Tourisme durable

Aventure à Bornéo

14 Avril 2017 - Culture / Patrimoine
Forêt primaire, faune attractive, ethnies authentiques, parfum d’aventures… La partie malaisienne de Bornéo, avec les Etats de Sabah et du Sarawak, a de nombreux atouts dans son jeu pour attirer les amateurs de voyage. Vraiment dépaysant.
 
Arrivée dans un village après des heures de pirogue

 

 
Qui a déjà entendu parler de Kuching ? Capitale administrative de Sarawak méconnue, elle est habitée par les Chinois depuis des siècles, entre temple sikh, antique pagode, vieux fort, palais du « sultan blanc » (l’aventurier James Brooke), quartiers anglais et indien, allées de flamboyants, bazar chargé de couleurs et d’épices, il règne ici une atmosphère palpable de bout du monde… Autant de merveilles s’étirant sur un large front de rivière vers lequel convergent tous les badauds au coucher du soleil. Face au ciel qui s’enflamme, dégustant un verre en terrasse entre appel du muezzin et ballet des petits marchands ambulants, on se sent parfaitement bien, rêvant à demain et à la jungle !
 
 

Parcs et grottes : une nature à l’état pur
 

Au terme d’une mini-croisière, on aborde le premier parc naturel : Bako où, sur la plage, vous accueillent les singes nasiques. Ballade dans la mangrove, puis dans la forêt où vous y découvrez crocodiles, insectes, oiseaux, arbres cathédrales, plantes carnivores, ça commence fort. Suivent Niah et Mulu, parcs célèbres pour leurs grottes immenses habitées depuis 40.000 ans. Torche en main, on y joue à l’explorateur. Des puits de lumière transpercent des salles de 40 mètres de haut où se dressent les improbables « échelles » de bambou servant à collecter les fameux nids d’hirondelles revendus 1000 € le kilo. En sortant, on découvre la plus grande fleur du monde, la Raflésia : 9 mois pour éclore pour ne rester ouverte que sept jours !

 

L'entrée principale des grottes de Niah
 
 
 
27 ethnies différentes cohabitent dans le seul Etat du Sarawak. Même si tous s’habillent désormais d’un short et d’un t-shirt, certaines traditions font de la résistance et de nombreuses tribus vivent toujours dans leurs « long-houses », maisons collectives pouvant héberger jusqu’à 60 familles. Au fil d’un immense et large couloir où les femmes s’affairent aux tâches quotidiennes, s’étirent les cellules familiales successives. Plus on s’éloigne de la côte, plus le mode de vie et l’accueil restent authentiques. Dans tous les cas, le parcours en pirogue entre les berges croulant de végétation comme l’arrivée dans le village saluée par les rires et plongeons des enfants, sont un bonheur absolu. Symbole de l’époque, les tombes Iban, jadis couvertes de bijoux et d’outils destinés à la vie dans l’autre monde, accueillent aujourd’hui téléviseur, micro-onde et… après-shampoing !
 
 
 
Bornéo est aussi un petit paradis balnéaire

 


Primates et compagnie : émot
ion garantie

 

Adieu Sarawak, bonjour Sabah. De la capitale régionale Kota Kinabalu, on retiendra surtout le foisonnant marché où le fumet des brochettes de gambas, crabes et langoustes vous harponne plus sûrement qu’aucune publicité. Si les macaques se croisent ici au coin de la rue, il faut gagner les parcs naturels pour apercevoir des animaux plus sauvages.
 
Les plus populaires sont les orangs-outans, primates partageant 96% de notre génome, dont le regard est si poignant qu’il fait la première page de toutes les brochures. Sépilok, l’un des trois grands centres de réadaptation (avec Sumatra et Kalimantan), héberge une vingtaine de jeunes « résidents » (abandonnés après avoir servi de « peluche ») qui y réapprennent à se débrouiller seul.
 
 
 

 

 
Tandis que les visiteurs assistent au repas, eux font le spectacle : une banane convoitée par plusieurs et c’est la guerre, pour de rire : poursuites, bagarres, hurlements… Parfois, les orangs-outans viennent vous voir, fouillent vos poches, vous déshabillent même.
 
Mais rien ne vaut l’observation « in situ » ; la croisière dans la jungle, le soir, au coucher du soleil sur la rivière Kinabatangan : les nasiques (si drôles !) y abondent et l’on peut parfois apercevoir les fameux éléphants pygmées, des lémuriens volants, le calao et plein de loutres…
Un vrai rêve d’enfant !