Le plus souvent, quand on évoque la Calabre, c’est à propos de pauvreté et d’histoires de criminalité. On oublie que cette région située à l’extrême sud de l’Italie est une terre généreuse. Entre la côte Ionienne et la côte Tyrrhénienne, on entre au cœur d’un autre monde, celui du parc national de l’Aspromonte, où s’épanouissent à ses pieds de belles plantations de bergamote.
Avec ses airs de massif corse, l’Aspromonte est parsemé de villages oubliés, de forêts et de pics rocheux mystérieux. Dans la Grecanica, la Grèce calabraise, de petits villages situés sur les hauteurs de la mer Ionienne sont peuplés de quelques habitants parlant encore un dialecte greco-calabrais. Comme dans le village de Bova, où les colons grecs se sont établis au VIIIème siècle avant J.-C.
Même si l'âge d’or de la production n’est plus d’actualité dans une économie mondialisée, Ugo continue de cultiver la bergamote dans la tradition. “Cela s’explique peut-être par le fait que les Calabrais sont têtus ou que la fragrance délicate apaise les esprits et rend optimiste”, nous dit-il. Aujourd’hui, l’Union Européenne soutient l’élan des producteurs italiens en ayant déclaré la bergamote produit d’origine contrôlée. L’avenir ? Que les jardins de bergamote de Calabre soient classés au patrimoine mondial de l’humanité, espère Ugo.