec leurs tenues de soirée fleuries ©OlivierCaillaud

 

 

En matière de tatouage, chaque île de l’archipel possède des signes distinctifs. Sur les îles de la Société, les hommes et les femmes portent des tatouages sur les épaules, les bras et les jambes mais jamais sur le visage, contrairement aux Marquises. Là-bas, l’art du tatouage est très raffiné et les hommes sont entièrement tatoués, y compris sur le crâne qu'ils rasent et parfois même sur les paupières ou la langue. Il existe plus de quatre cents motifs mais la source d’inspiration principale est la représentation du “Tiki”, à la fois divinité et premier humain. En marquisien, tatouer se dit d’ailleurs “patu’i te tiki”, littéralement “frapper des tikis”.

 

 

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Marquisien tatoué rencontré sur l'Aranui, bateau reliant les différents archipels ©OlivierCaillaud

 

 

Associée comme le tatouage à la nudité, la danse est une miraculée de la censure des missionnaires. Elle est indissociable de la culture polynésienne. Certes, le célèbre film “Les révoltés du Bounty” a largement contribué au succès de cette chorégraphie exotique mais les jeunes ont eux aussi envie de renouer avec le passé et il n’est pas un événement où un groupe se met à vibrer, chanter et danser avec joie et ferveur.

 

 

Il existe plusieurs types de danses, mais la plus connue est certainement la “Ori Tahiti” qui consiste à bouger uniquement le bas du corps de manière très rapide au rythme des tambours. Le “Aparima”, lui, est plus calme et là ce sont les mains des danseurs qui miment une histoire. Le “Aparima” peut être muet ou chanté et accompagné d’un orchestre à cordes.

 

 

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Jeune vahiné qui danse le Aparima ©OlivierCaillaud

 

 

À l’époque des grands explorateurs, les Polynésiens accueillaient ces courageux marins qui bravaient les océans avec des spectacles folkloriques. Aujourd'hui encore, ils aiment à présenter leurs danses et organisent même de grands rassemblements nommés “Heiva” où ils concourent au titre de meilleurs artistes. Les costumes n’ont pas beaucoup changé au fil des siècles : toujours le célèbre paréo, petite jupe végétale ou en tissu, le “hatua”, la ceinture de fleurs ou de coquillages et la brassière en coco ou en tissu pour les femmes.

 

Les îles éloignées ont cette particularité et cette chance d'avoir gardé leurs identités sans trop de pression extérieure, malgré la modernité et ce rapprochement dû aux avions et aux réseaux sociaux. La Polynésie démontre son caractère à travers la préservation de sa culture ancestrale venue de Taïwan. Les femmes arborent toujours fièrement leur fleur à l’oreille comme une carte d’identité. Longue vie à ce peuple des océans au sourire sincère et éclatant.

 

 

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Femme arborant sa fleur à l'oreille ©OlivierCaillaud