Tourisme durable

Champ libre en Pays de Dreux

18 Mai 2025 - Art / Biodiversité / Nature / Evénement

À trois quarts d’heure de Paris par le train, le Pays de Dreux en Eure-et-Loir ne manque pas d’atouts. On peut y réviser son Histoire de France, découvrir des talents, rêvasser en forêt, manger divinement et assister à des spectacles décoiffants. En route ! 


Sur le fronton du porche du château d’Anet, les emblèmes de Diane de Poitiers accompagnée de son cerf ©sgrandadam
Sur le fronton du porche du château d’Anet, les emblèmes de Diane de Poitiers accompagnée de son cerf ©sgrandadam 

 

Diane de Poitiers (1499-1566) était décidément un sacré personnage. Adulée par les uns, honnie par les autres, la favorite du roi Henri II est une sommité de l’époque Renaissance bien que l’on ne sache même pas mettre un vrai visage sur son nom. On l’imagine ici, en son château d’Anet en Eure-et-Loir, prendre sa décoction d’or pur qui l’a tuée à petit feu par empoisonnement, glisser dans son bain glacé quotidien avant d’enfourcher son cheval en distribuant ses ordres pour le domaine, infime partie de son coquet patrimoine.


Passion contagieuse 

À quelques siècles de distance, on se rafraîchit la mémoire sur l’Histoire de France avec une visite du château d’Anet et du remarquable Centre d’interprétation de la Renaissance, juste en face. On s’y perd un peu parmi les têtes couronnées, certes. L’important est ailleurs, dans la gentillesse et la passion contagieuse des gens d’ici, qui prennent le temps de vous expliquer. 
 
Au village d’Anet avec ses maisons à pans de bois ©sgrandadam
Au village d’Anet avec ses maisons à pans de bois ©sgrandadam

 

Le Pays de Dreux, à la croisée des chemins entre l’Île-de-France et la Normandie, réserve de riches heures aux visiteurs. Cette petite contrée respire l’énergie. On croise à Anet une joaillière qui propose dans sa boutique des ateliers de création de bijoux inspirés par “Diane“, avant de rejoindre, aux abords du plan d’eau de Mézières-Ecluzelles, des experts du bocage, des prairies humides et des coteaux calcaires où s’épanchent des orchidées sauvages.
 

Ce paysage lacustre apprécié des oiseaux migrateurs était autrefois une sablière qui a notamment servi à faire du béton armé pour construire la tour Montparnasse à Paris. Aujourd’hui, il retient toute l’attention de la communauté de communes qui lui consacre des aménagements pour les loisirs et la protection de la biodiversité locale. 
 
Dans sa ferme La Bouquetière, Romain Cassaigne élève des chèvres angoras, une rareté en France qui ne compte que 150 élevages de ce type ©sgrandadam 
 
L’échappée nature déroule son tapis de bois et de champs entrecoupés de hameaux et de fermes parfois étonnantes et ouvertes à la visite comme La Bouquetière, où Romain Cassaigne et sa famille se sont lancés dans l’élevage, rare, de chèvres angoras qui donnent une laine mohair très prisée. 
 

Des rois d’hier aux artistes d’aujourd’hui


D’illustres personnages ont laissé leurs traces par ici : Marcel Proust dans sa maison d’Illiers-Cambray, le peintre Maurice Vlaminck dans sa pittoresque chaumière du hameau de la Tourillière, la marquise de Pompadour, Mme de Maintenon, “Diane“, bien sûr.

Une épaisse forêt çà et là trouée par quelque noble demeure historique rejoint la ville de Dreux. Au domaine royal, ancienne forteresse médiévale sur les hauteurs de la ville, une imposante chapelle royale du XIXe siècle abrite une nécropole où l’on peut rattraper ses lacunes sur la famille d’Orléans qui a donné à la France une quarantaine de rois, ici représentés sur leur tombeau sous la forme de statues de marbre immaculé.  
 
Dreux et ses bâtisses Moyen-Âge et Renaissance ©DR
Dreux et ses bâtisses Moyen-Âge et Renaissance ©DR 
 
Avec ses maisons à pans de bois, sa gaie rivière, son beffroi, Dreux a du charme et n’est visiblement pas une belle endormie. En témoigne L’arTsenal, un centre d’art contemporain qui a investi une ancienne caserne de pompiers et multiplie les initiatives pour capter tous les publics et soutenir les artistes. Ou le musée d’art et d’histoire, qui détient des pépites comme quelques Vlaminck et une grande toile de Monet, “Les Glycines” (1919-1920), contemporaine des célèbres “Nymphéas”. 


Une fête débridée 

À l’aube de l’été, fin mai, les énergies se décuplent. Anne-Claire Lambert, membre du collectif local d’artistes l’Atelier à spectacles, est intarissable sur le Festival Champs Libres qui célèbre en 2025 sa 3e édition en Pays de Dreux :
 
C’est un événement de plein air, convivial et gratuit, avec des arts de la rue que proposent non-stop nos 28 compagnies partenaires issues de toute la France. - Anne-Claire Lambert
Cette année encore, à n’en pas douter au vu des éditions passées, des spectacles loufoques, mêlant humour et poésie, se succèderont aussi bien au village, en ville, que dans des jardins privés ou en plein champ. Une fête joyeuse et délirante s’empare alors du Pays de Dreux, entraînant dans sa folie douce nos esprits assoiffés de rires et de bouffonneries. 
 
L’affiche du Festival Champs libres édition 2025 ©L’Atelieraspectacles
L’affiche du Festival Champs libres édition 2025 ©L’Atelieraspectacles

 


Pour en savoir plus :

Le Festival Champs libres, du 29 mai au 1er juin : https://www.latelier-a-spectacle.com/festival-champs-libres/
L'office de tourisme de Dreux : https://www.ot-dreux.fr/