Tourisme durable

Cap-Vert, sur les sentiers de Santo Antão

23 Novembre 2023 - Culture / Nature / Patrimoine / Voyagistes

Au large du Sénégal, chacune des îles volcaniques du Cap-Vert constitue un monde en soi. Santo Antão est la plus escarpée, la plus verte aussi, avec ses vallées fertiles, ses cultures en terrasses, ses champs de canne à sucre et ses forêts de pins... Les adeptes de randonnée et de nature sauvage ont trouvé leur coin de paradis. 

 

Santo Antão © Michael T Flickr CC
Santo Antão © Michael T Flickr CC

 


Lorsque l’on évoque le Cap-Vert, on pense à la voix chaude de Cesária Évora, la "diva aux pieds nus”, qui a révélé les charmes de son archipel où prospère une culture métissée aux influences européennes, africaines et latines. Ses immenses plages et sa douceur de vivre attirent les voyageurs en quête de farniente et de soleil. Aujourd'hui, parmi ses dix îles posées dans l’Atlantique, l’activité touristique se concentre principalement sur les îles de Sal et Boa Vista, dévolues au tourisme balnéaire et aux séjours "tout inclus". Les retombées d’un tel tourisme sur l’économie locale sont dérisoires. Afin d’impliquer davantage la population dans l’accueil des visiteurs venus chercher des séjours plus authentiques, l’île de Santo Antão s’est tournée vers l’écotourisme

 

Littoral au nord de Santo Antão © Zinneke Wikimedia Commons
Littoral au nord de Santo Antão © Zinneke Wikimedia Commons

 

Un autre tourisme


Des agences de voyage locales, soutenues par quelques voyagistes du tourisme d’aventure français, proposent de découvrir l’île montagneuse et verdoyante de Santo Antão. L’île et ses habitants sont en mesure depuis déjà plusieurs années d’accueillir les visiteurs, grâce au développement de petites structures - épiceries, maisons d’hôtes, restaurants. Le développement de l’écotourisme sur Santo Antão a permis également la mise en œuvre de la cartographie des voies secondaires, ainsi que le balisage des principaux itinéraires de randonnée reliant les fermes aux hameaux.
 

 

Village de Fontainhas © Flickr CC
Village de Fontainhas © Flickr CC

 

Mieux vaut avoir de bonnes jambes si l’on veut arpenter l’île à pied, sur les chemins sinueux pavées de basalte noir et les sentiers parfois abrupts qui zigzaguent dans les vallées profondes. Pour traverser l’île, on grimpe la route de la Corde jusqu’aux falaises sauvages de la côte nord. D’une vallée à l’autre, on emprunte d’impressionnants sentiers, tantôt suspendus au-dessus de l’océan, tantôt surplombant des hameaux perdus. Chaque pas est récompensé par des panoramas grandioses. A cela s’ajoute l’accueil des Cap-Verdiens : la fameuse morbeza, cette tradition d’hospitalité bienveillante, typique du pays.

 

La caldeira de Cova © Paul Arps Flickr CC
La caldeira de Cova © Paul Arps Flickr CC

 

Royaume de pierres, de mer et de vert


Dans la luxuriante vallée de Paul, on récolte, selon les saisons, café, oranges, goyaves, papayes, légumes et patates douces. Plus à l’ouest, entre Porto Novo et Alto Mira, dans le village de Lajedos, on fait une pause gourmande à Babilonia. L’équipe du restaurant sert une cuisine locale savoureuse préparée avec les produits bio achetés aux paysans des environs. Dans sa démarche de sauvegarde des traditions locales, Babilonia a été reconnue par l’organisation internationale Slow Food – qui lutte pour une alimentation responsable. A la carte : poisson avec de la purée d’igname, avec au choix, un jus de mangue frais ou un verre de la boisson nationale, le grogue, un rhum réalisé à base de canne à sucre !  

 

L'équipe de Babilonia © Babilonia
L'équipe de Babilonia © Babilonia

 

Au milieu de cet univers fait de canyons et de reliefs dentelés, on trouve des maisons d’hôtes pleines de charme comme sur le petit domaine agricole de la Quinta Quochete. Située sur les flancs du vaste cratère de Ribeira das Patas, cette construction, autonome en énergie, a été bien pensée, pour offrir à la fois une expérience de ressourcement après une journée de marche, tout en réduisant l’impact environnemental sur le milieu, et en soutenant le développement d’une région plutôt défavorisée. Le plus dur est de quitter un tel endroit pour continuer la balade à travers cette île du bout du monde…